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Ivre, il avait fauché et tué un motard à Faa'a : la famille "pas prête à pardonner"


Le choc, d'une extrême violence, avait projeté la moto sur un poteau électrique. (Archives)
Le choc, d'une extrême violence, avait projeté la moto sur un poteau électrique. (Archives)
PAPEETE, le 29 mars 2016 - Le 4 mai 2014, un motard de 27 ans perdait la vie à Faa'a, fauché par un pick-up conduit par un automobiliste qui sortait de bringue, complètement ivre. Ce dernier a été condamné ce mardi par le tribunal correctionnel mais a échappé au mandat de dépôt requis par le parquet. Il avait été condamné pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique presque un mois jour pour jour avant le drame.


Trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l'audience. C'est la peine requise, ce mardi matin, par le représentant du ministère public dans un nouveau dossier d'homicide involontaire sur la route. Le chauffard, qui présentait une alcoolémie de 1,62 gramme le matin du drame après une soirée de bringue, a finalement écopé de trois ans de prison, mais dont deux années assorties du sursis avec mise à l'épreuve. L'automobiliste, âgé de 35 ans, avait passé six semaines en détention provisoire immédiatement après l'accident. Il pourra faire aménager le reste de la partie ferme de sa peine.

"Il a vu la mort le rattraper"

Le drame s'était joué au petit matin, dans la descente de l'échangeur menant à l'aéroport à Faa'a. Le chauffard avait franchi la ligne continue pour s'engager dans une servitude quand son véhicule a heurté par l'avant une moto qui arrivait en sens inverse. Le malheureux devait décéder à l'hôpital des suites de ses blessures, près de dix-sept heures plus tard, dans d'atroces souffrances. "Il était conscient, il a vu arriver sa mort imminente", a insisté l'avocat des parties civiles, appuyant sur les conséquences particulièrement douloureuses de cet accident mortel.

"Sa famille souffre toujours tellement aujourd'hui qu'elle n'a pas pu se déplacer à l'audience. Les gens pardonnent assez facilement en Polynésie française, mais ils sont incapables d'entendre ses excuses. En particulier depuis qu'ils ont appris qu'il avait été condamné un mois plus tôt pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique". Le chauffard avait en effet écopé d'une peine d'amende et de suspension de permis de conduire le 3 avril 2014, quasiment un mois jour pour jour avant le drame.

"Un criminel de la route"

"Vous n'êtes plus un délinquant de la route, vous êtes devenu un criminel de la route" a asséné le représentant du ministère public au chauffard repenti qui jure avoir depuis pris conscience de ses problèmes d'alcool, justifie d'un suivi psychologique à ce sujet et indique qu'il se déplace désormais exclusivement à vélo.

S'excusant et s'excusant encore, le jeune homme, danseur, a expliqué qu'à l'époque il faisait la fête sans penser au lendemain, buvait plus que de raison dès qu'il y avait un peu d'ambiance.
La victime, elle, venait de se mettre en ménage pour mener une vie sans histoires, jusqu'à ce tragique refus de priorité.

Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 29 Mars 2016 à 13:34 | Lu 5608 fois