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Grève aéroport : pas trop de dégâts à South Pacific Sécurité


24 salariés de South Pacific Sécurité auraient suivi l'appel de la CSIP.
24 salariés de South Pacific Sécurité auraient suivi l'appel de la CSIP.
FAA'A, le 9 novembre 2018 - Sur place, les grévistes ne sont pas très nombreux. South Pacific Sécurité dénombre 24 grévistes sur les 102 employés. Une proposition de fin de conflit a été faite par cette société, aux syndicalistes. La direction attend désormais le retour de la CSIP.

Une vingtaine de salariés de la société South Pacific Sécurité s'est retrouvée sur le piquet de grève, au niveau de la sortie des vols domestiques, vendredi.

Si 13 points de revendication figurent sur leur préavis de grève, certains ont plus d'importance aux yeux des grévistes, tels que le non-respect du dernier protocole d'accord au sujet de la reprise de 27 salariés de Tahiti Sûreté. Il y a aussi le travail du dimanche, la durée de travail ou encore les plannings.

Victorine Bougues a été nommée, la semaine dernière, déléguée syndicale de la CSIP. Elle fait partie d'ailleurs du personnel qui a été transféré de Tahiti Sûreté vers South Pacific Sécurité. "Je me suis portée volontaire pour passer à SPS, parce qu'il y avait des personnes qui ont démissionné pour venir à Tahiti Sûreté." Si Victorine a décidé de se lever aujourd'hui, c'est avant tout pour "réclamer nos droits et nous voulons aussi être traités comme tous les salariés sur la règlementation et la convention collective du gardiennage."

Avant de reprendre : "Les repos hebdomadaires ne sont pas respectés, les dimanches non plus. Pour ma part, j'ai travaillé durant six dimanches consécutifs".

Toujours ouvert à la discussion, le directeur de SPS, Eric Chatelain a accepté de nous donner sa position. D'ailleurs, il attendait encore, à l'heure où nous rédigions cet article, le retour de la CSIP, au sujet de leurs propositions.

LES PROPOSITIONS DE SPS


Concernant les plannings pour le travail le dimanche. "Nous avons pris de nouvelles mesures avec les agents en charge du planning afin d'empêcher que ces problèmes ne se reproduisent. Nous nous engageons à (…) respecter la règlementation."

Pour les anciens salariés de Tahiti Sûreté, la direction assure que "les contraintes d'exploitation de nos prestations liées aux obligations imposées par le protocole de reprise, ne nous permettent pas de respecter la législation en vigueur. Le fait de ne pas pouvoir enchainer les agents, nous oblige à faire ces plannings pour que vous puissiez atteindre votre quota horaire." Pour celles et ceux qui sont en situation de dépassement d'horaire, eh bien, cette situation devrait s'améliorer "dès la fin de notre prestation au PIF Fret. Les agents affectés à cette mission viendront renforcer nos équipes."

Au sujet des congés supplémentaires pour les salariés ayant au moins 10 ans d'ancienneté, la direction est prête à mettre en œuvre cela immédiatement.

La direction assure aussi qu'il n'y a aucun chantage au sein de la société. "Il a été proposé aux agents de faire un essai de deux mois sur l'ensemble des postes, de manière à voir l'amélioration réelle des plannings" (retrouvez ci-dessous la proposition de la direction, point par point).

"J'attends les consignes données par la centrale syndicale pour la suite des événements", déclare Victorine Bougues. La balle est, désormais, dans le camp de la CSIP.

Et pour les deux autres sociétés touchées également pour ce mouvement de grève, ADT et Tahiti Sûreté, pas d'incidence également dans le déroulement de leur activité.

=> Pas de perturbation à l'aéroport pour l'instant

Pour l'heure, les négociations ne sont pas rompues. Chacun analyse la situation de son côté. Nous avons tenté de joindre les représentants de la CSIP, mais en vain.

Nous reviendrons sur ce mouvement social durant le week-end.


La parole à

Victorine Bougues
Déléguée syndicale CSIP

"Sans nous, les passagers ne peuvent pas partir"


"La centrale syndicale est en train d'étudier le protocole d'accord qui a été envoyé par mail.
Tout ce que l'on demande c'est que nos droits reviennent. Sans nous, les passagers ne peuvent pas partir.
Notre rôle est de filtrer le personnel qui travaille sur la plateforme aéroportuaire, de traiter les passagers, les bagages en soute et les vols sur la piste.
"


Eric Chatelain
Directeur de South Pacific Sécurité

"Je n'ai pas de problème à les recevoir"


"Ce matin (vendredi NDLR), on leur a proposé de monter au bureau et apparemment ils ont demandé à ce que ce soit moi qui descende, donc, je suis descendu. Je n'ai pas de problème à les recevoir.

Si on prend le point n°1, qui concerne une personne qui a eu - avec la reprise du protocole - un contrat de travail datant au 1er janvier 2013. Pour moi, 2013 à 2018, on est sur cinq ans, et il dit qu'il a travaillé depuis dix ans. J'ai demandé à ce qu'il m'amène son contrat et si c'est le cas, eh bien, il aura son ancienneté. Certains non-grévistes sont venus me voir. On est prêts à s'adapter, parce que le but était de faire une reprise du personnel dans de bonnes conditions.

Dans un aéroport, il y a des vols le matin et le soir. L'avantage d'avoir obtenu ce lot 2, qui concerne les vols domestiques, permettait d'avoir une équipe de nuit et une équipe de jour. Sauf, qu'à l'article 9 du protocole de cet appel d'offres, monsieur Legayic a changé sa version et a dit qu'ils ne resteront que sur le lot 2. Ce qui évidemment, pose problème, et il est hors-de-question que je fasse de la discrimination avec tous mes anciens salariés qui attendaient cela avec impatience, de pouvoir se retrouver sur le lot 2.

On a toujours eu la porte ouverte et l'équipe qui a été reprise, refuse de s'intégrer apparemment. J'ai organisé, pour eux, leur intégration, et seuls quatre sont venus.
"


Proposition faite par la direction de SPS - page 1
Proposition faite par la direction de SPS - page 1

Proposition faite par la direction de SPS - page 2
Proposition faite par la direction de SPS - page 2

Victorine préfère attendre les consignes de la CSIP, avant d'entreprendre des négociations.
Victorine préfère attendre les consignes de la CSIP, avant d'entreprendre des négociations.

le Vendredi 9 Novembre 2018 à 14:57 | Lu 1870 fois