Mykolaïv, Ukraine | AFP | jeudi 10/11/2022 - L'Ukraine a annoncé jeudi la reconquête d'une douzaine de villages dans la région de Kherson, dans le sud du pays, Moscou confirmant avoir entamé son repli, nouveau revers pour l'armée de Vladimir Poutine.
A la mi-journée, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valeriï Zaloujniï, a annoncé que ses forces avaient avancé mercredi de "sept km, prenant le contrôle de six localités dans la direction de Petropavlivka-Novoraïsk" et repris également "six localités dans la direction de Pervomaïske-Kherson".
Quelques minutes plus tôt, l'armée russe avait annoncé avoir effectivement commencé son retrait à l'intérieur de la région de Kherson, en déplaçant ses troupes de la rive droite à la rive gauche du fleuve Dniepr.
"Des unités du contingent de troupes russes manoeuvrent vers des positions aménagées sur la rive gauche du fleuve Dniepr, conformément au plan", a indiqué le ministère russe de la Défense.
Ce retrait, annoncé mercredi, implique un départ de la ville éponyme de Kherson, la capitale régionale.
Mercredi, le général en charge de l'offensive russe en Ukraine, Sergueï Sourovikine, avait annoncé que le repli se ferait "très rapidement" pour préserver la "vie de chaque soldat russe", sans donner de calendrier.
Concrètement, Moscou cherche à consolider ses positions en établissant une ligne de défense derrière le fleuve Dniepr, un obstacle naturel.
Côté ukrainien, l'annonce a été accueillie sans triomphalisme et avec circonspection, Kiev soupçonnant un piège.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réagi mercredi avec une "extrême prudence", estimant que Moscou ne "fait pas de cadeau".
Silence du Kremlin
"Nous ne pouvons ni confirmer, ni infirmer les informations relatives à un prétendu retrait des troupes russes de Kherson", a dit à la presse jeudi le général Oleksiï Gromov, représentant de l'état-major ukrainien. Mais il a également noté que dos au Dniepr, les Russes n'ont "d'autre choix que de fuir".
A Mykolaïv, grande ville du sud à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kherson, des habitants sont tout aussi méfiants.
"On ne peut pas faire confiance, personne ne va nous rendre quoi que ce soit juste comme ça", a déclaré à l'AFP Svitlana Kyrytchenko, une vendeuse.
Ailleurs, l'Ukraine a aussi revendiqué une avancée de son armée "de jusqu'à deux kilomètres" en 24 heures dans la région de Lougansk (est), sans plus de précision.
Le Kremlin n'a lui fait aucun commentaire, le briefing quotidien de son porte-parole ayant été annulé jeudi.
Le président américain Joe Biden, dont les armements envoyés à l'Ukraine ont été essentiels pour infliger ces dernières semaines des défaites à Moscou, a estimé que l'annonce du repli constituait "la preuve que (les Russes) ont de vrais problèmes".
Si elle se confirme, cette retraite constitue un nouveau cinglant revers pour Moscou, déjà contraint d'abandonner la région de Kharkiv (nord-est) en septembre.
D'autant que Vladimir Poutine avait revendiqué fin septembre l'annexion de quatre régions ukrainiennes dont Kherson et ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300.000 réservistes pour consolider les lignes russes.
Et le président russe avait prévenu que la Russie défendrait "par tous les moyens" ce qu'elle considère désormais comme son territoire.
Le symbole est d'autant plus fort que Kherson, 280.000 habitants avant le conflit, était la seule capitale régionale conquise par les forces russes. La région est aussi frontalière de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
Depuis l'été, l'armée ukrainienne, forte d'armements occidentaux, comme les lance-roquettes de haute précision Himars, a peu à peu usé les forces russes en pilonnant les ponts essentiels au ravitaillement des troupes sur la rive occidentale du Dniepr.
- Opportunité de négociations ? -
Les succès de Kiev ont par ailleurs relancé les spéculations sur l'éventuelle reprise à moyen terme de pourparlers de paix, certains médias affirmant même que l'Occident poussait l'Ukraine à les reprendre.
Le plus haut responsable militaire américain a ainsi averti que la victoire militaire était probablement impossible pour Kiev comme pour Moscou.
"Il y a bien plus de 100.000 soldats russes tués et blessés", a déclaré mercredi le général Mark Milley, qui s'exprimait devant le New York Economic Club. "Même chose probablement du côté ukrainien", a-t-il ajouté.
"Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n'est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires", a ajouté le général Milley, estimant qu'il existe "une fenêtre d'opportunité pour la négociation".
Signe de changement de ton après une visite vendredi à Kiev du conseiller présidentiel américain Jake Sullivan, le président Zelensky a énuméré lundi ses conditions pour la reprise de pourparlers avec Moscou dont le retrait de ses troupes du territoire ukrainien.
A la mi-journée, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valeriï Zaloujniï, a annoncé que ses forces avaient avancé mercredi de "sept km, prenant le contrôle de six localités dans la direction de Petropavlivka-Novoraïsk" et repris également "six localités dans la direction de Pervomaïske-Kherson".
Quelques minutes plus tôt, l'armée russe avait annoncé avoir effectivement commencé son retrait à l'intérieur de la région de Kherson, en déplaçant ses troupes de la rive droite à la rive gauche du fleuve Dniepr.
"Des unités du contingent de troupes russes manoeuvrent vers des positions aménagées sur la rive gauche du fleuve Dniepr, conformément au plan", a indiqué le ministère russe de la Défense.
Ce retrait, annoncé mercredi, implique un départ de la ville éponyme de Kherson, la capitale régionale.
Mercredi, le général en charge de l'offensive russe en Ukraine, Sergueï Sourovikine, avait annoncé que le repli se ferait "très rapidement" pour préserver la "vie de chaque soldat russe", sans donner de calendrier.
Concrètement, Moscou cherche à consolider ses positions en établissant une ligne de défense derrière le fleuve Dniepr, un obstacle naturel.
Côté ukrainien, l'annonce a été accueillie sans triomphalisme et avec circonspection, Kiev soupçonnant un piège.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait réagi mercredi avec une "extrême prudence", estimant que Moscou ne "fait pas de cadeau".
Silence du Kremlin
"Nous ne pouvons ni confirmer, ni infirmer les informations relatives à un prétendu retrait des troupes russes de Kherson", a dit à la presse jeudi le général Oleksiï Gromov, représentant de l'état-major ukrainien. Mais il a également noté que dos au Dniepr, les Russes n'ont "d'autre choix que de fuir".
A Mykolaïv, grande ville du sud à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kherson, des habitants sont tout aussi méfiants.
"On ne peut pas faire confiance, personne ne va nous rendre quoi que ce soit juste comme ça", a déclaré à l'AFP Svitlana Kyrytchenko, une vendeuse.
Ailleurs, l'Ukraine a aussi revendiqué une avancée de son armée "de jusqu'à deux kilomètres" en 24 heures dans la région de Lougansk (est), sans plus de précision.
Le Kremlin n'a lui fait aucun commentaire, le briefing quotidien de son porte-parole ayant été annulé jeudi.
Le président américain Joe Biden, dont les armements envoyés à l'Ukraine ont été essentiels pour infliger ces dernières semaines des défaites à Moscou, a estimé que l'annonce du repli constituait "la preuve que (les Russes) ont de vrais problèmes".
Si elle se confirme, cette retraite constitue un nouveau cinglant revers pour Moscou, déjà contraint d'abandonner la région de Kharkiv (nord-est) en septembre.
D'autant que Vladimir Poutine avait revendiqué fin septembre l'annexion de quatre régions ukrainiennes dont Kherson et ordonné le 21 septembre la mobilisation de quelque 300.000 réservistes pour consolider les lignes russes.
Et le président russe avait prévenu que la Russie défendrait "par tous les moyens" ce qu'elle considère désormais comme son territoire.
Le symbole est d'autant plus fort que Kherson, 280.000 habitants avant le conflit, était la seule capitale régionale conquise par les forces russes. La région est aussi frontalière de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.
Depuis l'été, l'armée ukrainienne, forte d'armements occidentaux, comme les lance-roquettes de haute précision Himars, a peu à peu usé les forces russes en pilonnant les ponts essentiels au ravitaillement des troupes sur la rive occidentale du Dniepr.
- Opportunité de négociations ? -
Les succès de Kiev ont par ailleurs relancé les spéculations sur l'éventuelle reprise à moyen terme de pourparlers de paix, certains médias affirmant même que l'Occident poussait l'Ukraine à les reprendre.
Le plus haut responsable militaire américain a ainsi averti que la victoire militaire était probablement impossible pour Kiev comme pour Moscou.
"Il y a bien plus de 100.000 soldats russes tués et blessés", a déclaré mercredi le général Mark Milley, qui s'exprimait devant le New York Economic Club. "Même chose probablement du côté ukrainien", a-t-il ajouté.
"Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n'est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires", a ajouté le général Milley, estimant qu'il existe "une fenêtre d'opportunité pour la négociation".
Signe de changement de ton après une visite vendredi à Kiev du conseiller présidentiel américain Jake Sullivan, le président Zelensky a énuméré lundi ses conditions pour la reprise de pourparlers avec Moscou dont le retrait de ses troupes du territoire ukrainien.