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La mise en cercueil sera immédiate pour les décès liés au Covid-19


"La famille n'aura pas le droit de se recueillir autour de son défunt. On sait que ça va blesser beaucoup de personnes", explique la gérante d'un service funéraire.
"La famille n'aura pas le droit de se recueillir autour de son défunt. On sait que ça va blesser beaucoup de personnes", explique la gérante d'un service funéraire.
Tahiti, le 26 mars 2020 – Dans le cas où le décès du malade du Covid-19 adviendrait, une mise en cercueil immédiate et obligatoire du corps est prévue par les services funéraires pour éviter la propagation du virus.
 
Tout le monde espère que ça n’arrivera pas, mais la possibilité que des Polynésiens décèdent des suites du Covid-19 est bien réelle. Si cela se produit, les familles, en plus de la douleur de perdre en proche, seront privées de la traditionnelle veillée funéraire. Dans le but d'éviter une contagion massive au Covid-19, les services funéraires du fenua ont adopté des mesures d'hygiènes strictes. Ainsi dans le cas où une personne viendrait à décéder après avoir contracté le coronavirus, une mise en cercueil immédiate sera pratiquée.
 
"On prend le corps du défunt, on le dépose dans une housse mortuaire puis dans le cercueil, et direction le cimetière. La famille n'aura pas le droit de se recueillir autour de son défunt. On sait que ça va blesser beaucoup de personnes, mais on est obligé de respecter les recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Ce sont des protocoles que nous sommes en train de mettre en place avec tous nos collègues de Tahiti, en lien avec l'Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (Arass) et le haut-commissariat”, explique une gérante d'un service funéraire de la côte Est.
 
Le corps encore contagieux après la mort
 
Dans son avis rendu le 24 mars, le HCSP indique en effet que “le risque infectieux ne disparait pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté, mais les voies de transmission sont réduites, et en particulier la voie respiratoire, qui constitue le mode principal de transmission (…) La manipulation d’un corps peut exposer le personnel à des germes à transmission aérienne.”
 
"Nous prenons évidemment toutes les précautions nécessaires, avec des masques, des gants, des lunettes, pour assurer la sécurité de nos employés qui seront amenés à manipuler ces corps”, poursuit la gérante du service funéraire. Concernant les décès qui ne seront pas liés au Covid-19, une cérémonie funéraire en comité très restreint est toujours possible.

 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun et Désiré Teivao le Jeudi 26 Mars 2020 à 13:48 | Lu 8850 fois