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Le dépistage prénatal de la trisomie 21 au coeur d'une polémique


Le dépistage prénatal de la trisomie 21 au coeur d'une polémique
PARIS, 25 mars 2013 (AFP) - Les membres de la Commission nationale de l'échographie obstétricale et foetale ont démissionné en bloc le mois dernier pour protester contre l'absence d'évaluation du dépistage prénatal de la trisomie 21 mis en place en 2010, ont fait savoir lundi les 16 membres démissionnaires.

Ils réclament une "évaluation scrupuleuse" par les autorités sanitaires de ce dépistage qui a permis de réduire de moitié les amniocentèses, "évitant la perte de 450 grossesses et réduisant annuellement les coûts de santé de 20 millions d'euros", soulignent-ils dans un communiqué.

"Mais au delà de ce premier constat, il convient de s'assurer que la réduction du nombre d'amniocentèses n'a pas été préjudiciable à la fiabilité du dépistage", ajoutent-ils.

Le Pr Jacques Lansac, président démissionnaire de la commission, a indiqué à l'AFP qu'après des mois de tergiversations, l'Agence de la biomédecine avait fait savoir qu'elle n'élaborerait pas la base de données projetée" pour améliorer les pratiques et fournir les informations nécessaires au choix éclairé des femmes et des familles.

"Nous souhaitons avoir ces données pour savoir si nous ne passons pas à côté de certains cas de trisomie", explique-t-il, précisant que le nombre d'enfants nés trisomiques a faiblement augmenté en France en 2012, sans qu'on puisse à ce stade savoir pourquoi.

"Nous voulons éviter que des parents nous attaquent parce qu'ils ont eu un enfant trisomique, malgré le dépistage", précise le gynécologue.

Depuis 2010, les quelque 800.000 femmes enceintes chaque année en France se voient proposer un dépistage de risque de trisomie 21 au premier trimestre de la grossesse. Une grande majorité (environ 650.000, selon le Pr Lansac) accepte ce dépistage qui associe l'étude de marqueurs sanguins et une échographie destinée à mesurer l'épaisseur de la nuque foetale. "Un logiciel combine l'âge de la mère et le résultat des deux tests pour calculer un facteur de risque", ajoute le médecin.

Une amniocentèse - qui fait courir un risque de fausse-couche d'environ 1% - n'est généralement proposée que si le risque est élevé, à partir de 1/250, ce qui explique la réduction de ce type de prélèvements.

Créée en juillet 2010 pour conseiller le ministère de la Santé, la Commission nationale de l'échographie obstétricale et foetale a été dissoute le 8 février dernier après la démission de ses membres.

Un nouveau test prénatal de diagnostic de la trisomie 21 à travers le sang maternel, le diagnostic prénatal non invasif (DPNI), n'est pas encore autorisé en France où il fait l'objet d'essais cliniques depuis l'an dernier.

ez/fa/phc

Rédigé par () le Lundi 25 Mars 2013 à 09:40 | Lu 493 fois