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Le Tavini veut mettre fin au monopole de la presse en Polynésie


Le Tavini Huiraatira salue et félicite la représentante UPLD Mme Cathy Buillard, pour son initiative en faveur de la liberté des journalistes. Il était temps en effet de garantir la qualité et l’impartialité de leur travail. Mais il reste encore une importante démarche à entreprendre sans laquelle cette liberté ne sera qu’une enveloppe vide de sens. Il faut à tout prix mettre fin aux monopoles en matière de presse.

Dans le cas des quotidiens écrits, les 2 titres sont propriété du groupe Hersant Média qui doit les vendre. La Polynésie française a trop souffert de ce monopole et il faut y mettre fin. La liberté des journalistes est importante pour la qualité de la presse, la liberté des lecteurs d’avoir une presse plurielle dans le traitement de l’information l’est davantage. Or, il faut bien reconnaître que depuis leur naissance, dans les années 60, et l’essor des quotidiens écrits, les Polynésiens n’ont pas eu beaucoup de choix.

Les années 80 et l’arrivée au pouvoir du Tahoeraa Huiraatira a même vu les médias sévèrement contrôlés. L’un des quotidiens publiait une chronique qui faisait une apologie grotesque du leader politique. Le second signait en première page un billet d’humeur au ton libre qui a soudainement disparu. Certains journalistes sont allés jusqu’à soutenir la thèse officielle de l’Etat et du pouvoir autonomiste sur l’innocuité parfaite de ces expériences dangereuses dont les Polynésiens, leurs lecteurs, étaient les principales victimes !

Cette liberté dont tous les médias disposent aujourd’hui est l’œuvre du Taui. C’est le Taui qui en 2004 a rendu leur liberté aux journalistes. Le Tavini Huiraatira en est particulièrement fier, même si cette presse est totalement hostile à l’idée d’une Polynésie qui serait capable de mener son destin hors du cadre actuel.

Pour compléter le projet de loi de Mme Tuiho-Buillard, il faut donc impérativement mettre en place, en s’inspirant de ce qui existe en France, les textes nécessaires pour mettre fin aux monopoles qui sont sources d’abus. La Polynésie française est malade des monopoles de toutes sortes, les Polynésiens en souffrent. En matière de presse, la concurrence existe entre les radios, le choix existe en matière de télévision et même sur le net, mais pas dans les quotidiens écrits. Les investisseurs intéressés par une activité de presse doivent opérer dans ce qui est la base de toute activité économique saine : en situation de concurrence.

Mesdames et Messieurs les représentants, poursuivez donc votre travail d’émancipation des Polynésiens et des journalistes en mettant fin au monopole de la presse quotidienne écrite. C’est une urgence.

Rédigé par TAVINI le Jeudi 19 Avril 2012 à 11:26 | Lu 675 fois