Paris, France | AFP | mercredi 11/10/2022 - Une heure d'interview sur France 2, 100% axée sur l'international: Emmanuel Macron doit se prêter mercredi soir à un exercice inédit, dicté par l'emballement de la guerre en Ukraine et ses lourdes répercussions sur l'Europe et les Français.
Le chef de l'Etat inaugure à 20H30 la nouvelle émission politique de France 2, "L'Evénement", en pleine envolée des prix de l'énergie, alors que Vladimir Poutine a fermé en partie les robinets de gaz vers l'Europe à l'approche de l'hiver.
"Guerre en Ukraine, crise énergétique, retour de la menace nucléaire": Emmanuel Macron sera interrogé sur "les nouveaux périls et leurs conséquences déjà visibles dans la vie des Français", promet la journaliste Caroline Roux, qui animera l'émission.
Les enjeux sont d'autant plus lourds que la guerre entre dans une nouvelle phase, avec des bombardements russes massifs lundi et mardi sur tout le territoire ukrainien et des menaces directes du Kremlin sur les Européens qui soutiennent Kiev.
Une fois n'est pas coutume, les sujets internationaux, souvent relégués en fin d'émission, auront donc la vedette dans ce nouveau format.
"Il a très envie d'avoir la paix sur les sujets nationaux (...) Il est quand même là pour parler de l'Ukraine, l'Arménie, la Russie, l'Italie, la Grande-Bretagne", lâche un membre du gouvernement.
Autre innovation, le président reviendra deux semaines plus tard, le 26 octobre, pour un second volet de l'émission consacré cette fois aux enjeux de politique intérieure.
Il n'est pas exclu toutefois que l'actualité française le rattrape dès mercredi soir, à commencer par la pénurie de carburants dans un tiers des stations-service en raison d'un mouvement de grève chez TotalEnergies et ExxonMobil.
"C'est intenable", juge un conseiller ministériel; "il va être obligé de débuter par des sujets nationaux", anticipe un autre.
Sa dernière interview télévisée, déjà placée sous le signe des risques de pénurie et de la "sobriété" énergétique, remonte au 14 juillet.
"Chef de guerre"
A travers cette double interview, Emmanuel Macron est déterminé à occuper le terrain dans un contexte politique chahuté, avec la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, des oppositions tonitruantes et un automne social potentiellement agité.
Depuis la rentrée, il a aussi tenté de donner le tempo en multipliant les déplacements à travers l'Hexagone, sur la santé, les éoliennes, la formation professionnelle.
Mais pour le spécialiste de la communication politique Philippe Moreau Chevrolet, il est "symptomatique qu'il ait choisi de commencer (cette fois) par le +"domaine réservé+ des Affaires étrangères, qui le place naturellement au-dessus de la mêlée".
Un terrain sur lequel il se pose volontiers en "faiseur de paix", rappelle-t-il, de ses tentatives de médiation entre Moscou et Kiev pour empêcher la guerre en Ukraine à celle plus récente engagée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
"Il n'est jamais aussi populaire, si on exclut les Gilets jaunes, que dans les moments de crise où il peut jouer les chefs de guerre", relève Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Paris 2.
Mais l'exercice, réussi dans le cas de la crise du Covid, n'est pas non plus sans risque. "Si vous êtes en première ligne et n'avez pas grand-chose à donner à part du verbe, c'est dangereux", avertit l'universitaire.
Mercredi, le chef de l'Etat sera surtout amené à expliquer comment contenir la hausse des prix de l'énergie, alors que l'Union européenne planche sur plusieurs options avant le sommet des 20 et 21 octobre.
Et à redonner le cadre de la politique de soutien militaire à Kiev, alors que Vladimir Poutine agite ouvertement la menace nucléaire contre tous ceux qui contrecarreront ses plans en Ukraine.
Emmanuel Macron a promis d'augmenter cette aide, avec notamment l'envoi de six canons Caesar supplémentaires, très puissants et à grande portée, à Kiev.
La France va également renforcer sa présence militaire sur le flanc Est de l'Otan en déployant des véhicules blindés d'infanterie (VBCI) et des chars Leclerc en Roumanie, ainsi que des renforts en Estonie.
Le chef de l'Etat inaugure à 20H30 la nouvelle émission politique de France 2, "L'Evénement", en pleine envolée des prix de l'énergie, alors que Vladimir Poutine a fermé en partie les robinets de gaz vers l'Europe à l'approche de l'hiver.
"Guerre en Ukraine, crise énergétique, retour de la menace nucléaire": Emmanuel Macron sera interrogé sur "les nouveaux périls et leurs conséquences déjà visibles dans la vie des Français", promet la journaliste Caroline Roux, qui animera l'émission.
Les enjeux sont d'autant plus lourds que la guerre entre dans une nouvelle phase, avec des bombardements russes massifs lundi et mardi sur tout le territoire ukrainien et des menaces directes du Kremlin sur les Européens qui soutiennent Kiev.
Une fois n'est pas coutume, les sujets internationaux, souvent relégués en fin d'émission, auront donc la vedette dans ce nouveau format.
"Il a très envie d'avoir la paix sur les sujets nationaux (...) Il est quand même là pour parler de l'Ukraine, l'Arménie, la Russie, l'Italie, la Grande-Bretagne", lâche un membre du gouvernement.
Autre innovation, le président reviendra deux semaines plus tard, le 26 octobre, pour un second volet de l'émission consacré cette fois aux enjeux de politique intérieure.
Il n'est pas exclu toutefois que l'actualité française le rattrape dès mercredi soir, à commencer par la pénurie de carburants dans un tiers des stations-service en raison d'un mouvement de grève chez TotalEnergies et ExxonMobil.
"C'est intenable", juge un conseiller ministériel; "il va être obligé de débuter par des sujets nationaux", anticipe un autre.
Sa dernière interview télévisée, déjà placée sous le signe des risques de pénurie et de la "sobriété" énergétique, remonte au 14 juillet.
"Chef de guerre"
A travers cette double interview, Emmanuel Macron est déterminé à occuper le terrain dans un contexte politique chahuté, avec la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, des oppositions tonitruantes et un automne social potentiellement agité.
Depuis la rentrée, il a aussi tenté de donner le tempo en multipliant les déplacements à travers l'Hexagone, sur la santé, les éoliennes, la formation professionnelle.
Mais pour le spécialiste de la communication politique Philippe Moreau Chevrolet, il est "symptomatique qu'il ait choisi de commencer (cette fois) par le +"domaine réservé+ des Affaires étrangères, qui le place naturellement au-dessus de la mêlée".
Un terrain sur lequel il se pose volontiers en "faiseur de paix", rappelle-t-il, de ses tentatives de médiation entre Moscou et Kiev pour empêcher la guerre en Ukraine à celle plus récente engagée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
"Il n'est jamais aussi populaire, si on exclut les Gilets jaunes, que dans les moments de crise où il peut jouer les chefs de guerre", relève Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Paris 2.
Mais l'exercice, réussi dans le cas de la crise du Covid, n'est pas non plus sans risque. "Si vous êtes en première ligne et n'avez pas grand-chose à donner à part du verbe, c'est dangereux", avertit l'universitaire.
Mercredi, le chef de l'Etat sera surtout amené à expliquer comment contenir la hausse des prix de l'énergie, alors que l'Union européenne planche sur plusieurs options avant le sommet des 20 et 21 octobre.
Et à redonner le cadre de la politique de soutien militaire à Kiev, alors que Vladimir Poutine agite ouvertement la menace nucléaire contre tous ceux qui contrecarreront ses plans en Ukraine.
Emmanuel Macron a promis d'augmenter cette aide, avec notamment l'envoi de six canons Caesar supplémentaires, très puissants et à grande portée, à Kiev.
La France va également renforcer sa présence militaire sur le flanc Est de l'Otan en déployant des véhicules blindés d'infanterie (VBCI) et des chars Leclerc en Roumanie, ainsi que des renforts en Estonie.