Tahiti Infos

La Fraap largement en tête dans les comités techniques paritaires


Tahiti, le 30 décembre 2025 - La Fraap devance de loin la CSTP-FO, A tia i mua ou encore le Syndicat de la fonction publique et devient le syndicat le plus représentatif dans les comités techniques paritaires avec ses 1 663 voix sur 4 303 voix exprimées et 75 sièges sur les 184 sièges attribués.
 
Les résultats des élections des représentants du personnel aux comités techniques paritaires (CTP) de la fonction publique de la Polynésie française ont été rendus publics par la Direction des talents et de l’innovation et publiés dans le Journal officiel du 29 décembre.
 
Huit ans seulement après sa création, la Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (Fraap) arrive en tête de peloton. Elle a obtenu 1 663 voix et 75 sièges, suivie de la CSTP-FO avec 1 014 voix et 50 sièges. A tia i mua est le troisième syndicat représentatif au sein des comités techniques paritaires du Pays puisque le syndicat obtient 772 voix et 45 sièges, suivi ensuite du Syndicat de la fonction publique avec 395 voix et sept sièges, puis, à 90 points derrière lui, la Fissap avec 304 voix et quatre sièges. La CSIP garde ses deux sièges : un à la Direction de l’agriculture et le second au CHPF. O oe to oe rima a obtenu un siège à la Direction des talents et de l'innovation.

Victoire écrasante à l’équipement et à l’aviation civile

Lorsque le secrétaire général de la Fraap a annoncé la levée de la grève le 17 juillet dernier – un mouvement qui n’avait duré qu’une demi-journée – il avait souligné que “ce mouvement n’est pas mort” et avait même ajouté : “On veut que le gouvernement entre dans un examen de conscience”. Il avait ensuite terminé en disant que la Fraap songeait en outre à mettre sur pied “d’autres actions” sans vraiment préciser lesquelles. Selon nos informations, les responsables du syndicat ont depuis fait du porte-à-porte auprès de leurs collègues de l’administration pour leur expliquer surtout leurs revendications. Et ce travail semble avoir payé au vu des chiffres que la Fraap a obtenus.   
 
C’est à la direction de l’équipement (DEQ) et celle de l’aviation civile (DAC) que la Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie a frappé fort. En effet, elle a obtenu 333 voix sur 423 suffrages exprimés ainsi que six sièges à la DEQ et 207 voix sur 222 suffrages exprimés et cinq sièges à la DAC.
 
Rappelons que lors de la dernière grève de la Fraap, les agents de la DEQ ainsi que les sapeurs-pompiers de l’aviation civile du Pays, bras armé du syndicat, étaient ceux qui avaient le plus suivi l’appel à la grève.
 
Et cette grande masse silencieuse, qui est restée discrète lors de ce mouvement de grève et qui pourtant soutenait discrètement ses collègues de travail, s’est exprimée lors de ces élections des représentants du personnel aux comités techniques paritaires.
 
Ainsi, la Fraap fait également carton plein dans différents services et établissements du Pays où elle rafle notamment tous les sièges, à l’instar des cinq sièges au Service d’accueil et de sécurité ou à l’ISPF. Ce n’est pas tout puisque la Fraap remporte également les trois sièges du Secrétariat général du gouvernement, mais aussi du Service du patrimoine archivistique et audiovisuel, du Service de l’artisanat traditionnel, de la Direction polynésienne des affaires maritimes et du Contrôle des dépenses engagées.  
 
La Fraap est également majoritaire dans de nombreux services et direction du Pays, comme à la Direction des impôts et des contributions publiques où elle a obtenu trois sièges, la CSTP-FO et A Tia i Mua remportant chacun un siège.
 
À Te Fare Tauhiti Nui - Maison de la culture ainsi qu’à la Direction de la jeunesse et des sports, la Fraap a remporté trois sièges et la CSTP-FO un. 

5 sièges séparent FO et A tia i mua

La Fraap largement en tête dans les comités techniques paritaires
Entre la CSTP-FO et A tia i mua, le deuxième et le troisième syndicat les plus représentatifs au niveau des comités techniques paritaires (CTP) de la fonction publique de la Polynésie, cinq sièges les séparent et près de 250 voix.
 
De son côté, la CSTP-FO de Patrick Galenon n’a pas été non plus complètement lâchée par ses électeurs puisque dans certains services ou directions, elle fait elle aussi carton plein. C’est le cas à la Direction du système d'information, à l’Institut d'insertion médico-éducatif ou encore au Fare Tama Hau en obtenant quatre sièges. Elle a également obtenu trois sièges au Service de la traduction et de l’interprétariat et un à la Délégation de la Polynésie française à Paris.
 
A tia i mua rafle les trois sièges au secrétariat général du Conseil économique, social, environnemental et culturel, à la Direction du travail, à l’Agence de développement économique de la Polynésie française, à la Délégation à l’habitat et à la ville, à la Direction de l’environnement, ainsi qu’à la Direction de la culture et du patrimoine - te papa hiro’a e faufa’a tumu. 

Rendez-vous en mars pour les négociations

En mars prochain, la Fraap, aujourd’hui en tête des syndicats et également majoritaire dans plusieurs comités techniques paritaires du Pays, va certainement revenir sur son principal point de revendication lors de la dernière grève, à savoir la revalorisation du point d’indice des catégories D. D’autant plus qu’en juillet dernier, le président Moetai Brotherson avait insisté sur le fait que ce sujet devait être débattu en mars ou avril 2026, “après la clôture des comptes administratifs, pour savoir exactement quelle est la situation économique et financière”.
 
Rappelons à ce propos que le président du Pays avait affirmé, le 8 juillet dernier, ne pas vouloir “céder” aux demandes de la Fraap. Et avait proposé que “chaque troisième vendredi du mois”, les fonctionnaires qui font face à des “difficultés” et qui n’arrivent pas à “joindre les deux bouts” soient “reçus et entendus” et avait annoncé que des dispositifs allaient être mis en place pour leur venir en aide. Moetai Brotherson avait même assuré que “les dossiers seront examinés de manière individuelle” car chaque situation est unique et qu’il ne fallait surtout pas “globaliser”. Il avait également insisté sur le fait que tous les fonctionnaires n’ont pas de mal “joindre les deux bouts (…) on connaît les chiffres”.
 
Au travers de cette revalorisation du point d’indice, notamment pour les catégories D, la Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie voulait surtout “rendre aux agents leur dignité”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 30 Décembre 2025 à 18:50 | Lu 1032 fois