Colmar, France | AFP | mercredi 17/08/2022 - "On veut la justice!" : dans le quartier Europe à Colmar, les proches du jeune Afghan, tué par balle dimanche lors d'une altercation, ne décolèrent pas, alors que la traque de son tueur présumé et d'au moins un autre jeune se poursuivait mercredi, l’un étant encore mineur et l’autre tout juste majeur.
En cette matinée pluvieuse, peu de monde dans les rues de ce quartier populaire de l'ouest de Colmar, classé Reconquête Républicaine depuis 2021. Quelques pavillons, beaucoup d'immeubles et au pied de l'un d'eux, rue de Berlin, une boulangerie, à deux pas du lieu du drame.
Devant le magasin, des voisins ont déposé six grandes photos de Quayyeem Ahmadzai, des bougies et quelques bouquets de fleurs.
Trois jeunes Afghans veillent le portrait en silence. Parmi eux, Tarakhin Sardarwali, 21 ans, se présente comme un "très proche" de la victime. Il n'était pas présent lors du drame, "je suis arrivé 10, 15 minutes après...", confie-t-il, visiblement affecté.
"Justice"
Tarakhin Sardarwali s'étonne que quatre jours après, "les policiers (n'aient) toujours pas retrouvé le tireur, c'est choquant (...) Il est toujours libre ! On veut qu'ils l'arrêtent !".
"On veut la justice", insiste le jeune homme originaire de la province de Logar, dans l'est de l'Afghanistan, et arrivé en France en 2017.
Selon une source proche de l'enquête, au moins deux jeunes, le tireur présumé et un complice, étaient toujours en fuite mercredi matin. L'un d'eux est encore mineur, âgé de 17 ans, et l'autre est tout juste majeur.
Selon la procureure de Colmar, Catherine Sorita-Minard, les faits se sont déroulés lors d'une altercation entre deux groupes.
Importunée par les bruits d'un scooter, la victime, entourée d'amis, a demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'a alors insulté, avant de revenir "avec plusieurs individus".
Une rixe a éclaté entre les deux groupes et, "alors qu'une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu, selon les témoins entendus dans le cadre de l'enquête, en direction de la victime", a précisé la magistrate.
Touché au thorax, Quayyeem Ahmadzai, 27 ans, est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital dans la nuit de dimanche à lundi. L'autopsie, réalisée mercredi, a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle, a indiqué à l'AFP Catherine Sorita-Minard.
"Je n'ai jamais vu ça", témoigne Djabri, retraité de 66 ans, Colmarien "depuis 46 ans" et résident du quartier Europe "depuis 16 ans". Ce dimanche, il dit avoir entendu plusieurs détonations, "deux ou trois. Je croyais que c'étaient des jeunes qui s'amusaient" avec des pétards..."
"Et puis j'ai vu un jeune qui courait, qui était devenu fou", manifestement le tireur présumé, "je pense qu'il regrettait (...) Deux copains à lui le suivaient et puis ils ont commencé à courir" pour prendre la fuite, explique ce témoin.
"Depuis, on dirait que les gens sont devenus calmes", poursuit Djabri. L'effet peut-être de la présence de la CRS 8, une unité mobile spécialement créée pour intervenir rapidement sur tout le territoire. Dépêchée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin après le drame, elle a multiplié les contrôles depuis mardi.
"Invivable"
"Il faudrait qu'ils soient là à l'année, pas une semaine, ça devient invivable", assure Djabri, évoquant notamment des "rodéos" de scooters selon lui incessants dans certaines rues du quartier.
Évoquée dans un premier temps comme un possible déclencheur à cette rixe mortelle, l'hypothèse d'un "rodéo urbain" a été mise en doute mardi lors d'un point-presse par le maire LR de Colmar, Eric Straumann (LR), évoquant plutôt un "différend" entre le tireur et Quayyeem.
Ce dernier travaillait à l'usine de montage de véhicules Stellantis de Mulhouse (Haut-Rhin), a indiqué à l'AFP Ronald Laventin, responsable syndical CFDT sur ce site.
Selon lui, beaucoup de réfugiés syriens et afghans grossissent les rangs des intérimaires du site mulhousien, "faute d'intérêt pour ces métiers chez les jeunes d'ici".
Quayyeem "était intérimaire et avait été recruté au début de l'été, avec le dernier contingent", selon M. Laventin.
"Il était juste venu pour le week-end pour voir des proches" à Colmar, se désole encore Tarakhin. A présent, "il faut qu'on envoie le plus vite possible son corps en Afghanistan" pour les funérailles.
En cette matinée pluvieuse, peu de monde dans les rues de ce quartier populaire de l'ouest de Colmar, classé Reconquête Républicaine depuis 2021. Quelques pavillons, beaucoup d'immeubles et au pied de l'un d'eux, rue de Berlin, une boulangerie, à deux pas du lieu du drame.
Devant le magasin, des voisins ont déposé six grandes photos de Quayyeem Ahmadzai, des bougies et quelques bouquets de fleurs.
Trois jeunes Afghans veillent le portrait en silence. Parmi eux, Tarakhin Sardarwali, 21 ans, se présente comme un "très proche" de la victime. Il n'était pas présent lors du drame, "je suis arrivé 10, 15 minutes après...", confie-t-il, visiblement affecté.
"Justice"
Tarakhin Sardarwali s'étonne que quatre jours après, "les policiers (n'aient) toujours pas retrouvé le tireur, c'est choquant (...) Il est toujours libre ! On veut qu'ils l'arrêtent !".
"On veut la justice", insiste le jeune homme originaire de la province de Logar, dans l'est de l'Afghanistan, et arrivé en France en 2017.
Selon une source proche de l'enquête, au moins deux jeunes, le tireur présumé et un complice, étaient toujours en fuite mercredi matin. L'un d'eux est encore mineur, âgé de 17 ans, et l'autre est tout juste majeur.
Selon la procureure de Colmar, Catherine Sorita-Minard, les faits se sont déroulés lors d'une altercation entre deux groupes.
Importunée par les bruits d'un scooter, la victime, entourée d'amis, a demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'a alors insulté, avant de revenir "avec plusieurs individus".
Une rixe a éclaté entre les deux groupes et, "alors qu'une partie des protagonistes se dispersait, un coup de feu était tiré par un individu, selon les témoins entendus dans le cadre de l'enquête, en direction de la victime", a précisé la magistrate.
Touché au thorax, Quayyeem Ahmadzai, 27 ans, est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital dans la nuit de dimanche à lundi. L'autopsie, réalisée mercredi, a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle, a indiqué à l'AFP Catherine Sorita-Minard.
"Je n'ai jamais vu ça", témoigne Djabri, retraité de 66 ans, Colmarien "depuis 46 ans" et résident du quartier Europe "depuis 16 ans". Ce dimanche, il dit avoir entendu plusieurs détonations, "deux ou trois. Je croyais que c'étaient des jeunes qui s'amusaient" avec des pétards..."
"Et puis j'ai vu un jeune qui courait, qui était devenu fou", manifestement le tireur présumé, "je pense qu'il regrettait (...) Deux copains à lui le suivaient et puis ils ont commencé à courir" pour prendre la fuite, explique ce témoin.
"Depuis, on dirait que les gens sont devenus calmes", poursuit Djabri. L'effet peut-être de la présence de la CRS 8, une unité mobile spécialement créée pour intervenir rapidement sur tout le territoire. Dépêchée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin après le drame, elle a multiplié les contrôles depuis mardi.
"Invivable"
"Il faudrait qu'ils soient là à l'année, pas une semaine, ça devient invivable", assure Djabri, évoquant notamment des "rodéos" de scooters selon lui incessants dans certaines rues du quartier.
Évoquée dans un premier temps comme un possible déclencheur à cette rixe mortelle, l'hypothèse d'un "rodéo urbain" a été mise en doute mardi lors d'un point-presse par le maire LR de Colmar, Eric Straumann (LR), évoquant plutôt un "différend" entre le tireur et Quayyeem.
Ce dernier travaillait à l'usine de montage de véhicules Stellantis de Mulhouse (Haut-Rhin), a indiqué à l'AFP Ronald Laventin, responsable syndical CFDT sur ce site.
Selon lui, beaucoup de réfugiés syriens et afghans grossissent les rangs des intérimaires du site mulhousien, "faute d'intérêt pour ces métiers chez les jeunes d'ici".
Quayyeem "était intérimaire et avait été recruté au début de l'été, avec le dernier contingent", selon M. Laventin.
"Il était juste venu pour le week-end pour voir des proches" à Colmar, se désole encore Tarakhin. A présent, "il faut qu'on envoie le plus vite possible son corps en Afghanistan" pour les funérailles.