Paris, France | AFP | lundi 05/09/2022 - A Limoges, Granville ou encore Versailles, les nageurs ont trouvé porte close ce lundi dans une trentaine de piscines gérées par la société Vert Marine qui affirme ne pas pouvoir faire face à l'explosion de la facture énergétique et en appelle aux autorités.
Ces établissements font partie des 10% de piscines sur 4.000 en France qui ne sont pas gérées en direct par les collectivités mais par un délégataire de service public.
Selon les contrats, la société prend en charge les coûts de l'énergie ou les laisse à la collectivité. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
La fermeture temporaire de cette trentaine d'établissements, parfois de gros complexes aquatiques comme Aquapolis à Limoges, s'accompagne de la mise au chômage partiel des personnels.
Même si depuis l'été certaines piscines ont réduit leurs plages horaires, ou abaissé la température de l'eau pour adoucir la facture, l'annonce sans préavis de lundi a surpris.
Habitants "pris en otage"
Ainsi, le vice-président de l’agglomération de Limoges Fabien Doucet a immédiatement dénoncé une "décision brutale, unilatérale" et envisage la possibilité d’une action judiciaire. "L’équipement qui a coûté 50 millions d'euros sert aux habitants d’une vingtaine de communes qui, du jour au lendemain, sont pris en otage. Nous nous retrouvons devant le fait accompli. C’est inadmissible”, poursuit l'élu.
Interrogée par l'AFP, la société a indiqué qu'elle était en discussion avec plusieurs collectivités depuis juin mais que cela n'avait pas abouti à ce stade.
La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de "15 à 100 millions d'euros", soit "la totalité du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise". Et elle ne souhaite pas procéder à une multiplication des tarifs par trois, selon son communiqué.
"On se retrouve avec des prix de l'énergie qui grimpent et ce n'est plus tenable. Il a été multiplié par 10. Au total, 600 employés sur 2.000 sont placés en chômage partiel", a détaillé à l'AFP Thierry Chaix, le président de Vert Marine.
Apprentissage de la natation
Alors la société fait clairement appel "aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l’énergie et permettre d’assumer les obligations de service public, et en premier lieu l'apprentissage de la natation, notamment en milieu scolaire", explique Vert Marine, qui gère environ 90 piscines et patinoires au total.
Outre les discussions avec les collectivités, qui elles aussi ploient sous une facture énergétique globale parfois multipliée par deux selon France Urbaine, qui gère métropoles et grandes villes, elle en appelle aussi au gouvernement.
Cette question des piscines et des patinoires, des équipements vieillissants en France et très énergivores, est au menu du groupe de travail gouvernemental sport sur la sobriété énergétique.
"S’agissant des piscines et des patinoires, un travail est notamment mené avec les représentants de ces acteurs (dont l’Union Sport et Cycle) et les collectivités pour trouver des solutions afin de réduire la consommation tout en préservant l’activité sportive et économique", avaient précisé de concert les ministres des Sports et de la Transition énergétique la semaine dernière. "Des mesures complémentaires seront étudiées en cas de fortes tensions sur les réseaux", avaient-elles ajouté.
La fermeture coup de poing opérée par Vert Marine va sans doute faire avancer les réflexions. Selon l'association France Urbaine, environ 10% de leurs 108 adhérents, sondés il y a quelques semaines, envisagent des fermetures de piscines cet hiver.
Le maire de Bourges, Yann Galut, expliquait récemment à l'AFP qu'"on ne peut pas faire n'importe quoi avec nos piscines", compte tenu de l'importance de l'apprentissage de la natation. "Pour les habitants, la piscine est un équipement essentiel", rappelle-t-il.
Le ministère des Sports a fait du "savoir nager" un des axes de sa politique depuis plusieurs années afin de prévenir les noyades, sachant aussi que les piscines avaient été mises à rude épreuve pendant le Covid.
Ces établissements font partie des 10% de piscines sur 4.000 en France qui ne sont pas gérées en direct par les collectivités mais par un délégataire de service public.
Selon les contrats, la société prend en charge les coûts de l'énergie ou les laisse à la collectivité. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
La fermeture temporaire de cette trentaine d'établissements, parfois de gros complexes aquatiques comme Aquapolis à Limoges, s'accompagne de la mise au chômage partiel des personnels.
Même si depuis l'été certaines piscines ont réduit leurs plages horaires, ou abaissé la température de l'eau pour adoucir la facture, l'annonce sans préavis de lundi a surpris.
Habitants "pris en otage"
Ainsi, le vice-président de l’agglomération de Limoges Fabien Doucet a immédiatement dénoncé une "décision brutale, unilatérale" et envisage la possibilité d’une action judiciaire. "L’équipement qui a coûté 50 millions d'euros sert aux habitants d’une vingtaine de communes qui, du jour au lendemain, sont pris en otage. Nous nous retrouvons devant le fait accompli. C’est inadmissible”, poursuit l'élu.
Interrogée par l'AFP, la société a indiqué qu'elle était en discussion avec plusieurs collectivités depuis juin mais que cela n'avait pas abouti à ce stade.
La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de "15 à 100 millions d'euros", soit "la totalité du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise". Et elle ne souhaite pas procéder à une multiplication des tarifs par trois, selon son communiqué.
"On se retrouve avec des prix de l'énergie qui grimpent et ce n'est plus tenable. Il a été multiplié par 10. Au total, 600 employés sur 2.000 sont placés en chômage partiel", a détaillé à l'AFP Thierry Chaix, le président de Vert Marine.
Apprentissage de la natation
Alors la société fait clairement appel "aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l’énergie et permettre d’assumer les obligations de service public, et en premier lieu l'apprentissage de la natation, notamment en milieu scolaire", explique Vert Marine, qui gère environ 90 piscines et patinoires au total.
Outre les discussions avec les collectivités, qui elles aussi ploient sous une facture énergétique globale parfois multipliée par deux selon France Urbaine, qui gère métropoles et grandes villes, elle en appelle aussi au gouvernement.
Cette question des piscines et des patinoires, des équipements vieillissants en France et très énergivores, est au menu du groupe de travail gouvernemental sport sur la sobriété énergétique.
"S’agissant des piscines et des patinoires, un travail est notamment mené avec les représentants de ces acteurs (dont l’Union Sport et Cycle) et les collectivités pour trouver des solutions afin de réduire la consommation tout en préservant l’activité sportive et économique", avaient précisé de concert les ministres des Sports et de la Transition énergétique la semaine dernière. "Des mesures complémentaires seront étudiées en cas de fortes tensions sur les réseaux", avaient-elles ajouté.
La fermeture coup de poing opérée par Vert Marine va sans doute faire avancer les réflexions. Selon l'association France Urbaine, environ 10% de leurs 108 adhérents, sondés il y a quelques semaines, envisagent des fermetures de piscines cet hiver.
Le maire de Bourges, Yann Galut, expliquait récemment à l'AFP qu'"on ne peut pas faire n'importe quoi avec nos piscines", compte tenu de l'importance de l'apprentissage de la natation. "Pour les habitants, la piscine est un équipement essentiel", rappelle-t-il.
Le ministère des Sports a fait du "savoir nager" un des axes de sa politique depuis plusieurs années afin de prévenir les noyades, sachant aussi que les piscines avaient été mises à rude épreuve pendant le Covid.