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La Réunion est "à bout de souffle", les "gilets jaunes" doivent "s'arrêter"


Paris, France | AFP | vendredi 29/11/2018 - Le député LR de La Réunion David Lorion a estimé vendredi que les "gilets jaunes" qui paralysent l'île depuis quatorze jours devaient "s'arrêter" et trouver "une autre façon" de se faire entendre, tout en critiquant les mesures annoncées la veille par la ministre des Outre-mer.

"La Réunion est à bout de souffle, l'essence manque de partout, les commerces ne sont plus approvisionnés (...), plus de 8.000 personnes sont au chômage technique, les agriculteurs voient mourir leurs bêtes. Ca ne peut plus durer, il faut évidemment aujourd'hui desserrer l'étau" et "s'arrêter", sinon "on va s'épuiser pour rien", a-t-il estimé sur France Inter.
S'"il faut continuer le combat", car "la bataille n'a pas été gagnée", il faut le faire selon lui "d'une autre façon, avec d'autres demandes, en s'organisant différemment".
Il estime en effet que les mesures économiques et sociales annoncées par la ministre Annick Girardin, en visite dans l'île depuis mercredi, "ne sont pas à la hauteur des enjeux de La Réunion".
Elles "avaient déjà été votées pour la plupart d'entre elles (lors des débats budgétaires, NDLR) donc elles ne sont pas complètement nouvelles et elles ne sont pas aujourd'hui de nature à apaiser la société réunionnaise dans son ensemble", a-t-il estimé.
Annick Girardin a annoncé jeudi des "mesures d'urgence" pour les entreprises de l'île et la création de 1.000 emplois aidés supplémentaires avant la fin de l'année à La Réunion.
"Beaucoup de communication", a déploré David Lorion, qui a regretté l'absence de véritable "élan de solidarité" et de "prise en compte d'une nouvelle vision d'une France d'Outre-mer".
Le député, qui fait partie des sept parlementaires de La Réunion (sur un total de onze) ayant décliné l'invitation de la ministre à participer à une réunion de travail jeudi soir, a fait valoir qu'ils avaient depuis un an demandé des rendez-vous avec elle mais qu'ils avaient été "constamment repoussés, méprisés, ignorés".
S'il a reconnu à Mme Girardin le "courage" d'être venue à la rencontre des "gilets jaunes" réunionnais, il a dit refuser d'aller "faire la causette à 9 heures du soir" avec elle "une fois que tout a été voté".

le Vendredi 30 Novembre 2018 à 04:56 | Lu 221 fois