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L’assemblée veut bien faire des économies, mais pour les empocher


L’assemblée veut bien faire des économies, mais pour les empocher
En présence de tous les présidents de commission, le président de l’assemblée de Polynésie française a présenté mardi le bilan d’activité 2011 de l'institution. Non sans fierté, Jacqui Drollet a fait le calcul de toutes les économies qui sont ou seront réalisées au sein de l'APF : 170 millions en 2011, et 253 millions en 2012 selon les estimations.

Une somme obtenue grâce à la baisse (imposée par la loi organique) des indemnités des élus (166 millions), des frais de téléphone (4 millions), des repas des élus (5 millions), ou encore la suspension des congés administratifs (5 millions).

Le hic, c’est que la dotation de l’institution, elle, n’a pas varié d’un iota : avec 2,3 milliards de francs, elle reste constante par rapport à 2011. Un paradoxe que tente d’expliquer Jacqui Drollet.

«La loi organique et la délibération de 1995 définissent un volume obligatoire de crédits dont doit disposer l’assemblée. La subvention correspond aux recettes du Pays, mais si ces dernières sont en baisse, la subvention, elle, reste constante » explique le président. Selon Jacqui Drollet, il faudrait rien moins qu'une modification de la loi organique au Parlement français pour avoir le droit de baisser la dotation de l'APF. Et de toute façon, les élus ne sont pas prêts à renoncer à cet argent. « Je ne comprends pas pourquoi vous parlez toujours de l’assemblée, vous les journalistes » s’est exclamée en substance Françoise Tama, présidente de la commission des finances. « Après tout notre budget n’est que de deux milliards ! ».

Les économies réalisées resteront donc dans le circuit interne de l'APF: elles serviront à alimenter ses réserves, dans lesquelles, il est vrai, le Pays vient régulièrement se servir. « A plusieurs reprises nous avons dû rétrocéder de l’argent au Pays » a ainsi rappelé Vito Maamaatuaiahutapu. Les réserves servent en outre à prendre le relais, lorsque le Pays, confronté à des difficultés de trésorerie, tarde à verser son dû, ont rappelé les élus de la majorité pour justifier la constitution de ce "matelas". « On ne peut pas s’imaginer mettre en difficulté financière cette institution » a conclut Vito Maamaatuaiahutapu. « Car c’est le pays qui tomberait dans le chaos à ce moment là».

Le bilan d'activité de l'assemblée en 2011 est téléchargeable ci-dessous :

le Mardi 13 Décembre 2011 à 14:42 | Lu 1810 fois