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La maman infanticide écope de trois ans ferme


Le bébé de sept mois était resté durant trois heures dans une voiture garée en plein soleil à Paea en septembre 2012 (Photo d'illustration)
Le bébé de sept mois était resté durant trois heures dans une voiture garée en plein soleil à Paea en septembre 2012 (Photo d'illustration)
PAPEETE, le 26 janvier 2016. Début décembre 2015, une jeune mère de famille comparaissait devant le tribunal pour avoir laissé mourir par déshydratation son bébé de sept mois dans sa voiture garée en plein soleil. Elle vient d'être déclarée coupable et écope de trois ans de prison ferme.

Le 1er décembre cette mère de famille accusée d'avoir laissé son bébé mourir dans sa voiture restée trois heures en plein soleil à Paea avait surpris le tribunal par la distance qu'elle manifestait avec l'horreur des faits. Son enfant de sept mois était mort de déshydratation sévère après être resté plusieurs heures attaché dans son siège auto dans la voiture de sa mère, stationnée en plein soleil. Lors de l'audience, la mère de famille avait expliqué avoir "oublié" son enfant alors qu'elle allait récupérer un gâteau chez une, amie avec laquelle elle était restée finalement près de 1h30 à discuter à l'heure du déjeuner. Puis, en rentrant chez elle et en apercevant l'état de son fils inerte et la tête penchée en avant, elle l'avait de nouveau laissé dans la voiture pendant 1h30, dans sa cour en plein soleil, retardant le moment d'expliquer l'indicible au père de l'enfant. Sans jamais rien tenté pour lui venir en aide, le réanimer ou l'hydrater.

Près de deux mois plus tard, cette mère de famille est revenue entendre le délibéré de son dossier. Le parquet avait réclamé trois ans de prison (dont deux ferme), le maximum possible, après qu'une expertise psychologique a révélé qu'elle a pu subir une altération de discernement. Trois ans de prison ferme, c'est bien ce qu'elle écope pour avoir été jugée coupable de deux chefs de prévention : homicide involontaire et non assistance à personne en danger. A l'énoncé de la décision du tribunal ce mardi matin, cette mère de famille est restée tout aussi neutre, impassible, les yeux secs qu'elle l'avait été le 1er décembre lorsqu'elle avait tenté d'expliquer aux juges ce qui s'était passé ce jour-là.

Sans mandat de dépôt prononcé à l'énoncé de cette condamnation, cette mère de famille a pu repartir libre du tribunal de Papeete. Ce sera au juge de la liberté et de la détention de décider à présent si elle doit être placée en détention à Nuutania dans les prochains jours ou bien si sa peine de prison de trois ans peut être aménagée, accomplie partiellement ou sous bracelet électronique. Cette jeune femme est effectivement la maman de deux autres enfants, deux petites filles : une qui vit avec elle en Polynésie ; une autre plus âgée, d'une dizaine d'années, qui vit en métropole avec son père.


Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 26 Janvier 2016 à 17:49 | Lu 83277 fois