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Fragments Mêlés, une ode au spectacle vivant


Maud Blin.
Maud Blin.
PAPEETE, le 12 août 2019 - Maud Blin lance un nouveau genre de soirées qu’elle a baptisées Fragments Mêlés. Elle a trouvé une scène et invité des artistes à présenter des extraits de leurs créations.

Elle espère que, de la succession des représentations, naîtront des créations communes.
L’association Mana’art porte l’initiative appelée Fragments mêlés. Elle a d’ailleurs été spécialement fondée pour elle.

Fragments mêlés est un concept. C’est une soirée qui voit se succéder sur scène "des extraits de productions artistiques, d’amateurs ou de professionnels, terminés ou en cours de création", indique Maud Blin, fondatrice. Les extraits choisis durent de 5 à 10 minutes.

Cela peut être du chant, de la danse, de la musique ou du théâtre au sens large (pièces, lecture...). En somme, tout ce qui est vivant. "Ma seule exigence vis-à-vis des artistes : avoir envie de monter sur scène ! "

Le premier rendez-vous aura lieu le 14 août à la Maison James Norman Hall à Arue. Huit extraits sont attendus. Le public pourra découvrir du chant, du hip hop, du ‘ori Tahiti et de la danse moderne, du théâtre, de la contrebasse, du ukulele... La soirée devrait durer une heure, peut-être une heure et demie.

Les artistes s’exprimeront en intérieur ou en extérieur en fonction de ce qu’ils proposent. Ensuite, ils pourront rejoindre le public autour d’un verre.

Des croisements d'art et d'artistes

Au terme "fragments", Maud Blin à volontairement accolé le terme "mêlés", car elle espère que des croisements entre les arts et les artistes auront lieu à court, moyen, long terme. "L’idéal évidemment serait d’avoir un lieu de résidence", réalise-t-elle, mais dans l’attente, une scène ouverte est une première étape.

Elle dit "ne pas être une artiste", même si elle pratique la danse contemporaine et a déjà endossé le rôle de chorégraphe. Ce qui explique sa démarche c’est "sa soif de propositions artistiques et d’expérimentation".

En parlant de son initiative : "je ne suis qu’une passeuse, je ne tiens pas à garder Fragments mêlés pour moi, au contraire, j’aimerais que les artistes ou d’autres se l’approprient". Elle pourrait alors garder l’aspect logistique et suivre le mouvement créatif.

Mana’art organisera sans doute un prochain événement fin septembre-début octobre. Les artistes sont d’ores et déjà invités à se manifester.



Fragments Mêlés, une ode au spectacle vivant
"La culture doit évoluer"

Viamiti Gresset compte parmi les artistes invités à la soirée Fragments mêlés organisée par Mana’art. "C’est important de marier les arts, d’apporter du nouveau." Le concept de l’événement l’a donc séduit, elle qui a déjà fait cette démarche dans un projet personnel lié à son cursus scolaire.

Elle interprétera une danse de 3 minutes qu’elle a chorégraphiée et pour laquelle elle a choisi les musiques. Tout cela dans le cadre d’épreuves de son baccalauréat. Le thème qu’elle a retenu est les essais nucléaires en Polynésie. Elle a mixé danse tahitienne et danse moderne à cette occasion, "car la culture doit évoluer", dit-elle.

"J’ai voulu montrer deux temps, le temps d’avant et le temps d’après les essais. Il y a donc deux musiques. L’une étant plus rythmée et plus polynésienne que l’autre. J’illustre en premier lieu le Mururoa d’avant, avec sa nature abondante, je porte alors un costume végétal. Puis, dans un second temps, il est question du Mururoa après les essais nucléaires. La terre est brûlée, mon costume en lambeaux." L’interprétation est sans coupure, seule la voix du général De Gaulle vient marquer la rupture.

Programme

Vaimiti Gresset, danse polynésienne sur le thème des essais nucléaires.
Maki Teharuru, théâtre, concours d’éloquence 2019 sur le thème de la perte des langues polynésiennes (identité).
Chad et Tiare, Guillaume Jestin et Mélodie Akad, Quatuor croisé, danse hip hop, duo contrebasse/voix.
Gildas Meilleray de la compagnie Grand angle, extrait de la pièce de théâtre "Cornu copiae ou l’imposture du frigo". Dystopie : comment survivre à l’effondrement de la civilisation ?
Misso (Octavie Correia), danse, chant, basse.
Stéphane Lafaille de la compagnie L’air de rien, extrait de la pièce de théâtre Building sur le thème de la déshumatnisation dans les grandes entreprises.
Dylan Tiarii, Maki Teharuru, Monak de la compagnie To’u fenua e motu, extrait du spectacle Tu’ai ou o te moana te hotu pāinu (écriture et mise en scène Julien Gué), monologue et chant accompagné à la basse poubelle et ukulele.
Sam, musique banjo à texte.


Pratique

Fragments Mêlés par ManA’Art le 14 août à 17h30 à la Maison James Norman Hall à Arue.
Entrée libre, sur réservation.
Boissons, tapas en vente sur place. Réservation d’assiettes de poissons possible avant le Jour J.

Contacts

Tél. : 89 23 63 29
Facebook : Maison James Norman Hall Tahiti
Facebook : ManA’Art


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 12 Août 2019 à 19:41 | Lu 1149 fois