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Facebook accusé de manipuler les sujets tendances sur son site


New York, Etats-Unis | AFP | mardi 10/05/2016 - Facebook est accusé par d'anciens prestataires de manipuler les sujets présentés comme des tendances sur son site, écartant notamment plusieurs thématiques liées aux conservateurs américains, ce que réfute le réseau social.

Les témoignages publiés par le site d'information Gizmodo, spécialisé dans la technologie, ont déclenché une vive polémique.

Le New York Post lui a même dédié sa Une mardi: "Vous ne lirez pas ça sur Facebook. Le site censure les informations."

Facebook a toujours affirmé que les sujets "populaires" sont déterminés, à l'instar d'autres réseaux sociaux, par un algorithme.

Mais selon d'anciens prestataires, la section fonctionne en réalité comme une rédaction qui opère des choix éditoriaux marqués.

Des personnalités conservatrices, telles que les républicains Mitt Romney (candidat en 2012), Ted Cruz et Scott Walker (candidats à l'investiture républicaine en 2016), ou l'éditorialiste radio Glenn Beck, lui aussi conservateur, ont été volontairement écartés de la liste alors que leur nom faisait surface sur Facebook, selon ces témoignages.

Les jeunes journalistes présents s'attachaient également à ne pas utiliser de sites réputés conservateurs comme source et n'intégraient un sujet aux tendances que s'il avait été traité par des médias considérés comme plus neutres, comme le New York Times, la BBC ou la chaîne d'information CNN.

Ce traitement éditorialisé n'était pas le résultat d'instructions données par l'encadrement, assurent tous les témoins cités.

En revanche, des consignes ont bel et bien été données, selon les prestataires interrogés par Gizmodo, pour que des sujets qui ne suscitaient pas d'activité suffisante soient pourtant intégrés aux tendances.

Il s'agissait principalement de nouvelles traitées par les médias de référence, concernant notamment la Syrie ou le mouvement protestataire américain Black Lives Matter.

Gizmodo cite également l'exemple de l'attaque de janvier 2015 contre Charlie Hebdo.

Les anciens prestataires indiquent que l'évolution de l'algorithme a eu pour effet de réduire sensiblement les interventions forcées durant leur passage au sein de Facebook de mi-2014 à fin 2015.

"Nous nous sommes penchés sur le sujet et avons conclu que ces allégations étaient infondées", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Facebook.

Dans un message posté sur Facebook, le responsable des "trending topics", les tendances d'actualité, Tom Stocky, a assuré que son équipe était soumise à des "règles rigoureuses (...) pour assurer la cohérence et la neutralité" de la rubrique.

Rédigé par () le Mardi 10 Mai 2016 à 06:26 | Lu 202 fois