Nouméa, France | AFP | mercredi 21/10/2025 - Cinquante détenus du Camp-Est, le principal établissement pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie, surpeuplé et insalubre, ont attaqué l'Etat dans un recours en urgence examiné mercredi par le tribunal administratif de Nouméa.
"La prison de Nouméa est une honte pour l'Etat de droit et la République", a lancé au cours de l'audience leur avocat Me Charly Salkazanov en présentant cette requête, qu'il qualifie "d'inédite par le nombre de requérants et l'ampleur des dysfonctionnements".
Selon lui, "c'est une indignité (...) à quasiment tous les niveaux: des matelas au sol, un manque d'activité et puis des conditions d'hygiène déplorables".
"On parle de cellules où il n'y a quasiment pas de séparation entre les toilettes et le reste de la pièce, une obstruction complète de la lumière du jour, et des détenus qui sont contraints de végéter 23 heures par jour sur leur lit parce qu'il y a seulement une heure de promenade par jour", pointe Me Salkazanov.
Selon les chiffres présentés à l'audience par l'administration pénitentiaire, 146 personnes sont actuellement emprisonnées dans la maison d'arrêt, qui accueille les prévenus, pour 81 lits. Au total, le centre pénitentiaire compte 556 détenus pour 397 places.
"A un moment, on a été cinq dans ma cellule. Deux dormaient sur les lits superposés, un sous la table, un devant les toilettes et un autre devant la porte", raconte un ancien détenu qui a souhaité garder l'anonymat, présent à l'audience. Les cellules du Camp-Est mesurent entre 10,27 et 12,83 m2.
Les témoignages des détenus, qui ont photographié leurs lieux de vie, évoquent également la présence de nuisibles en nombre: "cafards, rats, souris", mais aussi des scolopendres, dont la piqûre est extrêmement douloureuse.
"Des campagnes d'éradication sont régulièrement menées", a assuré à l'audience Diane Chevreau, la directrice de l'établissement, qui ajoute que depuis de précédentes condamnations, "un plan pluriannuel de travaux a été mis en place".
Le Camp-Est a fait l'objet de nombreux recours "mais jusqu'ici, on se concentrait sur le volet indemnitaire, pour des détenus sortis. Là, il s'agit de faire changer les choses", assure Me Salkazanov, qui a demandé de mettre fin immédiatement aux matelas au sol, de garantir l'accès aux soins et à des conditions d'hygiène suffisantes.
En 2011 et 2019, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait déploré une "violation grave des droits fondamentaux" au Camp-Est.
Le juge des référés rendra son ordonnance lundi prochain.
"La prison de Nouméa est une honte pour l'Etat de droit et la République", a lancé au cours de l'audience leur avocat Me Charly Salkazanov en présentant cette requête, qu'il qualifie "d'inédite par le nombre de requérants et l'ampleur des dysfonctionnements".
Selon lui, "c'est une indignité (...) à quasiment tous les niveaux: des matelas au sol, un manque d'activité et puis des conditions d'hygiène déplorables".
"On parle de cellules où il n'y a quasiment pas de séparation entre les toilettes et le reste de la pièce, une obstruction complète de la lumière du jour, et des détenus qui sont contraints de végéter 23 heures par jour sur leur lit parce qu'il y a seulement une heure de promenade par jour", pointe Me Salkazanov.
Selon les chiffres présentés à l'audience par l'administration pénitentiaire, 146 personnes sont actuellement emprisonnées dans la maison d'arrêt, qui accueille les prévenus, pour 81 lits. Au total, le centre pénitentiaire compte 556 détenus pour 397 places.
"A un moment, on a été cinq dans ma cellule. Deux dormaient sur les lits superposés, un sous la table, un devant les toilettes et un autre devant la porte", raconte un ancien détenu qui a souhaité garder l'anonymat, présent à l'audience. Les cellules du Camp-Est mesurent entre 10,27 et 12,83 m2.
Les témoignages des détenus, qui ont photographié leurs lieux de vie, évoquent également la présence de nuisibles en nombre: "cafards, rats, souris", mais aussi des scolopendres, dont la piqûre est extrêmement douloureuse.
"Des campagnes d'éradication sont régulièrement menées", a assuré à l'audience Diane Chevreau, la directrice de l'établissement, qui ajoute que depuis de précédentes condamnations, "un plan pluriannuel de travaux a été mis en place".
Le Camp-Est a fait l'objet de nombreux recours "mais jusqu'ici, on se concentrait sur le volet indemnitaire, pour des détenus sortis. Là, il s'agit de faire changer les choses", assure Me Salkazanov, qui a demandé de mettre fin immédiatement aux matelas au sol, de garantir l'accès aux soins et à des conditions d'hygiène suffisantes.
En 2011 et 2019, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait déploré une "violation grave des droits fondamentaux" au Camp-Est.
Le juge des référés rendra son ordonnance lundi prochain.





































