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Egis-CCISM obtient la gestion et l'exploitation des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa


La nouvelle DSP attribuée au groupement Egis-CCISM enthousiasme le ministère des grands travaux en charge des transports aériens : " C'est une bonne nouvelle ! "
La nouvelle DSP attribuée au groupement Egis-CCISM enthousiasme le ministère des grands travaux en charge des transports aériens : " C'est une bonne nouvelle ! "
Tahiti, le 11 mars 2025 - Ce mardi, le ministre des Grands travaux et de l'Équipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes, Jordy Chan, a annoncé que la délégation de service public (DSP) pour la gestion et l'exploitation des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa est attribuée au groupe Egis-CCISM pour une durée de 7 ans. “Une bonne nouvelle” qui devrait, selon le ministre, favoriser l'investissement et l'amélioration des différents services de ces plateformes aéroportuaires.
 
C'est fait. “Nous avons le plaisir aujourd'hui d'annoncer l'attribution de cette délégation de service public (DPS) au groupement Egis-CCISM”, a lâché fièrement le ministre des Grands travaux, en charge des transports aériens, Jordy Chan, mardi, à l'occasion d'une conférence de presse dédiée relative à la gestion et l’exploitation des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa. Un choix justifié puisque, selon le ministre, “c'est un groupement qui allie à la fois une expertise dans le domaine aérien mais également une connaissance intime du tissu économique local.” Pour rappel, jusqu'en 2020, ces trois aérodromes étaient gérés par l'État avant d'être rétrocédés au Pays. Et depuis quatre ans, ils étaient gérés par la société ADT sous convention d'exploitation avec le Pays pour une durée d’un an à chaque fois. “Cette situation était compliquée pour investir”, rappelle Jordy Chan. “Lorsque l'on a un horizon temporel d'un an, sur une infrastructure aéroportuaire qui a une durée d'amortissement de 30, 40, voire 50 ans, on a des difficultés à se projeter et à investir. Là, l'objectif était de rallonger la durée de contrat pour la gestion et l'exploitation avec l'opérateur privé, de façon à ce qu'il puisse se projeter et investir de façon plus conséquente sur les plateformes aéroportuaires.”
 
Et si l'appel d'offres a été lancé au milieu d'année 2024, seuls deux groupements ont manifesté leur intérêt, et un seul aurait fait une offre. Pour le ministre des Grands travaux en charge des transports aériens, cela s'explique notamment par la complexité et l'ampleur de l'aire géographique à couvrir. En effet, “peu d'opérateurs sont assez aguerris sur un tel morcellement d'aérodromes. C'est difficile d'attirer des investisseurs qui soient intéressés par la gestion de cette disposition d'aérodromes”," a-t-il souligné. La nouvelle DSP est attribuée pour une durée de sept ans et commencera à courir à compter du 1er juillet 2025. L'objectif étant “d'avoir une durée assez longue pour favoriser l'investissement mais garder une durée relativement courte pour garder de la latitude pour l'avenir, si jamais l'on souhaite intégrer à la DSP d'autres aérodromes à plus long terme”, explique Jordy Chan.
 
Un cofinancement d'1,5 milliard de francs
 
La DSP devrait permettre une amélioration significative de l'expérience du voyageur au travers de la modernisation des infrastructures. Et pour ce faire, un cofinancement des investissements est prévu à hauteur de 67% pour le Pays – soit 1 milliard de francs – et 33% pour le délégataire – soit 500 millions de francs – dont les deux tiers devraient être injectés sur la période 2025-2027. Concrètement, à Bora Bora, la DSP devrait permettre la création de deux nouvelles portes d'embarquement et l'élargissement de la zone de restauration et de sanitaires, soit une surface ajoutée de plus de 1 000 m2. À Raiatea, un réaménagement de la bagagerie est prévu, ainsi qu'une relocalisation des comptoirs de vente et l'ajout d'un point de vente “snacky” dans la zone d'embarquement. Des aménagements qui concernent plus de 230 m2 de surface. Et enfin, à Rangiroa, une nouvelle porte d'embarquement, l'agrandissement de la bagagerie et la relocalisation de la restauration sont envisagés sur une surface de plus de 350 m2.
 
Et si la rénovation et l'agrandissement de ces plateformes aéroportuaires pourraient supposer une augmentation des loyers pour les différents acteurs de ces zones, le directeur de l'aviation civile, Marangai Moeroa, rassure : “L'un des objectifs de cette DSP, avec le mode de financement que l'on a choisi où le Pays va financer un certain nombre d'investissement, c'est aussi de contrôler les prix qui vont être pratiqués sur ces aérodromes. Aujourd'hui, encore une fois, la priorité est d'aller chercher des recettes qui n'ont pas été exploitées, un potentiel qui n'a pas encore été matérialisé, sans toucher à l'existant. La consigne que l'on a donnée au délégataire durant les négociations, c'est que toute augmentation devra être liée à une amélioration du service.” Et parmi ces nouvelles recettes à aller chercher, le directeur de l'aviation civile précise : “Nous allons cibler par exemple une activité de jet privé à Bora Bora qui, aujourd'hui, n'est pas possible. On va la rendre possible en agrandissant l'aire de trafic, c'est-à-dire le parking avion, et on leur permettra de stationner jusqu'à quatre avions de nuit. C'est un service nouveau, qui est premium, et qui génèrera de nouvelles recettes pour faciliter le développement de ces zones.”

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 11 Mars 2025 à 14:35 | Lu 2031 fois