Paris, France | AFP | lundi 06/03/2023 - Pour tenter d'éteindre l'incendie de l'inflation sur les produits alimentaires à la veille de la mobilisation sur les retraites, le gouvernement a annoncé un "trimestre anti-inflation", opération commerciale qui laisse une grande liberté aux grandes surfaces, ainsi qu'un chèque alimentaire qui devrait voir le jour en 2023.
L'opération commerciale qui vise à offrir, dixit le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, "le prix le plus bas possible" sur une sélection de "centaines" de produits laissée au choix des distributeurs, doit se prolonger jusqu'en juin.
Il en coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros" à la grande distribution, selon le ministre qui a scellé l'accord lundi à Bercy en présence des principaux représentants du secteur (Carrefour, Intermarché, Système U, Casino, Aldi...), à l'exception notable du leader en termes de parts de marché, E.Leclerc.
Présent au même moment sur CNews, le médiatique président du comité stratégique de l'enseigne, Michel-Edouard Leclerc a critiqué une sélection de produits qui "donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste".
Bruno Le Maire a annoncé par ailleurs "un chèque alimentaire pour les plus modestes". Il "se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs agricoles également", a-t-il précisé, assurant qu'une "expérimentation sera lancée dans les tout prochains mois".
Pour financer le "trimestre anti-inflation", les enseignes puiseront dans leurs marges. Mais certaines n'ont pas attendu cette annonce pour lancer leurs propres opérations commerciales, destinées à attirer ou fidéliser leurs clients dans un contexte où les consommateurs sont à la recherche de petits prix ou de promotions.
Logo tricolore
L'enjeu politique est majeur pour le gouvernement qui planche depuis des mois avec le secteur pour tenter de maîtriser la flambée des prix alimentaires, évaluée à 14,5% en un an en février par l'Insee. Initialement, le projet promu par la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire portait sur un "panier anti-inflation" qui aurait permis aux consommateurs de comparer les prix entre enseignes, mais la grande distribution avait freiné des quatre fers.
Il est désormais question de proposer aux consommateurs le "prix le plus bas possible", une formulation peu engageante, critiquée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.
"En l'absence de définition règlementaire sur ces prix, un prix prétendument +cassé+ pourrait n'être que le prix habituel", avait expliqué début février à l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission agriculture/alimentation de cette association.
M. Le Maire a assuré lundi que les services de son ministère, notamment la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), effectueraient des contrôles en magasins pour s'assurer que les distributeurs ne feront pas peser l'opération commerciale sur leurs fournisseurs agro-industriels ou agricoles.
Les produits concernés seront par ailleurs identifiables grâce à un logo tricolore "trimestre anti-inflation". Et l'essentiel des opérations commerciales portera principalement sur les produits de marque distributeur, c'est-à-dire ceux qui comme Reflets de France, Marque Repère, Marque U, sont propriétés des enseignes et n'entrent pas dans le cadre des négociations annuelles avec les industriels.
Réouverture des négociations
En échange de cet accord, les distributeurs ont obtenu de Bercy qu'à l'issue de ce "trimestre anti-inflation", les négociations commerciales avec les fournisseurs de l'agro-industrie, qui se sont achevées le 1er mars, soient relancées.
"Nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels de façon à ce que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés", puisse "se traduire" aussi en rayons, a expliqué le ministre de l'Economie.
Les négociations qui se sont achevées le 1er mars ont abouti à une hausse moyenne de quelque 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels, selon les deux camps. Une réouverture des discussions risque cependant d'être mal accueillie par les industriels qui réclament depuis des mois de vendre plus cher leurs produits aux supermarchés afin de compenser la hausse de leurs coûts de production, énergie, transport, emballage ou matières premières diverses.
L'opération commerciale qui vise à offrir, dixit le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, "le prix le plus bas possible" sur une sélection de "centaines" de produits laissée au choix des distributeurs, doit se prolonger jusqu'en juin.
Il en coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros" à la grande distribution, selon le ministre qui a scellé l'accord lundi à Bercy en présence des principaux représentants du secteur (Carrefour, Intermarché, Système U, Casino, Aldi...), à l'exception notable du leader en termes de parts de marché, E.Leclerc.
Présent au même moment sur CNews, le médiatique président du comité stratégique de l'enseigne, Michel-Edouard Leclerc a critiqué une sélection de produits qui "donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste".
Bruno Le Maire a annoncé par ailleurs "un chèque alimentaire pour les plus modestes". Il "se fera sur une base territoriale, sans doute le département, de façon à être au plus près des consommateurs et au plus près des producteurs agricoles également", a-t-il précisé, assurant qu'une "expérimentation sera lancée dans les tout prochains mois".
Pour financer le "trimestre anti-inflation", les enseignes puiseront dans leurs marges. Mais certaines n'ont pas attendu cette annonce pour lancer leurs propres opérations commerciales, destinées à attirer ou fidéliser leurs clients dans un contexte où les consommateurs sont à la recherche de petits prix ou de promotions.
Logo tricolore
L'enjeu politique est majeur pour le gouvernement qui planche depuis des mois avec le secteur pour tenter de maîtriser la flambée des prix alimentaires, évaluée à 14,5% en un an en février par l'Insee. Initialement, le projet promu par la ministre déléguée notamment au Commerce Olivia Grégoire portait sur un "panier anti-inflation" qui aurait permis aux consommateurs de comparer les prix entre enseignes, mais la grande distribution avait freiné des quatre fers.
Il est désormais question de proposer aux consommateurs le "prix le plus bas possible", une formulation peu engageante, critiquée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.
"En l'absence de définition règlementaire sur ces prix, un prix prétendument +cassé+ pourrait n'être que le prix habituel", avait expliqué début février à l'AFP Olivier Andrault, chargé de mission agriculture/alimentation de cette association.
M. Le Maire a assuré lundi que les services de son ministère, notamment la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), effectueraient des contrôles en magasins pour s'assurer que les distributeurs ne feront pas peser l'opération commerciale sur leurs fournisseurs agro-industriels ou agricoles.
Les produits concernés seront par ailleurs identifiables grâce à un logo tricolore "trimestre anti-inflation". Et l'essentiel des opérations commerciales portera principalement sur les produits de marque distributeur, c'est-à-dire ceux qui comme Reflets de France, Marque Repère, Marque U, sont propriétés des enseignes et n'entrent pas dans le cadre des négociations annuelles avec les industriels.
Réouverture des négociations
En échange de cet accord, les distributeurs ont obtenu de Bercy qu'à l'issue de ce "trimestre anti-inflation", les négociations commerciales avec les fournisseurs de l'agro-industrie, qui se sont achevées le 1er mars, soient relancées.
"Nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands industriels de façon à ce que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés", puisse "se traduire" aussi en rayons, a expliqué le ministre de l'Economie.
Les négociations qui se sont achevées le 1er mars ont abouti à une hausse moyenne de quelque 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels, selon les deux camps. Une réouverture des discussions risque cependant d'être mal accueillie par les industriels qui réclament depuis des mois de vendre plus cher leurs produits aux supermarchés afin de compenser la hausse de leurs coûts de production, énergie, transport, emballage ou matières premières diverses.