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Le Pays paré à (re)faire face au virus


Tahiti, le 24 juin 2020 – Jacques Raynal a tenu le dernier point presse de la cellule de crise covid-19 du Pays pour annoncer la "nouvelle stratégie" élaborée pour faire face à une éventuelle réintroduction du virus avec l'ouverture des frontières le 15 juillet.
 
Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, a tenu mercredi après-midi le dernier point presse de la cellule de crise Covid-19, créée en mars 2020 en même temps que l'introduction du coronavirus au fenua. La cellule fermera en effet ses portes le 3 juillet prochain et ses missions seront réparties principalement entre le bureau de veille sanitaire de la direction de la santé, le ministère et le Centre hospitalier. L'occasion pour Jacques Raynal de saluer "le travail fait par les personnels de santé mobilisés" tout comme "l'adhésion de la population aux gestes barrières et aux recommandations" pour arriver à stopper la circulation du virus.
 
Travail d'équipe
 
Mais cet ultime point presse était aussi destiné à évoquer le risque d'une réintroduction du coronavirus avec l'ouverture des frontières au 15 juillet prochain. L'occasion surtout d'annoncer la "nouvelle stratégie" élaborée par la cellule de crise pour y faire face. "Il n'est pas impossible que nous ayons à déplorer ici ou là des cas d'importation du virus", a reconnu le ministre de la Santé, bien plus prolixe sur le sujet que ne l'avaient été le président du Pays, le haut-commissaire et la ministre du Tourisme lors de l'annonce de la réouverture des frontières. Une répartition des tâches parfaitement justifiée selon Jacques Raynal. "Je n'interviens que lorsqu'il s'agit d'annoncer quelque chose dans mon domaine : la santé de la population. Je laisse le ministère du Tourisme annoncer ce qui concerne les voyages ou l'organisation des croisières". Mais le ministre l'a assuré : "Le ministère du Tourisme et le ministère de la Santé ont élaboré ensemble au sein de la  cellule Covid, les stratégie qui concernent le tourisme mais aussi la santé".
 
Introduction du virus "pas impossible"
 
Difficile de percevoir avec précision le degré de risque d'introduction du covid-19 en Polynésie avec la réouverture des frontières le 15 juillet et l'arrêt des mesures de quarantaine. "Vous le savez, en médecine il est difficile d'affirmer les choses de façon péremptoire", a concédé Jacques Raynal. "Bien évidemment, en fonctions des mesures que nous allons mettre en place, nous tenterons de limiter au plus possible et si possible d'éviter totalement l'introduction du virus", mais pour Jacques Raynal "il n'est pas impossible que nous ayons dans le courant des semaines et des mois qui viennent une introduction".
 
Un élément à relever néanmoins, le test obligatoire avant l'entrée sur le territoire a pour l'heure montré toute son efficacité. "Je suis arc-bouté sur ce point", a martelé Jacques Raynal à propos du maintien de cette "première barrière" dans les mois à venir. Car si plusieurs cas de coronavirus ont pu être dépistés et stoppés grâce à ces tests lors des vols de continuité territoriale, on retiendra surtout qu'aucun cas de covid-19 ne s'est déclaré durant les phases de quarantaine en Polynésie. Aucun cas n'a donc échappé à ce test préalable…
 
Nouvelle stratégie
 
Côté "nouvelle stratégie", une "vigilance accrue" sera portée sur les archipels "pour être suffisamment prêts à découvrir un cas de développement de covid-19". Les capacités en personnel de santé dans les îles ont été augmentées et des tests salivaires pourront même être réalisées directement dans les structures de santé éloignées, et notamment aux îles Sous-le-vent. Des tests qui seront réalisés aléatoirement sur quelques visiteurs pour contrôler la non circulation du virus. La Polynésie disposant actuellement de 7 000 tests, avec une commande de 10 000 tests en attente.
 
Par ailleurs, un logiciel "Firiora", développé localement, sera déployé en phase de test du 1er au 14 juillet, puis entièrement opérationnel dès le 15 juillet. Il permettra de suivre les voyageurs ou personnes entrées en Polynésie française "et surtout d'alerter rapidement les structures de santé si les personnes qui ont des symptômes se manifestent". Pour appuyer la base de donnée de Firiora, les visiteurs rempliront une fiche ETIS (Electronic travel information system) pour renseigner leurs lieux de voyage et leurs contacts et permettre aux professionnels de santé de lancer rapidement une enquête de santé précise autour de cas éventuellement détectés. "L'expérience nous a servi. Tout ce que l'on met en place maintenant est le fruit de cette expérience", a tenu à rassurer Jacques Raynal.
 
Retour du risque
 
Enfin, le ministre a conclu en insistant sur l'importance d'un regain de vigilance à compter du 15 juillet. Il a appelé la population à être plus respectueuse sur les gestes barrières. "Notamment lorsqu'il y a des rassemblements, lorsque vous devez rencontrer des personnes particulièrement fragiles". Principales recommandations : porter un masque et respecter la distanciation sociale, mais surtout se laver les mains. "C'est presque le plus important", a glissé le ministre à propos de cette dernière mesure barrière, d'apparence anodine.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 24 Juin 2020 à 21:08 | Lu 5986 fois