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L'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani n'a pas été libérée


L'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani n'a pas été libérée
TEHERAN, 10 décembre 2010 (AFP) - L'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à la lapidation, n'a pas été libérée "contrairement à (ce qu'affirmait) une vaste campagne de propagande des médias occidentaux", a indiqué vendredi la chaîne de télévision en anglais Press-TV sur son site.

Le Comité international anti-lapidation, dont le siège est à Berlin, avait annoncé jeudi soir la libération de l'Iranienne, dont le cas révélé en juillet a provoqué une vive émotion et une intense mobilisation politique dans les pays occidentaux.

Le comité anti-lapidation semble avoir fait cette annonce après la diffusion par plusieurs médias internationaux, dont l'AFP, de photos de Press-TV montrant Mme Mohammadi-Ashtiani chez elle les 4 et 5 décembre en compagnie de son fils.

"Contrairement à une vaste campagne de propagande des medias occidentaux selon laquelle Mme Mohammadi-Ashtiani, meurtrière avouée, a été libérée", ces photos ont été prises alors qu'une "équipe de production de Press-TV accompagnait Mme Ashtiani chez elle, avec l'aval de la Justice, pour le tournage d'une reconstitution de son crime sur la scène du meurtre", a expliqué Press-TV.

Mme Mohammadi-Ashtiani, emprisonnée à Tabriz (nord-ouest de l'Iran), a été condamnée à mort par deux tribunaux différents en 2006 pour son implication dans le meurtre de son mari. Sa condamnation pour meurtre a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais sa condamnation à la lapidation pour adultères a été confirmée la même année par une autre cour d'appel.

La révélation de cette affaire, en juillet, a suscité une intense émotion dans les pays occidentaux, en dépit des assurances répétées de Téhéran selon lesquelles la sentence de lapidation pesant sur Mme Mohammadi-Ashtiani, mère de famille de 43 ans, avait été suspendue et était en cours de réexamen par la Justice.

Le 22 novembre, le chef du Conseil des droits de l'Homme iranien, Mohammad Javad Larijani, a estimé qu'il y avait "une bonne chance pour que la justice iranienne épargne la vie" de Sakineh Mohammadi-Ashtiani.

La porte-parole du Comité anti-lapidation, Mina Ahadi, avait affirmé jeudi soir à plusieurs médias occidentaux avoir appris que Mme Mohammadi-Ashtiani et son fils avaient été libérés, sans préciser l'origine de cette information.

"Nous avons reçu cette information d'Iran qu'ils sont libres", avait dit à l'AFP Mina Ahadi, ajoutant toutefois "attendre encore une confirmation".

Le fils de Mme Mohammadi-Ashtiani, Sajjad, a été arrêté en octobre alors qu'il donnait à Tabriz une interview à deux journalistes allemands entrés illégalement en Iran, qui ont également été arrêtés et demeurent détenus tout comme l'avocat de la famille présent à cette rencontre.

L'annonce de Mme Ahadi a provoqué jeudi soir les réactions de plusieurs responsables politiques occidentaux se réjouissant de l'information sans attendre sa confirmation officielle, comme le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, le président brésilien Luiz Ignacio da Silva ou Laureen Harper, épouse du premier ministre canadien Stephen Harper.

Ni les dirigeants ni les médias iraniens n'ont en revanche immédiatement réagi pour démentir l'annonce de Mme Ahadi, intervenue alors que la télévision iranienne diffusait au contraire une émission à charge sur son cas.

Press-TV a précisé vendredi qu'elle diffuserait dans la soirée le tournage réalisé les 4 et 5 décembre avec Mme Mohammadi-Ashtiani, dans le cadre de son programme "Iran Today".

lma/sw

Rédigé par AFP le Jeudi 9 Décembre 2010 à 21:34 | Lu 261 fois