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L'interminable escale sibérienne de passagers du vol AF116 d'Air France


Moscou, Russie | AFP | mardi 13/11/2018 - Au lieu de la tiédeur de Shanghai, le froid mordant d'Irkoutsk: deux jours après l'atterrissage d'urgence en Sibérie d'un Boeing d'Air France, le sort semble s'acharner sur ses passagers, toujours bloqués mardi après la défaillance d'un deuxième appareil venu les chercher.

Partis samedi de Paris pour Shanghai, les 282 passagers et membres d'équipage du vol AF116 ont vu apparaître au cours du vol une odeur âcre et une légère fumée à bord de leur Boeing-777, qui a dû se poser en urgence dimanche à Irkoutsk, une ville de 600.000 habitants à côté du lac Baïkal en Sibérie orientale.
Après cet incident, qui n'a pas fait de blessés, un deuxième appareil d'Air France a atterri lundi sur place. Censé repartir quelques heures plus tard pour la Chine, il a lui-aussi connu un problème technique et n'a pas pu décoller.
Selon une source à l'aéroport d'Irkoutsk, interrogée par l'agence russe Ria Novosti, une panne du système hydraulique de ce deuxième appareil serait en cause. Air France a donc dû se résoudre à recourir à un troisième Boeing en Sibérie.
"Air France a pris la décision de nous envoyer un troisième avion", a déclaré Evguéni Elovski, directeur du service des contrôleurs de l'aéroport d'Irkoutsk, cité par l'agence de presse russe TASS.
Cet avion devrait atterrir mercredi matin à 04H00 heure locale (20H00 GMT mardi), puis partir pour Shanghai à 08H00 (00H00 GMT).
Selon une passagère jointe par l'AFP, les voyageurs sont restés coincés plusieurs heures sur leurs sièges dans la nuit de lundi à mardi avant que les autorités russes ne les autorisent à descendre pour regagner leur hôtel.
"On ne sait pas quand on va pouvoir repartir. On espère demain matin (mercredi)", a déclaré cette passagère jointe au téléphone.
Contacté par l'AFP, Air France a confirmé que le troisième appareil et les voyageurs du vol AF116 sont bien attendus mercredi à Shanghai, presque trois jours après leur date d'arrivée originelle prévue dimanche à 17H45 (09H45 GMT).  
 

 - Hôtel, froid et cuisine russes -

 
"Nous avons été bien accueillis et hébergés dans de bons hôtels. Mais il faut reconnaître qu'après ce deuxième décollage manqué, nous sommes déçus", a affirmé une passagère française au tabloïd russe Komsomolskaï Pravda.
Selon elle, il n'y a eu aucun moment de panique lors du premier atterrissage.
Des images diffusées par le site du quotidien populaire montrent des passagers revenant à leur hôtel et descendant du bus, certains vêtus de légères chaussures sur des trottoirs enneigés. Malgré le temps ensoleillé, le journal précise que la température est descendue à -15°C ces derniers jours à Irkoutsk.
"Nous tâchons de leur donner le meilleur de la nourriture russe", a indiqué Tatiana Leontieva, l'une des cheffes cuisinières d'un hôtel où sont accueillis les passagers, ajoutant que certains d'entre eux avaient beaucoup aimé "le bortsch et les boulettes de viande russes".
Les autorités russes ont précisé que les passagers étaient hébergés sous l'encadrement des services douaniers, car ils n'ont pas de visas. 
Sur le réseau social Weibo, des passagers chinois témoignaient aussi de leur longue attente. "Nous devions embarquer à 2H00 du matin. Je suis toujours assis dans l'avion. Ils disent qu'il y a un problème avec le liquide de refroidissement", écrit l'un d'entre eux dans un message diffusé à 7H00 heure chinoise (00H00 GMT).

le Mardi 13 Novembre 2018 à 05:17 | Lu 793 fois