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Investissements prioritaires : l’Etat verse 6 milliards et encadre leur usage


Investissements prioritaires : l’Etat verse 6 milliards et encadre leur usage
« On ne veut pas faire que du goudron ou du béton ! » Avec cette déclaration, faite mardi après-midi à la résidence du Haut commissaire, le vice-président de la Polynésie française fait part de sa frustration. Antony Geros vient alors de signer avec l’Etat la convention-cadre du « troisième outil financier » d’un montant de 7,6 milliards de francs hors taxes. C’est l’un des dispositifs qui vient en substitution de la DGDE, et de l’argent dont le Pays a bien besoin pour investir. Mais le strict encadrement de son usage a un goût un peu amer pour le Pays.

L’Etat contribue à ce « troisième outil financier » à hauteur de 80%, avec 6,1 milliards de francs pacifique (contre 2,2 pour le Pays). Et ce n’est pas un chèque en blanc : ces investissements sont strictement encadrés. La convention annuelle, signée par le Pays et par l’Etat mardi après-midi, détermine la liste des projets retenus : 50 opérations au total, dans les secteurs routiers, portuaires, aéroportuaires, et de la défense contre les eaux. Une liste agréée par la Polynésie française, mais qui n’enthousiasme pas le vice-président.

« Il faut réfléchir différemment et faire muter notre économie » souhaite Antony Geros, pour qui le secteur du BTP, auquel ces projets bénéficieront en premier, est de toute façon en mauvaise santé, et ne pourra plus garantir des emplois aux Polynésiens à l’avenir. Le vice-président appelle de ses vœux une « économie plus responsable qui puisse s’autofinancer ».

« Ces projets ont été définis conjointement avec la Polynésie française » rappelle de son côté le secrétaire général du Haut commissariat, Alexandre Rochatte. Ces chantiers seront lancés rapidement : la route traversière de Moorea, la quai et la darse de Raroia, le débarcadère de l’aérodrome de Hikueru, l’aménagement de la route de la terre déserte à Taiohae, l’aménagement de la darse d’Avera à Rurutu ou encore l’aménagement de la route de la pointe Venus.

La mutation de la DGDE (Dotation globale de développement économique) était annoncée depuis la signature d’une déclaration commune entre l’Etat et le Pays en février 2010. Elle est désormais achevée, avec la création de trois instruments financiers distincts : une dotation globale d’autonomie (DGA) de 90 millions d’euros (10,8 milliards de francs), une dotation territoriale pour l’investissement des communes, et enfin ce « troisième outil financier » destiné aux investissements prioritaires de la Polynésie française. Le total des transferts de l’Etat reste le même : un peu plus de 18 milliards de francs pacifique.

le Mardi 26 Juillet 2011 à 20:53 | Lu 928 fois