Tahiti Infos

Gardes à vue confirmées dans l’affaire des bonbonnes toxiques


Gardes à vue confirmées dans l’affaire des bonbonnes toxiques
PAPEETE, le 21 août 2019 - La chambre de l’instruction a rejeté, le 6 août dernier, les requêtes en nullité des gardes à vue déposées par les avocats de Rodolphe Putoa et Claude Serra dans le cadre du scandale des bonbonnes toxiques. Les deux hommes restent mis en examen pour des violations du code de l'environnement.

Le 16 juillet dernier, les avocats de deux des trois mis en examen dans l’affaire des bonbonnes toxiques, Rodolphe Putoa et Claude Serra, avaient déposé des requêtes en nullité concernant les gardes à vue de leurs clients devant la chambre de l’instruction. Me Jourdainne, le conseil de Rodolphe Putoa, affirmait alors que ces requêtes avaient pour but de voir “si les règles de procédure ont bien été respectées dans le cadre de la procédure pénale à laquelle sont soumis les justiciables.” Après avoir mis la décision en délibéré, la chambre de l’instruction a rejeté ces demandes le 6 août dernier.

Rodolphe Putoa et Claude Serra, qui occupaient les postes de responsable de la cellule phytosanitaire de la Direction de la biosécurité et de responsable de la cellule Protection des milieux à la Direction de l’Environnement (DirEn), avaient été mis en examen le 27 février dernier à la suite de la découverte de bonbonnes toxiques qui contenaient du gaz létal hautement nocif et qui avaient été coulées lors du sabordage du Kura Ora II.

196 tonnes de déchets industriels

Rappelons que cette affaire avait été mise au jour suite à la découverte de fûts flottant dans la mer. L’enquête conduite par les gendarmes de la brigade nautique avait établi, tel que l’avait expliqué le procureur de la République lors d’une conférence de presse "qu’au moins 87 bonbonnes de bromure de méthyle (18 de 100 kg pleines et périmées, 69 vides) contenant par ailleurs du chloropricrine (gaz rajouté pour donner une odeur au bromure, en cas de fuite, et utilisé pendant la Première Guerre mondiale comme gaz létal de combat) étaient stockées dans l’épave du Kura Ora II". Ces bonbonnes provenaient d’un stock entreposé à la cellule phytosanitaire de la Direction de la biosécurité. Mais le chargement clandestin contenait 196 tonnes de déchets industriels divers, dont des chariots élévateurs, réservoirs, tôles, extincteurs et épaves en tous genres.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 21 Août 2019 à 16:24 | Lu 2865 fois