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Gitan tué par des gendarmes en Loir-et-Cher: vers la thèse de la légitime défense


BLOIS, France, le vendredi 31 mars 2017 - La thèse de la légitime défense semblait privilégiée au lendemain de la mort dans le Loir-et-Cher d'un membre de la communauté des gens du voyage, tué par des gendarmes lors de son interpellation, selon les premiers éléments de l'enquête exposés vendredi par le procureur de la République de Blois.

L'interpellation de ce gitan de 37 ans, en cavale depuis septembre dernier et localisé à Seur, au sud de Blois, au domicile de son père, a été déclenchée vers 13H00, jeudi, a expliqué le procureur, Frédéric Chevallier.

Les gendarmes ont investi l’ancienne ferme où résident les proches de cet homme et pénétré dans une petite dépendance où Angelo Garand se cachait, a indiqué le procureur.

"Les gendarmes lui ont demandé de se rendre. L’homme s’est levé, les gendarmes sont venus à son contact, puis il a sorti un couteau et l’a exhibé en s’avançant avec des gestes circulaires menaçants", a-t-il dit.

"Les gendarmes ont reculé et ont utilisé le Taser, le pistolet à impulsions électriques. Mais cela n’a pas eu l’effet escompté" (...) Angelo Garand s'est "rué sur un gendarme tentant de lui porter des coups au niveau du visage et du cou. C’est dans ces conditions qu’un premier gendarme a fait usage de son arme puis un second militaire a fait de même ce qui a permis de le neutraliser", a déclaré le procureur.

Les deux gendarmes ont été placés en garde à vue et sont entendus par l’inspection générale de la gendarmerie. Leurs trois collègues, seuls témoins directs des faits, ont eux aussi été entendus. Une reconstitution a été organisée vendredi après-midi à Seur.

Selon le procureur, "les constatations médico-légales, celles de police technique et scientifique, l’expertise balistique, confrontées aux différentes auditions, permettent de dire qu’il existe une cohérence avec la description faite par les gendarmes. "Je n’ai pas d’éléments permettant de douter de cette explication", a-t-il fait valoir.

Une autopsie de la victime a été réalisée vendredi matin à Tours.

Angelo Garand n'avait pas réintégré la prison de Vivonne près de Poitiers (Vienne) après une permission de sortie. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt et était recherché pour évasion dans le cadre d’une commission rogatoire d'un juge d’instruction.

Il était connu pour des faits de vols aggravés. La dernière condamnation, à 4 ans de prison ferme, remontait à janvier dernier à Châteauroux. L’homme était considéré comme potentiellement dangereux.

La garde à vue des deux militaires doit s’achever samedi matin. Le parquet de Blois devrait ouvrir une information judiciaire.

Un important dispositif de forces de l'ordre a été déployé à Seur mais vendredi soir, aucun incident sérieux n’était à déplorer.

le Vendredi 31 Mars 2017 à 16:39 | Lu 599 fois