Si certains agents, impressionnés de rencontrer une ministre, se disent ravis d’avoir enfin été entendus, d’autres demeurent sceptiques quant à la portée réelle et à l’efficacité des solutions proposées.
TAHITI, le 14 août 2025 - Dans le sillage du mouvement de grève initié par la Fédération de rassemblement des agents de l'administration publique (Fraap), la vice-présidente et ministre des Solidarités, Minarii Galenon Taupua, et la ministre de la Fonction publique, Vannina Crolas, ont reçu jeudi à la vice-présidence les agents de catégorie C et D dans le cadre d’une journée « guichet social ».
Cette rencontre est la deuxième depuis la fin du conflit. La première, organisée il y a un mois, avait été marquée par une participation timide, avec peu d’agents ayant fait le déplacement. Cette fois, l’affluence est plus importante, signe que la démarche commence à trouver un écho. Elle s’inscrit dans un dispositif décidé par le président de la Polynésie française : une série de rendez-vous mensuels jusqu’en décembre, pour « écouter, comprendre et agir » face aux difficultés exprimées par les personnels.
Sous le chapiteau dressé pour l’occasion dans la cour de la vice-présidence, une poignée d’agents patientent en silence, fiche de coordonnées en main. Ils sont 38 officiellement inscrits, mais d’autres se présentent spontanément. Les échanges prévus pour vingt minutes s’étirent ; chacune des deux ministres prend le temps d’écouter, parfois bien au-delà du créneau initial. Peu d’agents acceptent de s’exprimer devant la presse. Tahitoa (nom modifié) attend depuis plus d’une heure, accompagné de deux collègues. Sa liste de doléances est longue : « On est mal traités par nos managers. Il y a toujours les chouchous ; à nous, on ne dit même pas bonjour. Et après on nous propose des formations de bienveillance… C’est les managers qui devraient être formés », lâche-t-il.
Ses difficultés dépassent le cadre professionnel : retards de paiement accumulés après le Covid, problèmes de logement, fins de mois difficiles. « Oui, j’ai été écouté, entendu. On m’a dit que je pouvais prétendre à des aides. Mais en attendant ? » s’interroge-t-il, dubitatif. « C’est bientôt les élections, alors je me demande si ce n’est pas un coup de communication. Je voudrais voir ce qu’ils peuvent faire pour nous, concrètement, dans l’immédiat », poursuit-il, soutenu par ses camarades.
"Des situations proches de la détresse..."
Pour Minarii Galenon, il s’agit avant tout d’un travail au cas par cas : « On a voulu les rencontrer personnellement… pour jauger ce qui se passe et voir comment on peut intervenir efficacement », explique-t-elle. La vice-présidente insiste sur la nécessité de casser les idées reçues : « Beaucoup pensent que le fait d’être fonctionnaire les exclut des aides sociales. On leur explique qu’ils y ont droit, comme tout citoyen qui remplit les critères. » Elle réfute l’idée d’un simple « coup de com’ » : « Je gère la misère humaine tous les jours. Je veux aider et être vraie. »
Vannina Crolas partage ce constat : « Je suis heureuse d’être à l’écoute d’agents dont on ne soupçonnerait pas les difficultés… Des situations proches de la détresse. Certains n’osent pas solliciter d’aides, pensant ne pas y avoir droit, alors qu’ils remplissent les conditions. » La ministre de la Fonction publique souligne aussi les problématiques internes : mal-être au travail, relations tendues, manque de considération. « C’est le rôle des managers de proximité de se préoccuper du bien-être de leurs agents. Il faudra les sensibiliser, les former à la communication non violente. »
Les deux ministres, entourées de représentantes des affaires sociales et de la direction du travail, s’attachent à orienter chaque agent vers le service compétent, en donnant contacts et procédures. Si aucune « enveloppe magique » ne permet de résoudre instantanément toutes les situations, ces rendez-vous mensuels devraient alimenter un état des lieux global qui sera transmis au président, en vue d’éventuelles mesures.
Pour certains, la démarche reste une main tendue. Pour d’autres, elle suscite scepticisme et impatience. Mais tous repartent avec au moins une promesse : celle d’avoir été entendus, et parfois, la perspective d’un début de solution.
Cette rencontre est la deuxième depuis la fin du conflit. La première, organisée il y a un mois, avait été marquée par une participation timide, avec peu d’agents ayant fait le déplacement. Cette fois, l’affluence est plus importante, signe que la démarche commence à trouver un écho. Elle s’inscrit dans un dispositif décidé par le président de la Polynésie française : une série de rendez-vous mensuels jusqu’en décembre, pour « écouter, comprendre et agir » face aux difficultés exprimées par les personnels.
Sous le chapiteau dressé pour l’occasion dans la cour de la vice-présidence, une poignée d’agents patientent en silence, fiche de coordonnées en main. Ils sont 38 officiellement inscrits, mais d’autres se présentent spontanément. Les échanges prévus pour vingt minutes s’étirent ; chacune des deux ministres prend le temps d’écouter, parfois bien au-delà du créneau initial. Peu d’agents acceptent de s’exprimer devant la presse. Tahitoa (nom modifié) attend depuis plus d’une heure, accompagné de deux collègues. Sa liste de doléances est longue : « On est mal traités par nos managers. Il y a toujours les chouchous ; à nous, on ne dit même pas bonjour. Et après on nous propose des formations de bienveillance… C’est les managers qui devraient être formés », lâche-t-il.
Ses difficultés dépassent le cadre professionnel : retards de paiement accumulés après le Covid, problèmes de logement, fins de mois difficiles. « Oui, j’ai été écouté, entendu. On m’a dit que je pouvais prétendre à des aides. Mais en attendant ? » s’interroge-t-il, dubitatif. « C’est bientôt les élections, alors je me demande si ce n’est pas un coup de communication. Je voudrais voir ce qu’ils peuvent faire pour nous, concrètement, dans l’immédiat », poursuit-il, soutenu par ses camarades.
"Des situations proches de la détresse..."
Pour Minarii Galenon, il s’agit avant tout d’un travail au cas par cas : « On a voulu les rencontrer personnellement… pour jauger ce qui se passe et voir comment on peut intervenir efficacement », explique-t-elle. La vice-présidente insiste sur la nécessité de casser les idées reçues : « Beaucoup pensent que le fait d’être fonctionnaire les exclut des aides sociales. On leur explique qu’ils y ont droit, comme tout citoyen qui remplit les critères. » Elle réfute l’idée d’un simple « coup de com’ » : « Je gère la misère humaine tous les jours. Je veux aider et être vraie. »
Vannina Crolas partage ce constat : « Je suis heureuse d’être à l’écoute d’agents dont on ne soupçonnerait pas les difficultés… Des situations proches de la détresse. Certains n’osent pas solliciter d’aides, pensant ne pas y avoir droit, alors qu’ils remplissent les conditions. » La ministre de la Fonction publique souligne aussi les problématiques internes : mal-être au travail, relations tendues, manque de considération. « C’est le rôle des managers de proximité de se préoccuper du bien-être de leurs agents. Il faudra les sensibiliser, les former à la communication non violente. »
Les deux ministres, entourées de représentantes des affaires sociales et de la direction du travail, s’attachent à orienter chaque agent vers le service compétent, en donnant contacts et procédures. Si aucune « enveloppe magique » ne permet de résoudre instantanément toutes les situations, ces rendez-vous mensuels devraient alimenter un état des lieux global qui sera transmis au président, en vue d’éventuelles mesures.
Pour certains, la démarche reste une main tendue. Pour d’autres, elle suscite scepticisme et impatience. Mais tous repartent avec au moins une promesse : celle d’avoir été entendus, et parfois, la perspective d’un début de solution.































