
Le Taporo 7 est immobilisé sur les quais du Port autonome depuis l'incendie spectaculaire qui s'était déclaré à bord en 2022. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 19 juin 2025 - Le Port autonome de Papeete a saisi en urgence le tribunal administratif pour faire évacuer huit navires inactifs dont le Taporo 7, immobilisé depuis 2022 et sept navires abandonnés par la SNC Degage depuis une dizaine d'année. L’objectif affiché : libérer les quais avant l’arrivée du nouveau caboteur Hawaiki Nui 2, prévue mardi prochain. Mais aussi en finir avec les navires “inactifs” qui occupent les quais “indument, sans autorisation ni redevance”.
C’est un grand coup de balai que veut opérer le Port autonome de Papeete. Face à l’encombrement persistant de ses quais par des navires hors service, parfois amarrés illégalement depuis plus d’une décennie, l’établissement public a décidé de recourir à la justice pour libérer l’espace.
Ce jeudi, il a présenté en urgence deux requêtes en référé devant le tribunal administratif de Papeete contre huit navires inactifs : sept appartenant à la SNC Dégage et un, le Taporo 7, propriété de la Compagnie française maritime de Tahiti (CFMT).
En toile de fond : l’arrivée imminente d’un nouveau caboteur, le Hawaiki Nui 2, prévue pour mardi prochain. Ce navire, qui remplacera le Hawaiki Nui, qui est destiné à assurer une rotation tous les deux jours entre Tahiti et les archipels, ne pourra pas accoster faute de place disponible, a plaidé la représentante du Port autonome. “Certains postes sont indûment occupés par des navires inactifs, sans autorisation ni redevance. Cela empêche la bonne continuité du service public”, a-t-elle martelé devant le juge.
Des quais “saturés” par des navires inactifs
Depuis l’incendie qui a ravagé le Taporo 7 en 2022, le navire est resté à quai, immobilisé le long du poste n°3. Selon le Port autonome, sa présence - comme celle des autres bateaux de la SNC Dégage - constitue un obstacle à l’exploitation normale des infrastructures. Ces unités, considérées comme inexploitables, seraient non seulement inactives mais également en infraction du point de vue réglementaire, en n’ayant réglé aucune redevance depuis des années.
Dans cette procédure en référé, le port fait valoir l’urgence : pour que le Hawaiki Nui 2 entre en service, il faut libérer les quais. Une mission difficile sans intervention de la justice, d’autant plus que les négociations amiables ont échoué.
“Ce n’est pas au Port de trouver des solutions”
Du côté de la défense, la SNC Dégage, absente à l’audience, conteste dans son mémoire le caractère d’urgence de la procédure. Elle souligne que ses navires sont à quai “depuis une dizaine d’années” sans que le Port autonome ait pris de mesures jusqu’à présent, et qu’aucune solution de relogement ne lui a été proposée.
Un argument que la représentante du port a balayé d’un revers de la main. Elle s’est montrée véhémente à plusieurs reprises : “Ce n’est pas au Port de trouver des solutions”, claironne la représentante du Pays. “Notre rôle est de garantir l’accès aux infrastructures pour les navires actifs, en exploitation, qui assurent une mission essentielle de service public. Pas d’organiser l’hébergement de navires en fin de vie d'armateurs qui refusent ou sont en incapacités de les traiter.”
Quant au Taporo 7, son sort soulève des questions plus complexes. Me Quinquis, avocat de la CFMT, a souligné la surprise de son client face à cette action en justice, tout en contestant également l’urgence invoquée par le Port. “Pour qu’un référé soit recevable, encore faut-il que l’urgence soit avérée. Ce n’est pas le cas ici”, a-t-il soutenu. “L'occupation du port est de 85% selon leurs chiffres, il reste 15%.”
Démantèlement à un milliard pour le Taporo
L’avocat a surtout insisté sur les obstacles techniques et financiers au retrait du navire. Selon lui, le coût du démantèlement du Taporo 7 dépasserait le milliard de francs. Et pour cause : le navire, relevant du règlement européen en matière de démantèlement maritime, ne peut être traité sur le territoire polynésien, aucun chantier agréé n’y étant en activité. Le site de déconstruction le plus proche se situe sur la côte est des États-Unis, à des dizaines de milliers de kilomètres.
Autre complication : un litige en cours avec l’assureur du navire. “Il y a eu un défaut de couverture, ce que conteste la compagnie. L’affaire sera tranchée devant la juridiction londonienne. Ce contentieux rend la situation extrêmement complexe”, a expliqué Me Quinquis, ajoutant que la compagnie, déjà fragilisée par la perte du Taporo 7, ne dispose pas des fonds nécessaires pour financer l’opération.
Face à ces arguments, le juge des référés a clos les deux audiences en annonçant qu’une décision serait rendue ce vendredi après-midi ou lundi au plus tard.
C’est un grand coup de balai que veut opérer le Port autonome de Papeete. Face à l’encombrement persistant de ses quais par des navires hors service, parfois amarrés illégalement depuis plus d’une décennie, l’établissement public a décidé de recourir à la justice pour libérer l’espace.
Ce jeudi, il a présenté en urgence deux requêtes en référé devant le tribunal administratif de Papeete contre huit navires inactifs : sept appartenant à la SNC Dégage et un, le Taporo 7, propriété de la Compagnie française maritime de Tahiti (CFMT).
En toile de fond : l’arrivée imminente d’un nouveau caboteur, le Hawaiki Nui 2, prévue pour mardi prochain. Ce navire, qui remplacera le Hawaiki Nui, qui est destiné à assurer une rotation tous les deux jours entre Tahiti et les archipels, ne pourra pas accoster faute de place disponible, a plaidé la représentante du Port autonome. “Certains postes sont indûment occupés par des navires inactifs, sans autorisation ni redevance. Cela empêche la bonne continuité du service public”, a-t-elle martelé devant le juge.
Des quais “saturés” par des navires inactifs
Depuis l’incendie qui a ravagé le Taporo 7 en 2022, le navire est resté à quai, immobilisé le long du poste n°3. Selon le Port autonome, sa présence - comme celle des autres bateaux de la SNC Dégage - constitue un obstacle à l’exploitation normale des infrastructures. Ces unités, considérées comme inexploitables, seraient non seulement inactives mais également en infraction du point de vue réglementaire, en n’ayant réglé aucune redevance depuis des années.
Dans cette procédure en référé, le port fait valoir l’urgence : pour que le Hawaiki Nui 2 entre en service, il faut libérer les quais. Une mission difficile sans intervention de la justice, d’autant plus que les négociations amiables ont échoué.
“Ce n’est pas au Port de trouver des solutions”
Du côté de la défense, la SNC Dégage, absente à l’audience, conteste dans son mémoire le caractère d’urgence de la procédure. Elle souligne que ses navires sont à quai “depuis une dizaine d’années” sans que le Port autonome ait pris de mesures jusqu’à présent, et qu’aucune solution de relogement ne lui a été proposée.
Un argument que la représentante du port a balayé d’un revers de la main. Elle s’est montrée véhémente à plusieurs reprises : “Ce n’est pas au Port de trouver des solutions”, claironne la représentante du Pays. “Notre rôle est de garantir l’accès aux infrastructures pour les navires actifs, en exploitation, qui assurent une mission essentielle de service public. Pas d’organiser l’hébergement de navires en fin de vie d'armateurs qui refusent ou sont en incapacités de les traiter.”
Quant au Taporo 7, son sort soulève des questions plus complexes. Me Quinquis, avocat de la CFMT, a souligné la surprise de son client face à cette action en justice, tout en contestant également l’urgence invoquée par le Port. “Pour qu’un référé soit recevable, encore faut-il que l’urgence soit avérée. Ce n’est pas le cas ici”, a-t-il soutenu. “L'occupation du port est de 85% selon leurs chiffres, il reste 15%.”
Démantèlement à un milliard pour le Taporo
L’avocat a surtout insisté sur les obstacles techniques et financiers au retrait du navire. Selon lui, le coût du démantèlement du Taporo 7 dépasserait le milliard de francs. Et pour cause : le navire, relevant du règlement européen en matière de démantèlement maritime, ne peut être traité sur le territoire polynésien, aucun chantier agréé n’y étant en activité. Le site de déconstruction le plus proche se situe sur la côte est des États-Unis, à des dizaines de milliers de kilomètres.
Autre complication : un litige en cours avec l’assureur du navire. “Il y a eu un défaut de couverture, ce que conteste la compagnie. L’affaire sera tranchée devant la juridiction londonienne. Ce contentieux rend la situation extrêmement complexe”, a expliqué Me Quinquis, ajoutant que la compagnie, déjà fragilisée par la perte du Taporo 7, ne dispose pas des fonds nécessaires pour financer l’opération.
Face à ces arguments, le juge des référés a clos les deux audiences en annonçant qu’une décision serait rendue ce vendredi après-midi ou lundi au plus tard.