Paris, France | AFP | vendredi 10/02/2023 - Article 1er adopté, au bout de longues heures: la bataille des retraites a repris vendredi son cours tumultueux à l'Assemblée nationale où les tactiques de la gauche créent la controverse, à la veille d'une nouvelle mobilisation espérée massive par les syndicats.
Par un vote relativement serré en fin de matinée, les députés ont validé par 181 voix contre 163 cet article prévoyant l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux.
A coup de centaines d'amendements, la coalition de gauche Nupes avait prôné le maintien des régimes visés, ceux de la RATP, des industries électriques et gazières (IEG) ou de la Banque de France. A l'inverse, la majorité présidentielle a défendu leur fin, par mesure "d'équité".
Quelque 16.000 amendements restent à discuter en une semaine, sur les 19 autres articles du très contesté projet de réforme.
Dans une rare prise de parole sur ce sujet brûlant, et à la veille d'une quatrième journée de manifestations, Emmanuel Macron a appelé vendredi les organisateurs de la contestation à conserver leur "esprit de responsabilité" afin que "les désaccords puissent s'exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays".
L'intervention présidentielle, depuis le sommet européen de Bruxelles, n'a pas été du goût de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. "Excusez-moi, mais bordel, on n'est pas responsables depuis le début?", s'est-il énervé. Le report de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans suscite "un profond rejet", a-t-il rappelé.
Les trois premières mobilisations ont réuni sans incidents notables entre 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur (2 millions selon les organisateurs), mardi et 1,27 million (2,5 millions) le 31 janvier.
Samedi, les syndicats espèrent mobiliser ceux qui ne peuvent pas faire grève en semaine.
De source policière vendredi, le renseignement territorial prévoit une participation de 600.000 à 800.000 dans 240 manifestations environ, dont entre 90 et 120.000 à Paris.
L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a déjà appelé à deux nouvelles journées d'actions, les 16 février et 7 mars et se prépare à un long bras de fer, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez évoquant de possibles "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles".
"Déferlement de haine"
Dans l'hémicycle du Palais Bourbon, l'examen du texte n'a donné lieu pour l'instant qu'à des débats répétitifs et des invectives. "Ca serait bien que le Parlement devienne autre chose qu'un champ de foire", a glissé Laurent Berger, appelant à "débattre du fond".
Gauche et RN refusent le recul de l'âge de départ à 64 ans. Les moyens d'y parvenir dans le débat parlementaire diffèrent cependant.
Jeudi, un tweet du député LFI Thomas Portes dans lequel il se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, en première ligne sur la réforme, a allumé une nouvelle mèche.
Côté gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, a fustigé un député et une Nupes (LFI, PS, PCF, EELV) qui essayent "de faire de cette mobilisation sociale un déferlement de haine".
A l'intérieur même de la Nupes, le patron du PS, Olivier Faure, a deploré "des gestes condamnables qui desservent la cause".
A l'inverse, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a accusé sur BFMTV "la propagande" de la majorité présidentielle dans cette "histoire de ballon".
Retrait d'amendements ?
Olivier Dussopt lui-même y a fait allusion vendredi: "Vous voulez ma tête comme votre collègue, vous voulez continuer dans la violence", a-t-il lancé à l'adresse des élus LFI.
Au-delà, le camp présidentiel fustige l'"obstruction" des députés de gauche, qui ont déposé des amendements par milliers, souvent identiques pour multiplier leur temps de parole.
"Ils restent sur leur rhétorique, répétée en boucle, sur les histoires d'Esmeralda et de Jacqueline qui ont mal au dos", soupire un député Renaissance. Le RN pointe aussi du doigt cette attitude "absurde" et "qui rend service au gouvernement", selon Marine Le Pen.
La Nupes rétorque que c'est le gouvernement qui a choisi d'écourter les débats prévus jusqu'au 17 février, date couperet avant une transmission du texte au Sénat.
"On veut aller au plus loin et évidemment à l'article 7", qui contient la mesure d'âge, assure le chef de file socialiste Boris Vallaud, laissant planer la possibilité d'un retrait de nombreux amendements qui accélérerait subitement les débats.
Par un vote relativement serré en fin de matinée, les députés ont validé par 181 voix contre 163 cet article prévoyant l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux.
A coup de centaines d'amendements, la coalition de gauche Nupes avait prôné le maintien des régimes visés, ceux de la RATP, des industries électriques et gazières (IEG) ou de la Banque de France. A l'inverse, la majorité présidentielle a défendu leur fin, par mesure "d'équité".
Quelque 16.000 amendements restent à discuter en une semaine, sur les 19 autres articles du très contesté projet de réforme.
Dans une rare prise de parole sur ce sujet brûlant, et à la veille d'une quatrième journée de manifestations, Emmanuel Macron a appelé vendredi les organisateurs de la contestation à conserver leur "esprit de responsabilité" afin que "les désaccords puissent s'exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays".
L'intervention présidentielle, depuis le sommet européen de Bruxelles, n'a pas été du goût de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. "Excusez-moi, mais bordel, on n'est pas responsables depuis le début?", s'est-il énervé. Le report de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans suscite "un profond rejet", a-t-il rappelé.
Les trois premières mobilisations ont réuni sans incidents notables entre 757.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur (2 millions selon les organisateurs), mardi et 1,27 million (2,5 millions) le 31 janvier.
Samedi, les syndicats espèrent mobiliser ceux qui ne peuvent pas faire grève en semaine.
De source policière vendredi, le renseignement territorial prévoit une participation de 600.000 à 800.000 dans 240 manifestations environ, dont entre 90 et 120.000 à Paris.
L'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a déjà appelé à deux nouvelles journées d'actions, les 16 février et 7 mars et se prépare à un long bras de fer, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez évoquant de possibles "grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles".
"Déferlement de haine"
Dans l'hémicycle du Palais Bourbon, l'examen du texte n'a donné lieu pour l'instant qu'à des débats répétitifs et des invectives. "Ca serait bien que le Parlement devienne autre chose qu'un champ de foire", a glissé Laurent Berger, appelant à "débattre du fond".
Gauche et RN refusent le recul de l'âge de départ à 64 ans. Les moyens d'y parvenir dans le débat parlementaire diffèrent cependant.
Jeudi, un tweet du député LFI Thomas Portes dans lequel il se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, en première ligne sur la réforme, a allumé une nouvelle mèche.
Côté gouvernement, le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, a fustigé un député et une Nupes (LFI, PS, PCF, EELV) qui essayent "de faire de cette mobilisation sociale un déferlement de haine".
A l'intérieur même de la Nupes, le patron du PS, Olivier Faure, a deploré "des gestes condamnables qui desservent la cause".
A l'inverse, le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a accusé sur BFMTV "la propagande" de la majorité présidentielle dans cette "histoire de ballon".
Retrait d'amendements ?
Olivier Dussopt lui-même y a fait allusion vendredi: "Vous voulez ma tête comme votre collègue, vous voulez continuer dans la violence", a-t-il lancé à l'adresse des élus LFI.
Au-delà, le camp présidentiel fustige l'"obstruction" des députés de gauche, qui ont déposé des amendements par milliers, souvent identiques pour multiplier leur temps de parole.
"Ils restent sur leur rhétorique, répétée en boucle, sur les histoires d'Esmeralda et de Jacqueline qui ont mal au dos", soupire un député Renaissance. Le RN pointe aussi du doigt cette attitude "absurde" et "qui rend service au gouvernement", selon Marine Le Pen.
La Nupes rétorque que c'est le gouvernement qui a choisi d'écourter les débats prévus jusqu'au 17 février, date couperet avant une transmission du texte au Sénat.
"On veut aller au plus loin et évidemment à l'article 7", qui contient la mesure d'âge, assure le chef de file socialiste Boris Vallaud, laissant planer la possibilité d'un retrait de nombreux amendements qui accélérerait subitement les débats.