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La lettre du CEPF : Faites-nous rêver et non pas cauchemarder.


La lettre du CEPF : Faites-nous rêver et non pas cauchemarder.
Comme chaque année, en période budgétaire, le risque est grand de voir le Pays chercher dans le secteur privé et auprès de la population les moyens qui manquent pour financer un secteur public et parapublic pléthorique plutôt que d’engager les justes réformes, certes impopulaires, mais indispensables à la refonte du système économique polynésien.
Après six années d’instabilité politique assorties de quatre années de crise économique, l’état de santé du secteur privé et la consommation des ménages s’avèrent dramatiquement préoccupants. Ponctionner encore davantage pour transfuser un secteur public englué dans un fonctionnement trop couteux c’est risquer la mort pure et simple de ce que certains pensent être « la poule aux oeufs d’or» et c’est surtout obérer les possibilités de développement du Pays.
Pour 2011, à quelle sauce serons-nous mangés, entre les besoins du Pays pas encore très précisément éclairés, les velléités des représentants du Pays de rebattre les cartes du budget sur ses recettes fiscales et les appétits des communes qui essaieront de trouver une réponse à leurs problèmes de financement dans les travaux sur la fiscalité communale… ? Une fois de plus, dans cette cacophonie, cela signifie pour nous une logique d’empilement de couches d’impositions supplémentaires et il n’est plus acceptable de continuer à mettre en place de nouveaux prélèvements sans contrepartie d’efforts de bonne gestion et de bonne gouvernance car le train de vie de la Polynésie n’est plus adapté à la réalité de sa situation économique
Au risque de nous répéter, nous n’avons pas cessé de rappeler que le taux de prélèvement obligatoire est (référence 2008) d’environ 38% du PIB contre 43% en France sans que notre Pays n’ait à supporter les charges régaliennes (Police, Justice et Défense) et que certaines dépenses de « l’autonomie » comme l’éducation sont prises en charge par l’État.
Depuis 1995, la valeur des prélèvements fiscaux a été multipliée par 1,8et sur la même période, le PIB n’a été multiplié que par un coefficient de 1,5.
Quand certains ne ménagent pas leur peine pour créer de la richesse en cette période troublée, il est facile pour d’autres de prélever sans effort. Messieurs les élus et représentants de la classe politique, méditez bien cela avant de prendre des décisions qui pourraient s’avérer contreproductives et
désastreuses pour l’économie du Pays. Enfin, apprenez qu’à contrario, une économie dynamique :
· Augmente la création de richesse (croissance), l’emploi, le pouvoir d’achat,
les recettes fiscales etc…
· Diminue le besoin d’aide sociale (pauvreté, chômage, exclusion), les problèmes
de financement du système social (PSG).

Luc TAPETA-SERVONNAT

Président

Rédigé par Luc TAPETA-SERVONNAT le Lundi 6 Décembre 2010 à 16:01 | Lu 433 fois