Tahiti Infos

Le Pays cherche ses chauffeurs de bus


Tahiti, le 9 septembre 2025 - Sans formation depuis 2019, et avec des conducteurs vieillissants, le Pays risque de voir ses lignes de bus s’arrêter faute de chauffeurs. Une proposition de loi propose d’autoriser le CFPA à lancer des formations pour résoudre, partiellement, le problème.
 
 
Sans possibilité de former des chauffeurs de bus depuis 2019, autrement qu’en passant par les moyens de formations de l’État et du RSMA, le Pays n’a plus les moyens de sa politique en matière de transport collectif. Depuis cette date, le Pays estime que ce sont potentiellement 160 personnes qui n’ont pas pu être formées.
 
Pour remédier au problème, et face à une offre du privé qui s’est détournée de la possibilité d’offrir ces formations, une proposition de loi a été déposée par le gouvernement pour que le Centre de formation pour adultes (CFPA) prenne le relais pour “résorber, du moins en partie, le déficit de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du transport collectif” et “promouvoir l’insertion professionnelle de publics prioritaires”.
 
Saisi pour avis, le Conseil économique social, environnemental et culturel (Cesec) a rendu ce mardi un vote favorable à ce projet de texte, constatant que le Pays fait état d’un besoin de 380 chauffeurs d’ici à 2027, ce qui reviendrait à former 190 chauffeurs par année sur deux ans.
 
Surtout, la chambre des représentants de la société civile recommande que cette décision du Pays ne soit que transitoire, le temps qu’un service privé se mette en place. “Cette situation doit pour autant rester exceptionnelle et temporaire, et les opérateurs privés doivent avoir la capacité d’utiliser le véhicule de formation acquis par l’établissement public, à destination des candidats intéressés, afin que le plus grand nombre soit formé”, explique le Cesec qui souhaite voir là la possibilité pour les auto-écoles de former leurs clients, sans avoir à passer par l’acquisition coûteuse d’un bus-école (environ 30 millions de francs).
 
Le projet de loi de Pays a été adopté à l’unanimité, et devra désormais recevoir un avis de l’Autorité de la concurrence avant d’être présenté à l’assemblée de la Polynésie française.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 9 Septembre 2025 à 19:30 | Lu 950 fois