Tahiti Infos

La réappropriation des terres se prépare


Mangareva, le 10 septembre 2020 - L’association Togo’iti no Mangareva a organisé deux réunions d’information afin d’aider la population à revendiquer ses terres et éviter leur classement en "Polynésie française par défaut".
 
L’association Togo’iti no Mangareva a tenu la semaine dernière deux présentations à la mairie de Rikitea, afin d’informer la population sur les différentes démarches à suivre pour revendiquer une terre. Créée depuis peu, cette association a pour but d’aider la population à constituer un dossier de requête à la Direction des Affaires Foncières pour revendiquer les terres des Gambier.
 
Comme pour beaucoup d’autres îles de la Polynésie, certaines terres sont classées "Polynésie française par défaut". L’objectif de l’association est d’aider la population à revendiquer et se réapproprier les terres de leurs ancêtres. Le fait d’enlever cette appellation permettrait aux habitants d’effectuer les partages de leurs terres et par la suite de construire et de résider sur leur île. Le second axe des formations avait pour but d’apprendre à utiliser le site internet otia.gov.

Préparer les requêtes

Pour la présidente de l’association, Iolanie Boosie-Mu : "Il s’agit d’une aide pour la population. Il faut reprendre nos terres et restituer à nos ancêtres ce qui leur appartient. Le gouvernement nous demande de rester chez nous et de planter sur nos terres mais on ne peut pas car c’est classé "Polynésie française par défaut". C’est le moment de se rassembler, de préparer les requêtes et d’enfin reprendre les terres de nos ancêtres. J’avais commencé à faire les démarches pour ma maman qui est trop âgée maintenant pour s’en charger et puis plusieurs personnes se sont jointes à moi et à présent nous sommes une association composée d'un petit groupe de personnes." Les habitants ont pu poser des questions et exposer certaines de leurs situations.
 
Mariette Paeamara, une habitante de l’île juge la "formation" utile : "C’est bien, car c’est la première fois que des personnes prennent le temps pour nous expliquer. Et en plus, c’est gratuit ! C’est dommage qu’il n’y ait pas autant de personnes qui viennent pour apprendre. Il y a beaucoup de soucis au niveau des terres, ici aux Gambier. Je suis venue parce que cela m’intéresse et m’aide beaucoup surtout pour préparer les papiers pour l’arrivée du juge forain.
 
En effet, le juge forain devait arriver en début de semaine sur l’île pour traiter les affaires de terres de la population et pour étudier les requêtes.
 

Rédigé par SBM le Jeudi 10 Septembre 2020 à 08:27 | Lu 1347 fois