Nanterre, France | AFP | dimanche 02/07/2023 - La violente attaque à la voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a provoqué dimanche une indignation unanime en France, alors que la grand-mère du jeune Nahel, dont la mort a suscité cinq nuits consécutives d'émeutes, a appelé au calme.
Le choc causé par l'agression visant l'élu de cette commune d'ordinaire tranquille de 30.000 habitants de la banlieue sud de Paris a fait passer au second plan la décrue des violences constatées lors de la cinquième nuit d'affilée dans de nombreuses villes de France.
"Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a promis la Première ministre Elisabeth Borne en venant apporter son soutien au maire Vincent Jeanbrun (LR) dans sa ville. Le gouvernement ne "laissera passer aucune violence" et prendra des sanctions avec "la plus grande fermeté", a-t-elle ajouté.
Dans un contexte de recrudescence des attaques visant les élus, le président de l'Association des maires de France (AMF) David Lisnard (LR) a appelé la population à se rassembler lundi à midi toutes les mairies.
Le patron de l'AMF a fait état auprès de l'AFP de "150 mairies ou bâtiments municipaux attaqués depuis mardi, une première dans l'histoire du pays".
Le président Emmanuel Macron, qui n'a pas immédiatement réagi à l'attaque, doit faire un "point de situation" à l'Elysée à 19H30 avec plusieurs membres de son gouvernement.
Les faits se sont déroulés vers 01H30 du matin, lorsqu'une voiture-bélier garnie de produits incendiaires a pénétré dans l'enceinte du domicile du premier magistrat de L'Haÿ-les-Roses, qui se trouvait alors dans sa mairie.
"Tentative d'assassinat"
Le portail d'entrée et la voiture de la famille ont été brûlés. "Les premières constatations nous laissent présumer que le véhicule a été lancé pour brûler le pavillon", a détaillé le procureur de la République de Créteil Stéphane Hardouin, en dénonçant des faits d'une "extrême gravité".
Le magistrat a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "tentative d'assassinat", confiée à la police judiciaire.
En prenant la fuite avec ses deux enfants âgés de cinq et sept ans, l'épouse de M. Jeanbrun s'est fracturé le tibia, selon le procureur. "Cette nuit, un cap a été franchi dans l'horreur et l'ignominie", a réagi le maire.
Dans son quartier pavillonnaire des Blondeaux, habitants et passants étaient scandalisés. "Une ligne rouge a été franchie", déplore Dorin, un Roumain de 38 ans qui n'a pas souhaité donner son patronyme par peur de "représailles".
"Il y a eu un drame (avec la mort de Nahel, NDLR), mais le policier est mis en examen (et écroué, NDLR), je ne comprends pas que ça continue", a déploré Joanna, une enseignante de 42 ans voisine du domicile du maire.
Dimanche, la grand-mère de Nahel a lancé un appel au calme aux jeunes émeutiers. "Qu'ils ne cassent pas les vitrines, qu'ils ne cassent pas les écoles, pas les bus", a exhorté Nadia sur BFMTV. "Arrêtez, c'est des mamans qui prennent les bus (...) On veut que ces jeunes-là restent tranquilles".
Fatiguée et dévastée, elle a demandé que le policier auteur du tir mortel paye pour son geste "comme tout le monde", en assurant avoir "confiance en la justice".
La nuit de samedi à dimanche a été plus calme que la précédente, aussi bien à Paris et dans sa banlieue qu'à Marseille et Lyon, les deux agglomérations les plus touchées la veille par les heurts, les destructions et saccages de bâtiments publics et les pillages de commerces.
Gérald Darmanin a toutefois reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire pour la nuit de dimanche à lundi.
Le ministre de l'Intérieur a également renouvelé ses "consignes de fermeté" et demandé "que des interpellations soient menées, dès que possible", selon son entourage.
"Vigilance"
Selon le ministère, 719 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, dont 315 à Paris et en proche banlieue. La nuit précédente, les forces de l'ordre avaient procédé à plus de 1.300 arrestations.
Par ailleurs, 45 policiers et gendarmes ont été blessés. Deux policiers ont ainsi été touchés à Paris "par ce qui pourrait s'apparenter à des tirs de plomb", selon une source policière, et un de leur collègues, visé à Nîmes par un tir d'arme à feu, a été protégé par son gilet pare-balles.
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel lors d'un contrôle routier à Nanterre ont choqué jusqu'au sommet de l'Etat, embrasé le pays et résonné bien au-delà des frontières françaises.
Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones concernées par les violences. Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit dimanche "préoccupé" par les émeutes en France.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a recensé samedi plus de 700 pillages en quatre nuits de troubles: 200 enseignes de la grande distribution attaqués et pillés - dont 15 incendiés -, 250 débits de tabac mais aussi 250 agences bancaires, des magasins de toutes tailles, des établissements de restauration rapide.
Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires contre la police ou l'Etat ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.
Le choc causé par l'agression visant l'élu de cette commune d'ordinaire tranquille de 30.000 habitants de la banlieue sud de Paris a fait passer au second plan la décrue des violences constatées lors de la cinquième nuit d'affilée dans de nombreuses villes de France.
"Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a promis la Première ministre Elisabeth Borne en venant apporter son soutien au maire Vincent Jeanbrun (LR) dans sa ville. Le gouvernement ne "laissera passer aucune violence" et prendra des sanctions avec "la plus grande fermeté", a-t-elle ajouté.
Dans un contexte de recrudescence des attaques visant les élus, le président de l'Association des maires de France (AMF) David Lisnard (LR) a appelé la population à se rassembler lundi à midi toutes les mairies.
Le patron de l'AMF a fait état auprès de l'AFP de "150 mairies ou bâtiments municipaux attaqués depuis mardi, une première dans l'histoire du pays".
Le président Emmanuel Macron, qui n'a pas immédiatement réagi à l'attaque, doit faire un "point de situation" à l'Elysée à 19H30 avec plusieurs membres de son gouvernement.
Les faits se sont déroulés vers 01H30 du matin, lorsqu'une voiture-bélier garnie de produits incendiaires a pénétré dans l'enceinte du domicile du premier magistrat de L'Haÿ-les-Roses, qui se trouvait alors dans sa mairie.
"Tentative d'assassinat"
Le portail d'entrée et la voiture de la famille ont été brûlés. "Les premières constatations nous laissent présumer que le véhicule a été lancé pour brûler le pavillon", a détaillé le procureur de la République de Créteil Stéphane Hardouin, en dénonçant des faits d'une "extrême gravité".
Le magistrat a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "tentative d'assassinat", confiée à la police judiciaire.
En prenant la fuite avec ses deux enfants âgés de cinq et sept ans, l'épouse de M. Jeanbrun s'est fracturé le tibia, selon le procureur. "Cette nuit, un cap a été franchi dans l'horreur et l'ignominie", a réagi le maire.
Dans son quartier pavillonnaire des Blondeaux, habitants et passants étaient scandalisés. "Une ligne rouge a été franchie", déplore Dorin, un Roumain de 38 ans qui n'a pas souhaité donner son patronyme par peur de "représailles".
"Il y a eu un drame (avec la mort de Nahel, NDLR), mais le policier est mis en examen (et écroué, NDLR), je ne comprends pas que ça continue", a déploré Joanna, une enseignante de 42 ans voisine du domicile du maire.
Dimanche, la grand-mère de Nahel a lancé un appel au calme aux jeunes émeutiers. "Qu'ils ne cassent pas les vitrines, qu'ils ne cassent pas les écoles, pas les bus", a exhorté Nadia sur BFMTV. "Arrêtez, c'est des mamans qui prennent les bus (...) On veut que ces jeunes-là restent tranquilles".
Fatiguée et dévastée, elle a demandé que le policier auteur du tir mortel paye pour son geste "comme tout le monde", en assurant avoir "confiance en la justice".
La nuit de samedi à dimanche a été plus calme que la précédente, aussi bien à Paris et dans sa banlieue qu'à Marseille et Lyon, les deux agglomérations les plus touchées la veille par les heurts, les destructions et saccages de bâtiments publics et les pillages de commerces.
Gérald Darmanin a toutefois reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire pour la nuit de dimanche à lundi.
Le ministre de l'Intérieur a également renouvelé ses "consignes de fermeté" et demandé "que des interpellations soient menées, dès que possible", selon son entourage.
"Vigilance"
Selon le ministère, 719 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, dont 315 à Paris et en proche banlieue. La nuit précédente, les forces de l'ordre avaient procédé à plus de 1.300 arrestations.
Par ailleurs, 45 policiers et gendarmes ont été blessés. Deux policiers ont ainsi été touchés à Paris "par ce qui pourrait s'apparenter à des tirs de plomb", selon une source policière, et un de leur collègues, visé à Nîmes par un tir d'arme à feu, a été protégé par son gilet pare-balles.
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel lors d'un contrôle routier à Nanterre ont choqué jusqu'au sommet de l'Etat, embrasé le pays et résonné bien au-delà des frontières françaises.
Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones concernées par les violences. Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit dimanche "préoccupé" par les émeutes en France.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a recensé samedi plus de 700 pillages en quatre nuits de troubles: 200 enseignes de la grande distribution attaqués et pillés - dont 15 incendiés -, 250 débits de tabac mais aussi 250 agences bancaires, des magasins de toutes tailles, des établissements de restauration rapide.
Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires contre la police ou l'Etat ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.