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En Martinique, Annick Girardin interpellée sur la démographie


Fort-de-France, France | AFP | jeudi 04/04/2019 - Le nombre d'habitants ne cesse de baisser en Martinique avec environ "10 habitants de moins par jour depuis 10 ans", a souligné une association locale auprès de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, en visite sur le territoire.

De 2011 à 2016, la Martinique a compté "un peu moins de 16.000 habitants en moins", avait reconnu Mme Girardin dans un entretien à France Antilles à son arrivée mercredi. "Toutes les initiatives sont bonnes pour enrayer ce phénomène".
"Faire revenir les jeunes, c'est leur donner une part de rêve, leur donner une possibilité d'avenir", a-t-elle confirmé jeudi sur la radio RCI, saluant le travail de l'association Alé Viré pour faciliter le retour des Martiniquais qui se sont installés en France hexagonale ou à l’étranger.
Des jeunes de l'association lui ont rappelé que "la Martinique, c'est aujourd'hui 10 habitants de moins par jour depuis 10 ans environ. On est passé d'environ 400.000 à moins de 370.000 habitants. Et ce sera le département le plus vieux de France dans cinq ans".
L'association a mené une enquête auprès de 8.000 personnes installées en dehors de la Martinique. "Quand elles manifestent l’envie de rentrer au pays, c’est d’abord pour retrouver la famille. C'est aussi et surtout une population qui espère avoir une vie sociale et retrouver l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée", selon la sénatrice de Martinique Catherine Conconne (groupe Socialiste et républicain), à la tête de l'association.
Mais ces Martiniquais de l'étranger pointent du doigt la difficulté à voyager en dehors du territoire et la vie chère. Même le "bouclier qualité prix" (sélection restreinte de produits à prix limité) mis en place en 2014 ne les rassure pas. 
"Que fait-on avec une économie sur le caddie de 34 euros par mois (gain du bouclier qualité prix, ndlr) ou des abonnements internet qui coûtent deux fois plus cher aux Antilles que dans l'hexagone", s'est interrogée sur RCI Caroline Charles, qui travaille sur une plateforme pétrolière au Venezuela. "Du coup il y a des craintes sur le blocage d'un pan de carrière après le retour au pays et un salaire qui sera revue à la baisse."

le Vendredi 5 Avril 2019 à 06:54 | Lu 2356 fois