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Landry Mu San, pêcheur de père en fils… Et bientôt en fille ?


Landry Mu San à la barre de son poti marara en aluminium
Landry Mu San à la barre de son poti marara en aluminium
PAPEETE, le 7 avril 2015 - Landry Mu San est pêcheur depuis toujours. "Quand j'avais un, deux ans, j'avais déjà une canne à pêche dans la main" se souvient-il. Et rien ne pourrait le faire renoncer aujourd'hui à cette passion qui est aussi devenue son métier.

Enfant de Tahiti né en 1977, il a grandi à Faa'a puis à Taravao. Il pêchait déjà avec son grand-père les weekends et les vacances, à la ligne dans le lagon. Au collège, il a continué avec son père et ses tontons, sur leurs poti marara. "Dans la famille du côté de mon père comme du côté de ma mère il y a des grands pêcheurs. C'était presque obligé qu'un enfant allait tomber dedans, et ça a été moi" nous confie-t-il.

Sa carrière de pêcheur professionnel a débuté tout naturellement. Une fois son BEP en poche, il s'est consacré à sa passion et a commencé à travailler avec ses oncles ou sur des thoniers. Il passe aussi son diplôme de capitaine puis prend la direction d'un thonier pendant 5 ans. Un de ses souvenirs préféré date de 1995, quand son père et ses oncles l'ont aidé à acheter son premier poti marara diésel de 20 pieds, le Priscilla, du nom de sa sœur. "Il m'a porté chance, c'est avec lui que j'ai attrapé mon plus gros espadon, à 572 kg !"

Aujourd'hui il ne jure plus que par son poti marara de 25 pieds en alu, tout neuf (celui de la photo). "Être pêcheur, l'avantage c'est de manger du poisson frais tout le temps, d'être au soleil et au large. On gagne autant qu'un salarié, même si on peut très bien gagner une semaine, et la suivante rien… Mais il y a toujours les traites à payer" explique Landry. "J'ai essayé une fois d'être salarié, pendant 10 semaines je livrais des poissons. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'aller pêcher le dimanche, et le large m'a vite manqué."

Désormais c'est à son tour d'avoir une famille, et ce sont ses trois enfants qui insistent pour aller pêcher avec lui. Il doit les amener faire un tour en bateau avant chaque sortie en mer, et ils insistent pour pêcher avec lui les weekends. "Si l'un d'eux devait reprendre le métier, je parie que ce sera la cadette, elle adore ça !"

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 7 Avril 2015 à 17:39 | Lu 4539 fois