Paris, France | AFP | mardi 10/01/2023 - L'Assemblée nationale devrait adopter mardi en fin de journée le projet de loi d'accélération des énergies renouvelables, avec le soutien des députés socialistes qui évite au gouvernement des sueurs froides sur l'issue du scrutin.
Contrairement aux autres forces de gauche, partagées entre opposition et abstention, le groupe socialiste a annoncé en fin de matinée qu'il voterait pour ce texte, en première lecture.
"Il y a des temps pour coopérer au nom de l'intérêt général et de l'urgence écologique (...) Cette loi a fait l'objet d'un vrai travail de dialogue entre les différents camps politiques et avec le gouvernement", a estimé le député PS Dominique Potier, qui revendique des "avancées majeures" grâce aux 70 amendements de son groupe.
De quoi soulager l'exécutif qui compte les forces en présence avant le scrutin solennel organisé en fin d'après-midi, au moment même de la conférence de presse d'Elisabeth Borne pour présenter son projet très controversé de réforme des retraites.
Le texte sur les énergies renouvelables "accélère de plusieurs années les projets (...) C'est un fait. Donc soit les groupes d'opposition (de gauche) sont cohérents avec leur programme présidentiel et législatif (...), soit ils restent dans la posture politique et choisissent l'opposition de principe", affirmait lundi à l'AFP la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Les écologistes ont déjà promis une "abstention d'attente" pour "mettre la pression". "On attend mieux", par exemple sur le déploiement des renouvelables sur le bâti existant, souligne la cheffe d'EELV Marine Tondelier.
Les insoumis voteront contre, estimant que le texte "fait la part belle à la marchandisation des énergies renouvelables", à l'instar des communistes qui dénoncent une "privatisation" de l'énergie.
Le député PCF Sébastien Jumel a appelé la gauche à ne "pas faire de cadeau" au gouvernement, le jour de la présentation de la réforme des retraites, une "mauvaise journée pour l'avenir de la protection sociale à la française".
Le Sénat, à majorité de droite, avait largement voté le texte dédié aux renouvelables début novembre.
Si l'Assemblée nationale donne à son tour son feu vert, une commission mixte réunira des députés et sénateurs, a priori le 24 janvier, pour tenter d'établir un texte de compromis, en vue d'une adoption définitive.
"Vigilance"
Au Palais Bourbon, l'exécutif a vite compris que la droite voterait contre.
Car les députés LR ont adopté une ligne plus dure que leurs collègues du Sénat. Ils contestent des "dérogations injustifiées accordées à l'éolien", une "énergie intermittente" et un "saucissonnage" des textes énergétiques.
Un projet de loi dédié au nucléaire arrive au Sénat dès le 17 janvier, avant la future programmation pluriannuelle de l'énergie.
A l'extrême droite, le RN fustige les "nuisances" des éoliennes: "ça vrille les yeux et le cerveau", selon le député Pierre Meurin.
Ce projet de loi vise à réduire les délais d'installation et rattraper le net retard de la France en matière d'énergies renouvelables: 19,3% de la consommation finale brute d'énergie, bien en deçà de voisins européens.
Le texte insiste notamment sur le photovoltaïque et l'éolien en mer, dans la lignée de l'ambition affichée par Emmanuel Macron de multiplier par dix d'ici à 2050 la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.
Parmi les principaux débats: le sujet sensible de l'aval des maires avant d'implanter éoliennes terrestres et panneaux solaires. Dans la lignée d'un compromis trouvé au Sénat, l'Assemblée a validé un dispositif de planification, avec des zones "d'accélération" prioritaires pour installer les renouvelables, sous réserve de l'approbation des communes.
La mesure a crispé la gauche, qui redoute le retour du "veto des maires" que réclamaient les députés LR pour l'ensemble du territoire.
L'ONG WWF juge globalement "l'exercice intéressant mais inabouti", et voit dans le dispositif de planification avec les communes, "un peu une usine à gaz".
Côté professionnels, le président du syndicat des énergies renouvelables, Jules Nyssen, relève des "points positifs" sur l'accès au foncier pour le photovoltaïque, mais aussi des "reculs" et des "points de vigilance", par exemple le retrait de la ristourne sur la facture des riverains. L'Assemblée a privilégié une proposition socialiste pour financer des mesures territoriales plus larges: des fonds en faveur des ménages en précarité énergétique ou pour la biodiversité.
Contrairement aux autres forces de gauche, partagées entre opposition et abstention, le groupe socialiste a annoncé en fin de matinée qu'il voterait pour ce texte, en première lecture.
"Il y a des temps pour coopérer au nom de l'intérêt général et de l'urgence écologique (...) Cette loi a fait l'objet d'un vrai travail de dialogue entre les différents camps politiques et avec le gouvernement", a estimé le député PS Dominique Potier, qui revendique des "avancées majeures" grâce aux 70 amendements de son groupe.
De quoi soulager l'exécutif qui compte les forces en présence avant le scrutin solennel organisé en fin d'après-midi, au moment même de la conférence de presse d'Elisabeth Borne pour présenter son projet très controversé de réforme des retraites.
Le texte sur les énergies renouvelables "accélère de plusieurs années les projets (...) C'est un fait. Donc soit les groupes d'opposition (de gauche) sont cohérents avec leur programme présidentiel et législatif (...), soit ils restent dans la posture politique et choisissent l'opposition de principe", affirmait lundi à l'AFP la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Les écologistes ont déjà promis une "abstention d'attente" pour "mettre la pression". "On attend mieux", par exemple sur le déploiement des renouvelables sur le bâti existant, souligne la cheffe d'EELV Marine Tondelier.
Les insoumis voteront contre, estimant que le texte "fait la part belle à la marchandisation des énergies renouvelables", à l'instar des communistes qui dénoncent une "privatisation" de l'énergie.
Le député PCF Sébastien Jumel a appelé la gauche à ne "pas faire de cadeau" au gouvernement, le jour de la présentation de la réforme des retraites, une "mauvaise journée pour l'avenir de la protection sociale à la française".
Le Sénat, à majorité de droite, avait largement voté le texte dédié aux renouvelables début novembre.
Si l'Assemblée nationale donne à son tour son feu vert, une commission mixte réunira des députés et sénateurs, a priori le 24 janvier, pour tenter d'établir un texte de compromis, en vue d'une adoption définitive.
"Vigilance"
Au Palais Bourbon, l'exécutif a vite compris que la droite voterait contre.
Car les députés LR ont adopté une ligne plus dure que leurs collègues du Sénat. Ils contestent des "dérogations injustifiées accordées à l'éolien", une "énergie intermittente" et un "saucissonnage" des textes énergétiques.
Un projet de loi dédié au nucléaire arrive au Sénat dès le 17 janvier, avant la future programmation pluriannuelle de l'énergie.
A l'extrême droite, le RN fustige les "nuisances" des éoliennes: "ça vrille les yeux et le cerveau", selon le député Pierre Meurin.
Ce projet de loi vise à réduire les délais d'installation et rattraper le net retard de la France en matière d'énergies renouvelables: 19,3% de la consommation finale brute d'énergie, bien en deçà de voisins européens.
Le texte insiste notamment sur le photovoltaïque et l'éolien en mer, dans la lignée de l'ambition affichée par Emmanuel Macron de multiplier par dix d'ici à 2050 la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.
Parmi les principaux débats: le sujet sensible de l'aval des maires avant d'implanter éoliennes terrestres et panneaux solaires. Dans la lignée d'un compromis trouvé au Sénat, l'Assemblée a validé un dispositif de planification, avec des zones "d'accélération" prioritaires pour installer les renouvelables, sous réserve de l'approbation des communes.
La mesure a crispé la gauche, qui redoute le retour du "veto des maires" que réclamaient les députés LR pour l'ensemble du territoire.
L'ONG WWF juge globalement "l'exercice intéressant mais inabouti", et voit dans le dispositif de planification avec les communes, "un peu une usine à gaz".
Côté professionnels, le président du syndicat des énergies renouvelables, Jules Nyssen, relève des "points positifs" sur l'accès au foncier pour le photovoltaïque, mais aussi des "reculs" et des "points de vigilance", par exemple le retrait de la ristourne sur la facture des riverains. L'Assemblée a privilégié une proposition socialiste pour financer des mesures territoriales plus larges: des fonds en faveur des ménages en précarité énergétique ou pour la biodiversité.