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Grippe aviaire : oiseaux sauvages et domestiques, des liaisons dangereuses


| NEWS Press | jeudi 07/01/2016 - Depuis plus d'une décennie, les scientifiques du Cirad étudient le rôle des oiseaux sauvages dans l'écologie de la transmission de la grippe aviaire. Un travail essentiel, alors qu'une trentaine de cas de grippe aviaire due aux virus H5N1, H5N9 et H5N2 ont été détectés dans des élevages du sud-ouest de la France ces dernières semaines.

Le rôle des oiseaux sauvages dans la propagation de la grippe aviaire est d'autant plus important à cerner que l'on observe, depuis fin 2014, une recrudescence des épizooties (épidémies frappant les animaux) dues à des virus d'influenza aviaire hautement pathogène tels que les virus H5N1, H5N2 ou H5N9 détectés ces dernières semaines dans des élevages de volailles en France. Le virus H5N1 était également réapparu cette année chez les volailles et les oiseaux sauvages en Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient et en Europe de l'Est, des régions qui n'avaient plus connu de cas depuis plusieurs années, avec pour conséquence plusieurs dizaines de contaminations humaines. Ainsi en 2015, 143 personnes ont été infectées par ce variant viral, soit le nombre de cas le plus élevé depuis 2003. De plus, de nouvelles souches de virus d'influenza aviaire hautement pathogène de type H5, issues d'une recombinaison entre souches eurasiennes et américaines, ont aussi émergé, pour la première fois cette année, en Amérique du Nord, où elles ont causé d'importants dégâts sanitaires et économiques dans les élevages de volailles.

Les chercheurs du Cirad ont étudié le rôle des oiseaux sauvages dans la circulation du virus de l'influenza aviaire en Afrique dès 2005. Les données, très peu nombreuses à cette époque pour ce continent, ne permettaient pas alors d'établir un schéma épidémiologique.

Dix ans plus tard, leurs travaux de terrain et les résultats du projet Gripavi (2007-2011), qu'ils ont coordonné, ont permis non seulement de montrer que les virus de l'influenza aviaire se maintiennent tout au long de l'année en Afrique, contrairement à ce qui était initialement supposé, mais aussi de décrire les dynamiques des cycles saisonniers. Ces recherches ont également révélé que des facteurs écologiques spécifiques influencent la transmission de ces virus dans les régions afro-tropicales, et qu'ils sont différents de ceux identifiés dans les régions tempérés ou boréales. Enfin, elles ont souligné l'importance des contextes épidémiologiques et écologiques, et ont caractérisé le rôle « des espèces relais », ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour prévenir plus facilement la dissémination de la maladie.

Toutes les informations sur ces résultats :

http://www.cirad.fr/nos-recherches/resultats-de-recherche/2015/le-role-des-oiseaux-sauvages-dans-l-ecologie-de-la-grippe-aviaire-dix-ans-de-recherche-au-cirad

Rédigé par () le Jeudi 7 Janvier 2016 à 06:23 | Lu 231 fois