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Indonésie: La justice refuse de libérer un influent imam radical de 77 ans


Jakarta, Indonésie | AFP | jeudi 03/08/2016 - La Cour suprême indonésienne a refusé de libérer un influent imam radical de 77 ans condamné en 2011 pour avoir financé Al-Qaïda en Indonésie, a annoncé jeudi un porte-parole de la Cour.

Abu Bakar Bachir est considéré comme le porte-voix de la mouvance radicale islamiste en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, et comme une figure importante du réseau régional Jemaah Islamiyah, mis en cause dans les attentats de Bali qui avaient fait 202 morts en 2002.

L'imam avait été condamné en 2011 à 15 ans d'emprisonnement pour avoir apporté une aide financière au groupuscule "Al-Qaïda à Aceh", dans la province d'Aceh, à la pointe nord de l'île de Sumatra, qui prévoyait d'assassiner le président d'alors ainsi que des Occidentaux.

Il avait été arrêté après le démantèlement du camp de ce mouvement.

Il a fait appel en janvier de sa condamnation lors d'une rare apparition en public dans un tribunal de Cilacap, dans le centre de Java, où il avait été accueilli par des centaines de partisans scandant "Dieu est grand".

Ses avocats avaient plaidé que les fonds qu'il avait récoltés devaient servir à venir en aide aux habitants des territoires palestiniens, mais qu'ils avaient atterri sans que leur client ne le sache entre les mains du groupuscule d'Aceh.

La Cour suprême a rejeté son appel en invoquant "l'absence de nouveaux éléments".

"Cela signifie qu'il demeurera en détention", a déclaré le porte-parole de la Cour, Suhadi, qui n'a qu'un nom, comme de nombreux Indonésiens.

Les avocats d'Abu Bakar Bachir se sont cependant engagés à poursuivre le combat pour sa libération en présentant de nouvelles preuves.

Cette décision est tombée la semaine dernière. L'audience avait eu lieu à huis clos. Il est relativement courant que la justice indonésienne tarde à rendre public ce type de décision.

L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre "guerre contre le terrorisme" par les attentats de Bali en 2002 (202 morts, parmi lesquels de nombreux étrangers). L'attaque avait été attribuée à la Jemaah Islamiyah (JI).

Les autorités avaient ensuite lancé une offensive majeure contre les extrémistes islamistes et affaibli ainsi les réseaux les plus dangereux, selon des experts. La Jemaah Islamiyah avait été en partie démantelée et ses principaux chefs arrêtés ou abattus.

Rédigé par () le Jeudi 4 Août 2016 à 06:36 | Lu 674 fois