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Engie envisage de céder ou fermer sa centrale au charbon d'Hazelwood en Australie


Paris, France | AFP | mercredi 25/05/2016 - Engie envisage de céder ou fermer sa centrale au charbon d'Hazelwood (sud de l'Australie), une installation très décriée par les ONG pour qui elle est une des plus polluantes au monde, a indiqué mercredi la directrice générale du groupe énergétique.

"Nous sommes en train de regarder tous les scénarios possibles: fermeture, cession si l'Etat de Victoria nous dit qu'il n'est pas en situation de faire fonctionner la production d'énergie (...) sans cette centrale", a déclaré Isabelle Kocher lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat.

"Clairement, c'est dans notre plan de sortie du charbon", a-t-elle ajouté.

Le géant français avait annoncé en octobre 2015 renoncer à investir dans de nouveaux projets de production d'électricité à base de charbon, énergie fossile la plus polluante, une décision répondant selon lui à des préoccupations à la fois écologiques et économiques.

Détenu à environ 33% par l'Etat, il a aussi prévu 15 milliards d'euros de cessions d'actifs sur trois ans dans le cadre de son ambition de se concentrer sur les énergies bas carbone, un virage stratégique visant à affronter un environnement énergétique difficile.

"Nous allons céder nos activités de production d'électricité à partir de charbon et nous allons céder nos activités de production de pétrole et de gaz", a expliqué Isabelle Kocher. Les cessions concerneront aussi les centrales à gaz qui empiètent sur les énergies renouvelables ou celles qui sont sujettes aux fluctuations des prix de l'énergie.

"Nous allons céder une partie de nos centrales de production d'électricité à partir de gaz" partout où elle ne sont pas en concurrence avec des centrales à charbon, "mais plutôt du renouvelable et partout, surtout, là où elles sont exposées aux fluctuations des prix de l'énergie".

La centrale au charbon d'Hazelwood est entrée dans le périmètre d'activités d'Engie (ex-GDF Suez) lors du rachat du producteur d'électricité britannique International Power en 2010. Elle avait notamment fait parler d'elle lors d'un incendie qui avait fait rage pendant plusieurs semaines dans la mine à ciel ouvert attenante qui l'alimente, enveloppant la petite ville voisine de Morwell (14.000 habitants) d'une épaisse fumée noire.

"Engie va se désengager", avait indiqué mardi la ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, dans l'émission "Cash Investigation" de France 2, mettant en cause les pratiques du groupe français en Australie.

Mais pour l'ONG Les Amis de la Terre, c'est insuffisant. "Engie ne doit pas se désengager et se laver les mains de toute responsabilité. Vendre Hazelwood reviendrait au même pour le climat, et témoignerait d'une hypocrisie totale de la part d'Engie!", s'est exclamée Malika Peyraut dans un communiqué.

"L'entreprise doit fermer la centrale, réhabiliter la mine, accompagner les travailleurs et répondre aux exigences des communautés locales. De façon plus globale, nous attendons un plan de sortie raisonné de l'ensemble du parc charbon", a-t-elle ajouté.

Engie a indiqué à l'AFP posséder 27 centrales électriques au charbon dans le monde, mais aucune en France, où il alimente toutefois un réseau de chaleur en partie avec cette source d'énergie.

Rédigé par () le Mercredi 25 Mai 2016 à 07:05 | Lu 480 fois