Tahiti, le 21 juillet 2025 - Lundi soir, à son retour de Rurutu, le ministre des Outre-mer est passé à la gare maritime où se tenait une grande opération de détection de stupéfiants sur les passagers, mais aussi sur les voitures qui circulaient dans le périmètre, ainsi que sur le bateau. Un temps consacré à la lutte contre l’ice et le cannabis en Polynésie française. Entretien.
Que peut faire le ministère des Outre-mer pour renforcer les actions contre les trafics de drogues ?
“La lutte contre tous les trafics de stupéfiants est une priorité de l’État et du gouvernement de Polynésie. Le ministère des Outre-mer est en première ligne sur le sujet, accompagnant le ministère de l’Intérieur, celui de la Justice et celui des Finances. Je dois d’abord souligner l’excellente collaboration qui existe entre tous les services, douane, gendarmerie, police, police municipale, armée, ministère de la Justice, haut-commissariat. L’État s’attaque à toutes les formes de trafic. Il y a l’ice bien sûr, mais aussi le cannabis, dont je veux souligner les effets extrêmement nocifs sur la santé, mais aussi sur la jeunesse. Je veux aussi souligner la coopération internationale qui est de très grande qualité avec les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il faut encore le conforter au niveau européen. La France est le seul pays de l’Union européenne véritablement présent dans le Pacifique. Il faut intervenir sur ces routes internationales de la drogue avec les moyens nécessaires.”
Une résolution à l’assemblée de la Polynésie française a été émise afin de durcir les peines contre les trafiquants d’ice. Qu’en pensez-vous ?
“Le quantum des peines est déjà très élevé. Sur ces sujets, la justice cogne, et elle cogne dur. C’est vrai pour l’ice, mais c’est vrai aussi pour le cannabis. Le taux de ce cannabis est particulièrement élevé et cela crée des dégâts en termes de santé. Il faut une mobilisation sur la prévention, un suivi, y compris mental. Il n’y a aucun segment qu’il faut lâcher. La loi sur les narcotrafics votée il y a quelques semaines démontre une volonté d’être dans l’action.”
Le président Brotherson, député en son temps, militait pour une dépénalisation du cannabis. Vous semblez ferme aujourd’hui. Il n’y aura pas de discussion sur le sujet ?
“Il y a toujours des débats sur le sujet dans la société. J’ai toujours été opposé à la levée de cet interdit. L’objectif médical, c’est autre chose, mais ce qui me préoccupe particulièrement, c’est le niveau de dangerosité du cannabis, extrêmement élevé, et qui touche notamment les mineurs. Croire qu’il n’y a pas de dangerosité dans le cannabis serait un leurre. Attention à ce type de débat qui donnerait l’impression que le cannabis n’est pas dangereux. Tout ceux qui en fument ne consomment peut-être pas d’autres drogues. Mais tout ceux qui consomment d’autres drogues ont commencé par le cannabis. Le message qu’il faut faire passer ici aux familles polynésiennes est que le cannabis est un élément extrêmement dangereux. Il faut la mobilisation de tous face à ce phénomène qui inquiète. On se concentre beaucoup sur l’ice, mais il ne faut pas oublier le trafic de cannabis.”
Que peut faire le ministère des Outre-mer pour renforcer les actions contre les trafics de drogues ?
“La lutte contre tous les trafics de stupéfiants est une priorité de l’État et du gouvernement de Polynésie. Le ministère des Outre-mer est en première ligne sur le sujet, accompagnant le ministère de l’Intérieur, celui de la Justice et celui des Finances. Je dois d’abord souligner l’excellente collaboration qui existe entre tous les services, douane, gendarmerie, police, police municipale, armée, ministère de la Justice, haut-commissariat. L’État s’attaque à toutes les formes de trafic. Il y a l’ice bien sûr, mais aussi le cannabis, dont je veux souligner les effets extrêmement nocifs sur la santé, mais aussi sur la jeunesse. Je veux aussi souligner la coopération internationale qui est de très grande qualité avec les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il faut encore le conforter au niveau européen. La France est le seul pays de l’Union européenne véritablement présent dans le Pacifique. Il faut intervenir sur ces routes internationales de la drogue avec les moyens nécessaires.”
Une résolution à l’assemblée de la Polynésie française a été émise afin de durcir les peines contre les trafiquants d’ice. Qu’en pensez-vous ?
“Le quantum des peines est déjà très élevé. Sur ces sujets, la justice cogne, et elle cogne dur. C’est vrai pour l’ice, mais c’est vrai aussi pour le cannabis. Le taux de ce cannabis est particulièrement élevé et cela crée des dégâts en termes de santé. Il faut une mobilisation sur la prévention, un suivi, y compris mental. Il n’y a aucun segment qu’il faut lâcher. La loi sur les narcotrafics votée il y a quelques semaines démontre une volonté d’être dans l’action.”
Le président Brotherson, député en son temps, militait pour une dépénalisation du cannabis. Vous semblez ferme aujourd’hui. Il n’y aura pas de discussion sur le sujet ?
“Il y a toujours des débats sur le sujet dans la société. J’ai toujours été opposé à la levée de cet interdit. L’objectif médical, c’est autre chose, mais ce qui me préoccupe particulièrement, c’est le niveau de dangerosité du cannabis, extrêmement élevé, et qui touche notamment les mineurs. Croire qu’il n’y a pas de dangerosité dans le cannabis serait un leurre. Attention à ce type de débat qui donnerait l’impression que le cannabis n’est pas dangereux. Tout ceux qui en fument ne consomment peut-être pas d’autres drogues. Mais tout ceux qui consomment d’autres drogues ont commencé par le cannabis. Le message qu’il faut faire passer ici aux familles polynésiennes est que le cannabis est un élément extrêmement dangereux. Il faut la mobilisation de tous face à ce phénomène qui inquiète. On se concentre beaucoup sur l’ice, mais il ne faut pas oublier le trafic de cannabis.”
Le cannabis est aussi mis en cause dans de nombreux accidents en Polynésie française, où la route tue et blesse de plus en plus. L’État va-t-il renforcer les contrôles ?
(Le haut-commissaire Éric Spitz prend la parole) “80% des tués sur nos routes sont des deux-roues. Si le cannabis est souvent impliqué, l’alcool l’est toujours. C’est une préoccupation ici. Il faut rappeler aussi que 100% des violences intra-familiales sont des conséquences de l’alcool. Ce problème, il va falloir aussi s’y attaquer.”
Le président du Pays a évoqué la possibilité de créer en Polynésie un centre d’entraînement de chiens détecteurs de drogue. C’est un sujet que vous avez évoqué avec lui ?
“Il m’en a parlé et nous devons évoquer la question avec le directeur des douanes. Tout ce qui permet la coopération, notamment dans le Pacifique, va dans le bon sens. La drogue nous oblige à la coopération internationale. C’est un des grands défis de la région. La mondialisation, elle est aussi dans le domaine de la délinquance et du crime organisé”
Il y a enfin une proposition de nos députés pour faire contribuer l’État à un centre de traitement. C’est possible ?
“Dans tous ces dossiers, oui. À l’école, à l’hôpital, dans le centre de santé… Nous sommes ouverts à toutes les propositions qui vont nous permettre d’avancer ensemble, dans le respect des compétences de chacun.”
(Le haut-commissaire Éric Spitz prend la parole) “80% des tués sur nos routes sont des deux-roues. Si le cannabis est souvent impliqué, l’alcool l’est toujours. C’est une préoccupation ici. Il faut rappeler aussi que 100% des violences intra-familiales sont des conséquences de l’alcool. Ce problème, il va falloir aussi s’y attaquer.”
Le président du Pays a évoqué la possibilité de créer en Polynésie un centre d’entraînement de chiens détecteurs de drogue. C’est un sujet que vous avez évoqué avec lui ?
“Il m’en a parlé et nous devons évoquer la question avec le directeur des douanes. Tout ce qui permet la coopération, notamment dans le Pacifique, va dans le bon sens. La drogue nous oblige à la coopération internationale. C’est un des grands défis de la région. La mondialisation, elle est aussi dans le domaine de la délinquance et du crime organisé”
Il y a enfin une proposition de nos députés pour faire contribuer l’État à un centre de traitement. C’est possible ?
“Dans tous ces dossiers, oui. À l’école, à l’hôpital, dans le centre de santé… Nous sommes ouverts à toutes les propositions qui vont nous permettre d’avancer ensemble, dans le respect des compétences de chacun.”






































