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La Japan Expo sacre "Poison City" meilleur manga de l'année


Des cosplayers à la Japan Expo 2015. © François Loock/Citizenside/AFP
Des cosplayers à la Japan Expo 2015. © François Loock/Citizenside/AFP
Paris, France | AFP | vendredi 03/07/2015 - La Japan Expo se déroule au parc des expositions de Villepinte au nord de Paris jusqu'à dimanche. Si le jeu vidéo est le thème de cette année, l'événement reste un rendez-vous phare des fans de manga.


Et justement, c'est le manga "Poison City" du Japonais Tetsuya Tsutsui, auteur en prise avec la censure dans son pays, qui a reçu vendredi le prix du meilleur manga de l'année par l'Association française des critiques et journalistes de bandes dessinées (ACBD).

Edité directement par l'éditeur français Ki-oon, le prix distingue une bande dessinée asiatique remarquable, parue en français entre juillet 2014 et juin 2015. "Poison City" est une oeuvre hors norme d'une grande qualité graphique. Tetsuya Tsutsui a écrit ce manga après la découverte, en 2013, de la censure d'une de ses oeuvres au Japon.

Il imagine le Japon à la veille des jeux Olympiques de 2020 alors qu'une vague de puritanisme s’abat sur le pays et le reste du monde. On suit l'histoire de Mikio Hibino, un jeune "mangaka" (auteur de manga, ndlr) qui voit sa première publication, une histoire de zombie baptisée "Dark Walker", censurée par les autorités.

Il s'agit d'une mise en abîme de la propre histoire de Tetsuya Tsutsui dont le manga "Manhole" a été censuré dans la région de Nagasaki sans que ni lui ni son éditeur en soient informés.

Enquêtant sur cette censure, il avait découvert qu'un comité de censure composé d'une quarantaine de notables et de hauts fonctionnaires de l'éducation avait décidé, sans l'entendre, de censurer son oeuvre. Les ouvrages mis ainsi à l'index doivent porter un bandeau avec le mot "nocif" sur sa couverture et en général cela suffit à décourager les libraires de le vendre, signant ainsi l'arrêt de mort du livre.

Le comité passe à peine plus d'une minute à débattre d'un titre. Il s'ensuit d'inévitables erreurs, comme dans le cas du manga "Manhole", où de la boue avait été prise pour du sang, ayant entraîné une hausse de l'indice de nocivité du titre.

Depuis, Tetsuya Tsutsui s'inquiète de la possibilité d'une généralisation de la censure et dénonce le risque de se retrouver avec une production totalement aseptisée.

aje/pcm/ei

Rédigé par AFP le Samedi 4 Juillet 2015 à 07:27 | Lu 1003 fois