Montréal, Canada | AFP | vendredi 01/05/2020 - Moins de deux semaines après la pire tuerie de l'histoire du Canada, Justin Trudeau a annoncé vendredi l'interdiction des armes d'assaut, honorant une promesse de campagne très attendue dans la foulée d'une série de fusillades qui ont choqué le pays.
"Ces armes n'ont été conçues qu'à une seule et unique fin: tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible. Et elles n'ont aucune utilité et n'ont pas leur place au Canada", a dit le Premier ministre lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement a adopté un décret interdisant l'utilisation, la vente, l'importation et le transport de ces armes d'assaut de type militaire.
L'annonce survient douze jours après qu'un homme a tué 22 personnes de Nouvelle-Ecosse (sud-est) en utilisant plusieurs armes, dont au moins une décrite par la police comme une arme d'assaut désormais interdite.
"A travers le pays, beaucoup de gens utilisent des armes à feu de façon légale et responsable, que ce soit pour travailler ou chasser. Mais vous n'avez pas besoin d'un AR-15 pour abattre un cerf", a déclaré M. Trudeau.
Les propriétaires de ces armes "respectueux des lois" pourront se prévaloir d'une période d'amnistie de deux ans afin de se conformer à la nouvelle réglementation, a-t-il ajouté.
Andrew Scheer, le chef de l'opposition conservatrice, a critiqué cette annonce.
"Confisquer les armes à feu des citoyens respectueux des lois ne fait rien pour arrêter les dangereux criminels qui se procurent des armes illégalement", a-t-il dit, en rappelant que le tireur de Nouvelle-Ecosse ne détenait pas de port d'arme.
"Rien de ce que les libéraux de Trudeau ont annoncé ne répond à ce problème", a-t-il estimé.
Bien que moins fréquentes qu'aux Etats-Unis, les fusillades ne sont pas si exceptionnelles au Canada et elles ont même tendance "à se produire plus souvent qu'auparavant", a souligné le Premier ministre.
"Des événements comme la tragédie survenue récemment en Nouvelle-Écosse, l'attentat au Centre culturel islamique de Québec en 2017 et le massacre de l’Ecole Polytechnique de Montréal en 1989 n'auraient jamais dû se produire", a dit M. Trudeau.
Le 29 janvier 2017, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres.
Et le 6 décembre 1989, un homme de 25 ans se revendiquant "antiféministe" avait fait irruption dans des salles de classe de l'Ecole polytechnique à Montréal, armé d'un fusil et d'un couteau, avant de tirer exclusivement sur des femmes, tuant 13 étudiantes et une secrétaire.
Promis depuis 2015
Cette tragédie, alors sans précédent dans le pays, avait mené à la création en 1995 d'un registre rendant obligatoire l'enregistrement des armes à feu au Canada, finalement aboli pour les armes de chasse en 2012 par le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Justin Trudeau avait fait de cette interdiction une promesse phare de la campagne électorale qui l'a mené au pouvoir en 2015. Et il l'avait réitérée lors des législatives d'octobre dernier.
Mais des dissensions au sein de son parti libéral sur cette question l'avaient amené à temporiser jusqu'à la tuerie en Nouvelle-Ecosse.
Son gouvernement compte présenter prochainement un projet de loi prévoyant "une compensation juste" pour les propriétaires des armes désormais bannies, mais des survivants de précédentes tueries disent d'ores et déjà craindre que ce programme de rachat ne soit pas obligatoire.
Au Canada, il y a actuellement plus de 100.000 armes à feu à autorisation restreinte en circulation parmi les modèles maintenant prohibés.
Parmi les armes désormais bannies, figurent la Ruger mini-14 utilisée lors du drame de Polytechnique, la carabine Vz58 de la Mosquée de Québec ou encore les carabines M16, AR-10 et AR-15 (drames de Sandy Hook, Las Vegas et Orlando, aux Etats-Unis, et celui de Christchurch, en Nouvelle-Zélande).
Un tireur déguisé en policier et conduisant une réplique de voiture de patrouille a semé la mort pendant plus de 13 heures les 18 et 19 avril dans les campagnes de Nouvelle-Ecosse. Il avait mis le feu à plusieurs maisons et tué au total 22 personnes, dont une policière, avant d'être abattu par la police.
"Ces armes n'ont été conçues qu'à une seule et unique fin: tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible. Et elles n'ont aucune utilité et n'ont pas leur place au Canada", a dit le Premier ministre lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement a adopté un décret interdisant l'utilisation, la vente, l'importation et le transport de ces armes d'assaut de type militaire.
L'annonce survient douze jours après qu'un homme a tué 22 personnes de Nouvelle-Ecosse (sud-est) en utilisant plusieurs armes, dont au moins une décrite par la police comme une arme d'assaut désormais interdite.
"A travers le pays, beaucoup de gens utilisent des armes à feu de façon légale et responsable, que ce soit pour travailler ou chasser. Mais vous n'avez pas besoin d'un AR-15 pour abattre un cerf", a déclaré M. Trudeau.
Les propriétaires de ces armes "respectueux des lois" pourront se prévaloir d'une période d'amnistie de deux ans afin de se conformer à la nouvelle réglementation, a-t-il ajouté.
Andrew Scheer, le chef de l'opposition conservatrice, a critiqué cette annonce.
"Confisquer les armes à feu des citoyens respectueux des lois ne fait rien pour arrêter les dangereux criminels qui se procurent des armes illégalement", a-t-il dit, en rappelant que le tireur de Nouvelle-Ecosse ne détenait pas de port d'arme.
"Rien de ce que les libéraux de Trudeau ont annoncé ne répond à ce problème", a-t-il estimé.
Bien que moins fréquentes qu'aux Etats-Unis, les fusillades ne sont pas si exceptionnelles au Canada et elles ont même tendance "à se produire plus souvent qu'auparavant", a souligné le Premier ministre.
"Des événements comme la tragédie survenue récemment en Nouvelle-Écosse, l'attentat au Centre culturel islamique de Québec en 2017 et le massacre de l’Ecole Polytechnique de Montréal en 1989 n'auraient jamais dû se produire", a dit M. Trudeau.
Le 29 janvier 2017, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres.
Et le 6 décembre 1989, un homme de 25 ans se revendiquant "antiféministe" avait fait irruption dans des salles de classe de l'Ecole polytechnique à Montréal, armé d'un fusil et d'un couteau, avant de tirer exclusivement sur des femmes, tuant 13 étudiantes et une secrétaire.
Promis depuis 2015
Cette tragédie, alors sans précédent dans le pays, avait mené à la création en 1995 d'un registre rendant obligatoire l'enregistrement des armes à feu au Canada, finalement aboli pour les armes de chasse en 2012 par le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Justin Trudeau avait fait de cette interdiction une promesse phare de la campagne électorale qui l'a mené au pouvoir en 2015. Et il l'avait réitérée lors des législatives d'octobre dernier.
Mais des dissensions au sein de son parti libéral sur cette question l'avaient amené à temporiser jusqu'à la tuerie en Nouvelle-Ecosse.
Son gouvernement compte présenter prochainement un projet de loi prévoyant "une compensation juste" pour les propriétaires des armes désormais bannies, mais des survivants de précédentes tueries disent d'ores et déjà craindre que ce programme de rachat ne soit pas obligatoire.
Au Canada, il y a actuellement plus de 100.000 armes à feu à autorisation restreinte en circulation parmi les modèles maintenant prohibés.
Parmi les armes désormais bannies, figurent la Ruger mini-14 utilisée lors du drame de Polytechnique, la carabine Vz58 de la Mosquée de Québec ou encore les carabines M16, AR-10 et AR-15 (drames de Sandy Hook, Las Vegas et Orlando, aux Etats-Unis, et celui de Christchurch, en Nouvelle-Zélande).
Un tireur déguisé en policier et conduisant une réplique de voiture de patrouille a semé la mort pendant plus de 13 heures les 18 et 19 avril dans les campagnes de Nouvelle-Ecosse. Il avait mis le feu à plusieurs maisons et tué au total 22 personnes, dont une policière, avant d'être abattu par la police.