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Ehpad: une centaine de personnes rassemblées à Paris


Paris, France | AFP | jeudi 15/03/2018 - Environ une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi à Paris pour protester contre le manque d'effectifs dans les maisons de retraite médicalisées, qui empêche les soignants de travailler "dans la dignité".

Les participants, parmi lesquels Laurent Berger (CFDT) et Olivier Besancenot (NPA), se sont regroupés devant le ministère de la Santé, où une délégation a été reçue par Agnès Buzyn à la mi-journée.
"Un = un", "des moyens pour les Ehpad", proclamaient des pancartes, en référence à la demande d'un ratio d'un personnel pour un résident, contre 0,6 en moyenne actuellement.
Cette deuxième journée de mobilisation en moins de deux mois était organisée à l'appel de dix syndicats (CGT, FSU, Fédération autonome Fonction publique, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, Solidaires, Union fédérale action sociale, Unsa) et de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA).
Aux personnels des établissements et services à domicile pour personnes âgées, s'étaient jointes des familles, comme Muriel, dont la mère de 90 ans, atteinte d'un "Alzheimer léger", est dans un Ehpad public près de Rouen.
"Avant, elle était dans le privé, 3.200 euros par mois, c'était trop cher", a expliqué sa fille à l'AFP. Dans le public, sa facture est passée à 1.700 euros par mois.
"Théoriquement ils doivent avoir une douche par semaine mais c'est arrivé qu'elle ne soit pas douchée pendent un mois et demi", témoigne Muriel. "Ce n'est vraiment pas la faute du personnel, ils ne sont pas assez nombreux".
Aide-soignante dans un établissement à but non lucratif des Hauts-de-Seine, Emilienne, 45 ans, T-shirt blanc CGT enfilé sur sa doudoune, a qualifié ses conditions de travail de "médiocres".
"Je trouve qu'on est maltraitants avec les patients, on ne travaille pas dans la dignité", a-t-elle estimé. "Les résidents et leurs familles se plaignent, mais ils sont aussi solidaires, ils comprennent nos difficultés".
A l'issue de leur entretien avec Agnès Buzyn, les délégués syndicaux ont pris tour à tour la parole au micro. Luc Delrue (FO) s'est dit "insatisfait" qu'il n'y ait eu "aucune nouvelle annonce". Pascal Champvert (AD-PA) s'est cependant félicité d'avoir pu enfin "ouvrir un dialogue" avec la ministre.
L'intersyndicale doit se réunir lundi pour décider des suites à donner au mouvement, FO préconisant de participer à la journée d'action du 22 mars avec les fonctionnaires et cheminots.

le Jeudi 15 Mars 2018 à 06:14 | Lu 314 fois