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Gaza: face-à-face tendu entre la police et des centaines d'étudiants du Texas


Crédit Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Crédit Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Austin, États-Unis | AFP | mercredi 24/04/2024 - L'université du Texas à Austin est le théâtre mercredi d'un face-à-face tendu entre des centaines d'étudiants pro-palestiniens et la police, dont nombre d'officiers à cheval et casqués, dernier épisode de la colère estudiantine américaine contre la guerre à Gaza. 

Les tensions restent fortes dans certaines universités américaines -- notamment sur la côte Est des Etats-Unis et à New York -- après qu'à l'appel de leurs dirigeants, la police a interpellé nombre d'étudiants opposés au conflit qui ravage le territoire palestinien, dénonçant le soutien militaire et diplomatique des Etats-Unis à Israël et défendant le sort des Palestiniens.

A l'université du Texas à Austin, ville dynamique progressiste de cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis, des centaines d'étudiants en tenue estivale se sont rassemblés dans une ambiance visiblement bon enfant sur le campus à l'appel du "comité de solidarité avec la Palestine". 

Certains brandissent des drapeaux palestiniens et portent le keffieh, d'autres, encadrés par des policiers, se sont enveloppés dans des drapeaux d'Israël.

A l'autre bout du pays, à l'université de Californie du Sud, à Los Angeles, une centaine d'étudiants ont appelé mercredi à une "occupation" du campus, installant dès tôt le matin des tentes.

Ce nouveau mouvement contre le conflit à Gaza est parti la semaine dernière de l'université Columbia de New York, où la présidence et des étudiants sont tombés d'accord mercredi matin pour négocier encore deux jours -- soit jusqu'à vendredi matin -- avant une éventuelle évacuation totale d'un campement sauvage monté sur le campus.

Evacuation d'un campement

La présidence de Columbia a salué "des progrès importants" dans les discussions pour évacuer ce campement installé depuis quelques jours sur une pelouse de cet établissement historique dans le nord de Manhattan.

Dans l'attente, "des manifestants étudiants se sont engagés à démanteler et à retirer un nombre important de tentes" et "vont s'assurer que celles et ceux qui ne sont pas inscrits à Columbia partent".

Mais si le campement a retrouvé mercredi une ambiance plus apaisée, les tensions de fond -- à Columbia et dans d'autres universités américaines -- n'ont pas vraiment disparu.

"En tant que Palestinien, est-ce de ma responsabilité d'être là et de montrer ma solidarité avec la population de Gaza? Absolument !", a répondu Yazen, un étudiant américain de 23 ans d'origine palestinienne interrogé par l'AFP à Columbia.  

Mardi soir, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés à Brooklyn, le plus grand arrondissement de la mégapole, à l'appel de Jewish Voice for Peace, un groupe d'Américains juifs de gauche pro-palestinien, à l'occasion du séder, le rituel de la Pâque juive.

Dans une ambiance tendue, nombre d'entre eux ont été interpellés, a constaté un reporter de l'AFPTV.

"Je suis là parce que je dois être là. Je ne peux pas observer le séder et ne pas parler de Gaza, et passer outre. Nous sommes (les Américains) les instigateurs d'une telle violence, d'une telle haine, c'est terrible", a tonné sur place Rebecca Lurie.

Dans la nuit de lundi à mardi, 120 personnes avaient été brièvement interpellées devant des locaux de l'université de New York (NYU). Là aussi, ces protestataires réclamaient la fin de la guerre qui ravage Gaza et le boycott par leur établissement de toute activité en lien avec Israël.

A l'université Yale, dans le Connecticut (nord-est), une cinquantaine de manifestants avaient aussi été interpellés.

A chaque fois, la police est intervenue à la demande des présidences d'universités.

De nombreux établissements d'enseignement supérieur aux Etats-Unis sont secoués depuis près de sept mois par la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Parmi ces universités, la très prestigieuse et plus ancienne des Etats-Unis, Harvard à Boston: un campement ressemblant à celui de Columbia était en cours de montage sur le campus arboré de ce temple historique du Droit et de l'économie.

Accusées, notamment par la droite et des élus du Parti républicain, de ne pas prétendument en faire assez contre l'antisémitisme, deux présidentes d'universités, dont celle de Harvard, à Boston, ont dû démissionner cet hiver.

le Jeudi 25 Avril 2024 à 00:00 | Lu 315 fois