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La CPME plaide pour un assouplissement du code du travail


Christophe Plee, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, vendredi lors de l'assemblée générale de l'organisation patronale.
Christophe Plee, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, vendredi lors de l'assemblée générale de l'organisation patronale.
PAPEETE, 5 octobre 2018 - La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a réitéré vendredi, face à Nicole Bouteau, le souhait d’un assouplissement du code du travail et notamment une révision de la réglementation encadrant le contrat à durée déterminée.

Le président de la CPME Polynésie a plaidé en faveur de mesures d’allègement du code du travail polynésien, vendredi à l’occasion de la visite de la ministre du travail, Nicole Bouteau, à l’issue de l’assemblée générale ordinaire de la confédération patronale.

La confédération patronale souhaiterait en particulier que la réglementation soit assouplie pour un recours plus facile au Contrat à durée déterminée (CDD). Un souhait avec lequel elle se trouve en phase avec une demande forte exprimée en mars dernier par le président du Medef Poynésie, Patrick Bagur.

La réglementation applicable permet le recours à ce type de contrat de travail en cas de surcroît d’activité ou pour le développement d’une activité nouvelle nécessitant la création d’emplois nouveaux dont la permanence n’est pas certains ; pour favoriser la formation professionnelle ; dans le cadre du remplacement d’un salarié temporairement absent. La durée d’un CDD ne peut excéder 2 ans, renouvellements compris.

"On souhaiterait pouvoir utiliser le contrat à durée déterminée dans un cadre plus flexible durant les deux premières années", et sans limitation, explique Christophe Plee, président de la CPME de Polynésie. Pour lui, la vertu de cet assouplissement serait avant tout de "lutter contre l’emploi clandestin". Il dénonce le recours fréquent de certains employeurs à du salariat "déguisé" avec des collaborateurs patentés, pour qui "vous ne payez pas de retraite, vous ne payez pas de cotisations sociales. Mais tout ça, c’est de l’emploi clandestin". "Il nous faut revenir à la norme qui est l’emploi salarié", a-t-il défendu. "Mais pour ça il ne faut plus que les employeurs aient peur d’utiliser le CDD".

Pour Nicole Bouteau ces "demandes d’évolutions" nécessitent encore d’être débattues avec les organisations patronales et syndicales, avant d’entamer les vrais discussions sur la réforme du code du travail. "Je prends le temps d’écouter, de bien tenir compte des tenants et des aboutissants : entre les demandes des organisations syndicales et celles du patronat il peut y avoir un abysse. Il est donc important d’écouter attentivement tout le monde avant de me faire ma propre opinion". La ministre du travail estime, dans ce contexte, que le code du travail polynésien pourrait être de nouveau mis sur l’écheveau de la réforme "courant 2019".

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 5 Octobre 2018 à 15:28 | Lu 1476 fois