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La Corée du Nord enchaîne les essais militaires, "pas de problème" pour Trump


Séoul, Corée du Sud | AFP | vendredi 02/08/2019 - Pyongyang a effectué vendredi son troisième tir de projectiles en huit jours, selon Séoul, au moment même où le président américain Donald Trump affirmait que ces essais ne lui posaient "pas de problème".

Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à la Corée du Nord de réaliser des lancements de missiles balistiques et plusieurs membres de l'exécutif onusien ont condamné ce regain d'activité militaire de Pyongyang.
Cela n'a pas été le cas du dirigeant de la Maison blanche qui, à la faveur de la détente apparue en 2018 sur la péninsule coréenne, a rencontré trois fois en un an le leader nord-coréen Kim Jong Un.
"Ca ne me pose pas de problème, nous verrons ce qu'il se passera, mais les (missiles à) courte portée sont très communs", a-t-il déclaré à des journalistes.
Lors de leur troisième entrevue, en juin dans la Zone démilitarisée, MM. Kim et Trump étaient convenus de reprendre les négociations.
Mais cet engagement ne s'est pas concrétisé et Pyongyang a averti récemment que le processus pourrait échouer si des manoeuvres militaires communes entre Washington et Séoul se déroulaient comme prévu la semaine prochaine au Sud.
 

- Vitesse élevée -

 
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a reconnu avoir espéré pouvoir rencontrer des représentants nord-coréens lors de réunions régionales à Bangkok, jeudi et vendredi, mais la délégation nord-coréenne ne s'est pas présentée.
Un haut responsable américain a jugé dans la capitale thaïlandaise qu'il s'agissait d'une "énorme erreur" et d'une "opportunité manquée".
Washington attend toujours de fixer une date et un endroit pour la reprise des négociations promise comme imminente par Kim Jong Un fin juin à Donald Trump.
Quant aux tirs de missiles, ce responsable américain s'est montré plus sévère que le président des Etats-Unis, évoquant des "provocations" qui "n'aident pas faire progresser la diplomatie".
Pour autant, il a assuré que le contact n'était pas rompu et que l'administration Trump demeurait confiante dans une reprise prochaine des discussions.
Nombre d'experts considèrent que les essais militaires nord-coréens visent à augmenter la pression sur les Etats-Unis.
Vendredi matin, le Nord a tiré de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une distance d'environ 220 kilomètres, atteignant une altitude de 25 kilomètres et la vitesse de Mach 6,9, a indiqué l'état-major sud-coréen, soit une vitesse inhabituellement élevée pour une arme de courte portée.
Le profil de vol était relativement similaire à celui des projectiles testés mercredi et la présidence sud-coréenne y a vu probablement un "nouveau type de missile balistique de courte portée". 
Jeudi, KCNA avait affirmé qu'il s'agissait d'un "tir d'essai d'un système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre". 
La semaine dernière Pyongyang avait déjà lancé deux projectiles décrits par Séoul comme des missiles balistiques de courte portée, dont un avait parcouru environ 700 kilomètres.
M. Kim a été "encouragé" par sa poignée de main avec M. Trump dans la DMZ, estime Jean Lee, du Centre Wilson de Washington, et cherche à "donner un sentiment d'urgence sur la péninsule coréenne pour renforcer sa position avant des négociations sur le nucléaire".
Après des années de montée des tensions, qui avaient culminé en 2017 avec des menaces d'apocalypse nucléaire, 2018 a été l'année de l'apaisement et des promesses de paix.
Mais en dépit des rencontres diplomatiques, aucun progrès tangible n'a été effectué sur la voie de la dénucléarisation.
A l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont exhorté jeudi Pyongyang à "prendre des mesures concrètes en vue de sa dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible".

le Vendredi 2 Août 2019 à 06:29 | Lu 333 fois