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Le Pu Ora no Taapuna pour de la “réinsertion sociale”


Tahiti le 22 décembre 2025 – Après plusieurs mois de travaux le centre Pu Ora no Taapuna pourra accueillir, au premier trimestre 2026, 16 primo-travailleurs sans-domiciles fixe. Les premiers viendront notamment de l’hébergement de Tipaerui car ces derniers “ont l'habitude d'avoir des règles (…) et de vivre en société”.  
 
“Ces logements sont dédiés aux sans-abri, aux primo-travailleurs quel que soit leur âge et qui sont dans la rue”, explique la vice-présidente, ministre des Solidarités Minarii Galenon qui ajoute que ce bâtiment a été “squatté” pendant plusieurs années. Elle a donc décidé de le réhabiliter et d’y héberger des personnes sans domicile fixe. Le centre Pu Ora no Taapuna pourra ainsi accueillir, au premier trimestre 2026, 16 primo-travailleurs.
 
Elle précise que ces derniers seront “accompagnés” et rappelle qu’ils viennent de “Tipaerui l’hébergement temporaire pour les sans-abri qui travaillent donc ils ont l'habitude d'avoir des règles (…) et de vivre en société (…). Là-bas ils sont en communauté avec plusieurs lits dans les mêmes pièces, alors qu'ici, ils pourront être à deux dans une chambre. Donc pour moi, c'est un bon transit avant de leur trouver un logement pérenne. C'est de la réinsertion sociale”.
 
C’est l’association Te Torea qui aura la charge de les accompagner car cette dernière gère déjà le centre de Tipaerui. L’objectif final étant que ces sans abri “se réinsèrent socialement d'abord puis professionnellement puisqu'ils auront un travail”.
 
Les places sont chères au Pu Ora no Taapuna puisqu’il n’y a que 16. Une sélection va donc être faite explique la vice-présidente Minarii Galenon et l'association devrait s’en charger. “On les amènera ici, de manière à les aider à trouver un logement pérenne, c'est vraiment l'idée. C'est la réinsertion sociale grâce à la réinsertion professionnelle pour qu'ils puissent redevenir des citoyens qui réussiront aussi leur vie.

“Ça va les encourager à vite s'en sortir”

“C'est un lieu d'hébergement, c'est vrai, mais c'est avant tout un lieu d'accompagnement pour aider ces personnes dans leur parcours de reconstruction, de réinsertion”, estime le président du Pays, Moetai Brotherson. Il s’est d’ailleurs interrogé sur “l’intégralité du parc” immobilier “puisque ces personnes qui vont être hébergées ici sont dans une zone grise, elles ne répondent pas aux critères des logements OPH et n’ont certainement pas accès au parc locatif puisqu'elles sont à un stade de leur vie où elles essayent de s’en sortir”.
 
Le président du Pays explique aussi que les futurs locataires de ces logements vont être “en formation en même temps qu'elles sont ici” : “C'est une solution transitoire pour leur permettre de franchir une étape supplémentaire.” Selon lui, il faudra être “attentif à ces articulations de l'entrée à Taapuna et s’assurer qu’il n’y ait pas de dysfonctionnements ou de pertes de sens dans ce parc”.
 
Le tāvana de Punaauia Simplicio Lissant, entouré de quelques-uns de ses élus, a affirmé lundi que “c’est une bonne initiative” : “Bien souvent on n’a pas toutes les chances pour démarrer la vie, et bien sûr, quelque fois, un petit coup de main de la sorte, nous permet, de reprendre une activité pour pouvoir franchir les étapes négatives.”
 
Il se souvient même avoir fait la demande au Pays de bénéficier de ces locaux surtout pour accueillir les familles qui ont eu des accidents de parcours comme un incendie, une inondation à la suite des intempéries. “Il y avait des urgences à traiter au niveau du Pays, qui ont fait que nos demandes n'ont pas pu être satisfaites”, dit-il. Pour lui, un site de transit pour la commune, “c'est un réel besoin (…) heureusement que nous avons les confessions religieuses qui nous prêtent des lieux d’hébergements”.
 
Quelques habitants du quartier étaient également présents : “Je viens faire la curieuse et être au plus près des infos au lieu d’écouter seulement les gens car je suis du quartier. On veut aussi voir comment c’est dedans et aussi pour c’est destiné, comme il s’agit de nos nouveaux voisins”, explique Sisi qui n’était finalement pas déçue de la visite. “La cuisine est bien équipée, c'est comme une sorte de cuisine centrale. Les chambres sont parfaites il y a assez d’espace pour se promener dedans. J'ai tout regardé partout.”
 
Elle se dit rassurée car ses nouveaux voisins seront encadrés “en plus ils savent déjà certaines règles, donc ils ont déjà travaillé sur eux avant de venir ici. C’est donc moins problématique et ça va les encourager à vite s'en sortir. Notre quartier n'est pas calme tout le temps, c'est un quartier populaire, comme on dit.

Simplicio Lissant tāvana de Punaauia “Ce sont des personnes qui ont déjà été suivies, et qui sont dans de bonnes dispositions pour pouvoir réussir leur séjour ici”

“Cela me rassure qu’il y ait des surveillants parce qu'on a eu l'expérience où on avait placé des personnes, on comptait sur eux pour faire de l'autodiscipline, mais très rapidement c'est parti un peu en morceau. De savoir qu'ils seront vraiment entourés par des professionnels, qu'il y a des gens qui ont l'habitude d'accompagner ce type de population, comme Te Torea et la DSFE, ça ne peut que rassurer et garantir que ce suivi et cet accompagnement sera bien fait. Et ils en ont besoin (…). En tout cas c'est un public bien ciblé de ce que j'entends : des personnes qui ont déjà été suivies, et qui sont dans de bonnes dispositions pour pouvoir réussir leur séjour ici, avec l'idée d'une réinsertion. Donc forcément il faut une sélection derrière et un suivi. Je souhaite vraiment une bonne réussite à ce projet pour que nos gens qui sont dans les rues puissent s'insérer, petit à petit, sortir de leur situation, parce que tout le monde voit ce qui arrive à Papeete. À Punaauia on a aussi quelques SDF. Je vais travailler dans ce sens-là, pour voir ce qu’on peut faire pour les quelques SDF de Punaauia également.”
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 22 Décembre 2025 à 18:30 | Lu 271 fois