Tahiti, le 23 juin 2025 – Le Tavini s'est réjoui de la nouvelle résolution adoptée le 12 juin dernier par le comité des Nations Unies sur la décolonisation (C24) qui représente “une avancée majeure” et “un tournant stratégique” pour le parti. Une résolution renforcée sur le plan institutionnel grâce à la commission spéciale de décolonisation créée localement par Antony Géros à l'assemblée. Le C24 acte par ailleurs un “cadre opérationnel de transition” par la mise en place d'un programme de travail, et vient renforcer la pression sur la France pour ouvrir le dialogue.
Si les avancées du combat du Tavini pour faire accéder la Polynésie française à sa pleine souveraineté restent difficilement palpables par la population, le parti indépendantiste s'en réjouit et tient à les partager. Il fait désormais régulièrement des points avec la presse pour prêcher sa bonne parole et expliquer tout le bien de sa démarche. En l'occurrence, c’était ce lundi matin avec les cadres du Tavini pour saluer la nouvelle résolution adoptée par le comité des 24 le 12 juin, après le séminaire qui s'est tenu au Timor-Leste le mois dernier.
Une résolution qui sera présentée en octobre prochain devant la 4e commission de l'Assemblée générale des Nations Unies, et qui s'appuie sur celle votée en décembre dernier à Tarahoi pour appeler la puissance administrante, qu'est la France, à engager le dialogue, “ce qui a permis d'attirer l'attention du C24”, a souligné Richard Tuheiava qui avait laissé sa casquette de directeur de cabinet du président de l'assemblée à Tahiti, pour représenter le Tavini à New York. “Le projet de résolution que nous avons voulu constitue une étape politique et diplomatique majeure car il réaffirme le droit inaliénable à l'autodétermination et il appartient au peuple polynésien, et à lui seul, de se déterminer”, a déclaré en préambule Antony Géros, précisant lui aussi s'exprimer en tant que vice-président du parti en laissant son costume de président de l'assemblée aux vestiaires.
La voix de l'assemblée résonne à New York
Pourtant, et même si elle n'a aucune portée législative, c'est bien la commission spéciale de décolonisation qu'il a créée à Tarahoi à son arrivée au perchoir qui permet aujourd'hui à cette résolution d'avoir plus de poids. “Nos voix ont été légitimées par cette commission de l'assemblée ce qui confère à notre discours une empreinte plus prégnante au point de vue institutionnel”, a-t-il souligné, ajoutant que l'un des points soulevés dans sa commission spéciale et qui vient d'être retenu constitue “le Graal de cette résolution qui est l'acceptation de notre programme politique”. Richard Tuheiava a également insisté sur ce point, expliquant avoir rappelé au C24 que la Polynésie était “le seul des 17 territoires non autonomes à avoir une commission spéciale de décolonisation pour servir de résonnance locale et donner de la substance aux principales revendications” du parti.
Une commission boudée par l'opposition et uniquement composée d'élus du Tavini, rappelons-le, mais Richard Tuheiava ne désespère pas que les représentants du Tapura et de Ahip finissent par la rejoindre. Tout comme ils sont eux aussi favorables à la venue d'une mission du C24 en Polynésie (ce qui figure dans la résolution), ainsi qu'à la création d'une autre commission d'enquête à Tarahoi (dont le vote a été reporté au 3 juillet prochain le temps de trouver un consensus rédactionnel avec la minorité) pour évaluer la balance des transferts financiers entre la France et la Polynésie.
Un “retrait des recours” envisagé si Valls ouvre le dialogue
Pour le Tavini, l'adoption de cette nouvelle résolution vient mettre un peu plus la pression sur la France qui se refuse toujours au dialogue sous la coupe onusienne, même si elle a participé et s'est exprimée lors de cette réunion du 12 juin. “C'est nous qui fournissons les renseignements qu'elle ne veut pas fournir, et peut-être qu'elle voudra et devra les rectifier”, explique encore Richard Tuheiava qui espère ainsi “provoquer une réaction”, sans pour autant “passer par la violence pour se faire entendre” comme en Nouvelle-Calédonie. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui doit arriver au Fenua le mois prochain, a d'ailleurs indiqué ne pas être opposé au dialogue, à condition qu'il se fasse en dehors de l'ONU justement. “Si le dialogue démarre avec la venue de Manuel Valls, il est clair qu'il y aura un retrait des recours”, a réagi ensuite Richard Tuheiava au micro, faisant référence aux multiples recours déposés par le parti contre l'État pour lui forcer la main.
Ce qui réjouit surtout le parti, c'est l'inscription de l'élaboration d'un programme de travail sur la décolonisation dans le marbre de cette résolution. “L'idée c'est de dire qu'on ne veut pas d'un accord avec la France comme en Nouvelle-Calédonie mais qu'on veut un cadre inclusif où la minorité et toutes les forces vives du Pays auront droit à la parole”. À terme, comme l'a souligné Antony Géros, ce programme de travail devrait aider les Polynésiens à choisir entre quatre portes de sortie possibles : l'intégration pure et simple où “on disparaît en tant que peuple et on rentre dans le moule national” ; l'accession de la Polynésie à sa souveraineté pleine et entière telle que souhaitée par le Tavini ; la migration vers un État associé comme le souhaite le Amuitahira'a, ou enfin, un “statu quo permettant à la puissance administrante et au territoire de s'accorder sur un statut hybride”.
Si les avancées du combat du Tavini pour faire accéder la Polynésie française à sa pleine souveraineté restent difficilement palpables par la population, le parti indépendantiste s'en réjouit et tient à les partager. Il fait désormais régulièrement des points avec la presse pour prêcher sa bonne parole et expliquer tout le bien de sa démarche. En l'occurrence, c’était ce lundi matin avec les cadres du Tavini pour saluer la nouvelle résolution adoptée par le comité des 24 le 12 juin, après le séminaire qui s'est tenu au Timor-Leste le mois dernier.
Une résolution qui sera présentée en octobre prochain devant la 4e commission de l'Assemblée générale des Nations Unies, et qui s'appuie sur celle votée en décembre dernier à Tarahoi pour appeler la puissance administrante, qu'est la France, à engager le dialogue, “ce qui a permis d'attirer l'attention du C24”, a souligné Richard Tuheiava qui avait laissé sa casquette de directeur de cabinet du président de l'assemblée à Tahiti, pour représenter le Tavini à New York. “Le projet de résolution que nous avons voulu constitue une étape politique et diplomatique majeure car il réaffirme le droit inaliénable à l'autodétermination et il appartient au peuple polynésien, et à lui seul, de se déterminer”, a déclaré en préambule Antony Géros, précisant lui aussi s'exprimer en tant que vice-président du parti en laissant son costume de président de l'assemblée aux vestiaires.
La voix de l'assemblée résonne à New York
Pourtant, et même si elle n'a aucune portée législative, c'est bien la commission spéciale de décolonisation qu'il a créée à Tarahoi à son arrivée au perchoir qui permet aujourd'hui à cette résolution d'avoir plus de poids. “Nos voix ont été légitimées par cette commission de l'assemblée ce qui confère à notre discours une empreinte plus prégnante au point de vue institutionnel”, a-t-il souligné, ajoutant que l'un des points soulevés dans sa commission spéciale et qui vient d'être retenu constitue “le Graal de cette résolution qui est l'acceptation de notre programme politique”. Richard Tuheiava a également insisté sur ce point, expliquant avoir rappelé au C24 que la Polynésie était “le seul des 17 territoires non autonomes à avoir une commission spéciale de décolonisation pour servir de résonnance locale et donner de la substance aux principales revendications” du parti.
Une commission boudée par l'opposition et uniquement composée d'élus du Tavini, rappelons-le, mais Richard Tuheiava ne désespère pas que les représentants du Tapura et de Ahip finissent par la rejoindre. Tout comme ils sont eux aussi favorables à la venue d'une mission du C24 en Polynésie (ce qui figure dans la résolution), ainsi qu'à la création d'une autre commission d'enquête à Tarahoi (dont le vote a été reporté au 3 juillet prochain le temps de trouver un consensus rédactionnel avec la minorité) pour évaluer la balance des transferts financiers entre la France et la Polynésie.
Un “retrait des recours” envisagé si Valls ouvre le dialogue
Pour le Tavini, l'adoption de cette nouvelle résolution vient mettre un peu plus la pression sur la France qui se refuse toujours au dialogue sous la coupe onusienne, même si elle a participé et s'est exprimée lors de cette réunion du 12 juin. “C'est nous qui fournissons les renseignements qu'elle ne veut pas fournir, et peut-être qu'elle voudra et devra les rectifier”, explique encore Richard Tuheiava qui espère ainsi “provoquer une réaction”, sans pour autant “passer par la violence pour se faire entendre” comme en Nouvelle-Calédonie. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui doit arriver au Fenua le mois prochain, a d'ailleurs indiqué ne pas être opposé au dialogue, à condition qu'il se fasse en dehors de l'ONU justement. “Si le dialogue démarre avec la venue de Manuel Valls, il est clair qu'il y aura un retrait des recours”, a réagi ensuite Richard Tuheiava au micro, faisant référence aux multiples recours déposés par le parti contre l'État pour lui forcer la main.
Ce qui réjouit surtout le parti, c'est l'inscription de l'élaboration d'un programme de travail sur la décolonisation dans le marbre de cette résolution. “L'idée c'est de dire qu'on ne veut pas d'un accord avec la France comme en Nouvelle-Calédonie mais qu'on veut un cadre inclusif où la minorité et toutes les forces vives du Pays auront droit à la parole”. À terme, comme l'a souligné Antony Géros, ce programme de travail devrait aider les Polynésiens à choisir entre quatre portes de sortie possibles : l'intégration pure et simple où “on disparaît en tant que peuple et on rentre dans le moule national” ; l'accession de la Polynésie à sa souveraineté pleine et entière telle que souhaitée par le Tavini ; la migration vers un État associé comme le souhaite le Amuitahira'a, ou enfin, un “statu quo permettant à la puissance administrante et au territoire de s'accorder sur un statut hybride”.
Test à confirmer pour les diffusions en direct des commissions
Pour la toute première fois, les travaux de la commission de l'Économie ont été retransmis en direct jeudi dernier sur Youtube et la page Facebook de l'assemblée. Une diffusion “à titre expérimental”, comme l'avait souligné le président de la commission Tematai Le Gayic, répondant ainsi à la demande insistante des élus de l'opposition, Nuihau Laurey en tête, pour davantage de transparence. Pour ce coup d'essai, seul les débats sur le premier dossier relatifs au compte administratif du Pays ont été diffusés. Maintenant, la balle est dans le camp du président de l'assemblée car il faut passer par une modification du règlement intérieur pour pérenniser la démarche. Interrogé à ce propos ce lundi, Antony Géros n'écarte pas l'idée mais reste prudent. “C'est une opération que j'avais initiée et j'ai prévenu Tematai qu'on allait lancer un test. Et à partir de ce test, on va évaluer ce que représente en coût, en matériel, et en heures de travail, la mobilisation des équipes. Ensuite, on verra si l'expérience a été concluante et on se réunira à l'assemblée pour faire le choix de le faire et comment”, nous a-t-il confié, précisant que “ce qui pourrait être fait, sans trop de frais, ce serait de mettre en streaming toutes les commissions relatives au budget et aux comptes administratifs”. Ce serait un début en tout cas. À voir ensuite “avec les élus comment ils veulent voir progresser la démarche de transparence”.