Tahiti Infos

Guadeloupe : 14 ans de prison pour un adolescent meurtrier du jeune Yohann


Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 28/09/2017 - L’adolescent jugé pour le meurtre du jeune Yohann Equinoxe, en Guadeloupe, à la rentrée 2016, a été condamné à 14 ans de prison, mardi soir, par le tribunal pour enfants de Pointe-à-Pitre siègeant à huis-clos, a-t-on appris mercredi des avocats des parties. 
Il a été jugé coupable d’ "homicide, vol, et tentative de vol à main armée" au terme d’une audience jugée "compliquée", "chargée en émotions" ou "scandaleuse" selon les sources.
L’avocat général avait requis 12 ans de prison à l’encontre de l’accusé, prénommé Kent et âgé comme la victime de 15 ans au moment des faits, mais le tribunal pour enfants est allé au-delà de ces réquisitions, au terme d’une audience "compliquée", selon une source judiciaire, ponctuée de  plusieurs "incidents de séances" dont les conclusions ont été déposées par les avocats de la Défense. Ces derniers ont fini par quitter l’audience.
"Il est certain que la défense a usé de toutes les armes de procédure à sa disposition", a indiqué à l’AFP le bâtonnier Bernard Pancrel, avocat de la partie civile. 
Harry Nirelep, avocat de la défense, dénonce de son côté "une audience scandaleuse" lors de laquelle "toutes les règles de procédure ont été violées" et dont "le clou" a été, selon Me Nirelep, la réaction du président du tribunal qui, après le témoignage de la mère de Yohann, "a fondu en larmes". Me Pancrel rétorque que "personne n’était capable de rester de marbre face à la douleur de la famille" lors de cette audience "chargée en émotions".
La défense ayant demandé un renvoi qui a été refusé, lors de la deuxième et dernière journée du procès, elle a quitté l’audience. "Ce départ était un geste de défense", selon Me Nirelep. Un nouvel avocat a été désigné mais a indiqué "ne pas être en mesure" d’assurer la défense du jeune homme au pied levé, selon Me Pancrel. Il n’y a par conséquent pas eu de plaidoirie de la défense. Me Nirelep a indiqué à l’AFP qu’il avait interjeté appel du jugement dès mercredi. 
Le 13 septembre 2016, à la sortie de son lycée, alors qu’il attendait le bus, Yohann avait été frappé de huit coups de couteau, dont deux mortels alors qu’il résistait au vol de son téléphone portable. Rapidement identifié, Kent, jeune déscolarisé, avait été interpellé deux jours plus tard chez sa sœur et avait reconnu les faits. Ce meurtre avait ému tout l’archipel et plusieurs marches blanches contre la violence avaient été organisées en Guadeloupe. 

le Vendredi 29 Septembre 2017 à 03:05 | Lu 256 fois