Jérôme Daret a donné de son temps pour le rugby tahitien en animant plusieurs séances d’entrainement.
Tahiti, le 25 octobre 2025 - Invité par le Comité olympique de Polynésie française, Jérôme Daret, entraîneur de l’équipe de France de rugby à 7, tenante du titre olympique, est venu partager son expérience avec les cadres techniques fédéraux du territoire. Il est revenu sur cette incroyable aventure qui l’a mené, lui et les siens, à la médaille d’or historique des Jeux 2024. Mais le passionné a aussi donné de son temps au rugby polynésien. En intervenant dans les clubs de Tahiti, il a pu échanger avec tous les acteurs du rugby local. Une expérience qu’il n’est pas près d’oublier.
L’année 2024 a été pour Jérôme Daret un véritable tourbillon, dans lequel il s’est laissé entraîner tout en gardant cette humilité caractéristique des passionnés de leur sport et de leurs valeurs. Champion olympique 2024 à Paris – une première historique pour le rugby français –, champion du monde de rugby à 7, élu meilleur entraîneur de rugby au monde (toutes catégories confondues), et dernièrement promu chevalier de la Légion d’honneur : ce Landais a récolté les fruits d’une vie consacrée au développement du rugby à 7.
Passé par des moments difficiles pour en arriver à ce soir de juillet hors du temps – la victoire en finale des Jeux olympiques contre l’ogre fidjien, au Stade de France, devant un public conquis – il a ouvert le compteur des médailles d’or françaises lors de cette olympiade. Certains auraient pu se perdre, mais Jérôme ne mange pas de ce pain-là. Sa venue au Fenua en est la preuve : avec la volonté de partager son expérience avec le monde sportif polynésien à l’aube des Jeux du Pacifique, Jérôme a aussi voulu s’imprégner de sa culture. Entre travail, passion et rencontres, le coach revient sur une semaine riche, qui restera gravée dans la mémoire de tous.
Jérôme, quel ressenti as-tu après cette semaine passée au cœur du sport et de la culture polynésienne ?
“Je ressens beaucoup de valeurs et de richesses humaines. Les gens sont extrêmement gentils, très proches des autres. Je suis venu ici pour partager et donner, mais j’ai été devancé par l’accueil qu’on m’a réservé. C’était incroyable : Tu n’as pas le temps de sortir de l’aéroport qu’on te met un collier de fleurs autour du cou. Ce sont des gestes tellement rares que ça fait chaud au cœur. J’ai aussi eu la chance de vivre une cérémonie d’intronisation. C’était important pour moi, car je voulais avant tout avoir l’autorisation de poser les pieds sur le territoire avant de commencer ma semaine, et respecter les traditions. Je suis issu du terroir et je pense que les identités doivent être respectées, parce qu’elles sont les garantes de ce que nous sommes.”
Après les trois jours passés en compagnie des cadres techniques du territoire, quel bilan faites-vous ?
“J’ai vu qu’il y avait beaucoup de compétences et une belle montée en puissance du sport ici. La venue des Jeux du Pacifique va dans ce sens. On sent une réelle prise de conscience de l’événement par tous les acteurs du sport, et l’intelligence collective est en train de se mettre au service de cette compétition. C’est une chance. Notre aventure olympique n’a pas été un chemin facile. Il a fallu s’appuyer sur les échanges que nous avons créés autour de nous et de notre discipline pour pouvoir mettre en place notre projet. Ici, on est dans le même cas de figure. Beaucoup de choses sont à structurer, mais les compétences sont présentes sur le territoire. Il faut simplement travailler ensemble et créer une équipe qui soulèvera des montagnes. Je sais que le “taho’e” est une valeur forte ici, et c’est ce qui va emmener tout le territoire à aller chercher le Graal dans deux ans. Nous avons eu la chance d’aller aux Fidji faire un stage. C’était un honneur pour nous, car c’est la nation historique du rugby à 7. Nous avons dû faire nos preuves avant d’y aller, mais une fois accueillis là-bas, j’ai ressenti une force collective incroyable. Nous sommes intervenus dans une école pour partager un moment avec les élèves, et sur le mur, il y avait des mots inscrits qui définissaient les valeurs de cette école. C’est important de définir des mots forts pour tous se rassembler autour d’eux.”
En dehors de ton engagement auprès des cadres techniques et du COPF, tu as aussi donné de ton temps pour ton sport, le rugby, en intervenant dans les clubs de Tahiti. Comment cela s’est-il passé ?
“J’ai adoré l’énergie qui s’est dégagée de ces rencontres. Encore une fois, il y a ici quelque chose d’unique : les gens sont passionnés et investis. J’ai vu des jeunes à l’écoute, avec beaucoup d’appétence pour le jeu, des garçons et des filles qui jouent ensemble. Il y a beaucoup de qualité sur le territoire et une vraie envie de pratiquer le rugby : c’est la base. Nous sommes sur une île du Pacifique, et c’est un sport culturellement ancré dans cette partie du monde, car les valeurs sont communes. La fédération travaille très bien, et le lien avec les clubs est important. Il faut continuer à encourager les gens à pratiquer, car les Polynésiens sont faits pour jouer au rugby. J’ai vu des joueurs et des joueuses avec beaucoup de qualités et de sensibilité pour ce jeu. On sent que le rugby polynésien est en train de muter et de prendre la place qu’il mérite dans le Pacifique.”





































