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La justice demande à l'ARS Guadeloupe de commander tests et traitements "en nombre suffisant"


Basse-Terre, France | AFP | dimanche 29/03/2020 - Le tribunal administratif de Basse-Terre a enjoint le CHU et l'Agence régionale de santé de Guadeloupe de commander "en nombre suffisant" des tests de dépistage du Covid-19 ainsi que des doses de traitement par hydroxychloroquine et azithromycine, a-t-on appris dimanche.

Saisi en référé par le syndicat guadeloupéen UGTG emmené par Elie Domota, le tribunal administratif justifie notamment sa décision par la faiblesse du système de santé local, dans son jugement rendu samedi.
"Le nombre de lits de réanimation particulièrement limité en Guadeloupe par rapport à sa population, l'insularité qui restreint considérablement les possibilités d’évacuations sanitaires de masse en cas de surcharge des établissements de soins locaux, le manque de fiabilité des données relatives au nombre de personnes contaminées, la pénurie avérée de matériels de protection des soignants et des personnels des forces de l’ordre, et celle de tests de dépistage caractérisent en elles-mêmes des carences du système de santé local, constitutives d’atteintes graves et manifestement illégales au respect de la vie", écrit le tribunal. 
L'UGTG s'est félicitée dans un communiqué de ce jugement et assure au "peuple de Guadeloupe" mettre tout en oeuvre pour "contraindre les autorités politiques et sanitaires à respecter (...) immédiatement les injonctions du juge". 
Mais l'UGTG, qui demandait 200.000 tests et de quoi traiter 20.000 patients auprès d'entreprises déjà sélectionnées par le syndicat, n'a pas eu gain de cause sur ce point. 
Dans son injonction, le tribunal ne donne aucun chiffre, parlant simplement de "doses nécessaires" de traitement et d'un "nombre suffisant" de tests. 
Si le "CHU ne commente pas une décision de justice" selon sa direction, l'ARS, elle, a "pris acte" de la décision du tribunal".
Elle se dit "satisfaite de voir que le tribunal n’a pas entériné la demande de l’UGTG d’acheter des tests et médicaments dans les quantités qu’ils ont demandées sans être experts et auprès des entreprises qu’ils ont citées", écrit-elle dans un communiqué, rappelant que "le dépistage et le traitement de la population guadeloupéenne se fait selon les règles édictées par la loi et les préconisations ministérielles".
"C'est exactement ce qui a été anticipé depuis le 17 mars 2020 avec la rédaction d’un protocole de traitement élaboré par les médecins du CHU et mis en œuvre suite à la recommandation du Haut Conseil de santé publique le 23 mars 2020", ajoute-t-elle.

le Dimanche 29 Mars 2020 à 06:30 | Lu 464 fois