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Effondrement d'un immeuble à Paris: une personne toujours portée disparue, six blessés graves


Crédit ABDULMONAM EASSA / AFP
Crédit ABDULMONAM EASSA / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 22/06/2023 - Les recherches se poursuivaient pour retrouver une personne toujours portée disparue dans les décombres d'un immeuble du Ve arrondissement de Paris, détruit mercredi par une très forte explosion d'origine indéterminée qui a fait six blessés graves.

"Le bilan intermédiaire des victimes à 9h00 était de six victimes en urgence absolue, et toujours une cinquantaine de victimes au total", a indiqué jeudi le parquet de Paris.

Les faits se sont produits mercredi peu avant 17h00, rue Saint-Jacques. Une explosion suivie d'un incendie a provoqué l'effondrement d'un bâtiment du XVIIe siècle. Ce monument historique, un pavillon bordant la cour d'honneur de l'ancienne abbaye du Val-de-Grâce, abritait la Paris American Academy, une école de mode privée.

Selon une mère d'élève s'exprimant sur la page Facebook de l'école, il n'y avait pas d'étudiants dans les salles de cours de l'établissement mercredi, car ils assistaient à un défilé de la Fashion Week à Paris.

"Le bilan aurait pu être plus lourd" si des cours avaient eu lieu, a relevé le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, sur franceinfo.

Deux personnes avaient été portées disparues mercredi en fin de soirée. "Parmi les deux personnes qui étaient recherchées sous les décombres, l'une s'est avérée avoir déjà été prise en charge à l'hôpital. Les recherches se poursuivent pour la seconde", a précisé jeudi le parquet.

Sur place, le périmètre de sécurité a été largement réduit. Les pompiers autorisaient sous escorte quelques riverains à aller chercher des effets personnels.

Bernadette a pu récupérer son téléphone et une mère revient les bras chargés d'un grand ours en peluche, un cartable et un petit parapluie d'enfant transparent pour sa fille de huit ans, blessée mercredi.

Elle a raconté qu'elle venait d'entrer avec sa fille dans le hall de leur immeuble quand toutes les vitres ont explosé. Sa fille, touchée au visage, a été soignée à l'hôpital Necker, et est "traumatisée".

"Scène de guerre"

Des barricades posées rue Saint-Jacques, devant la résidence étudiante de la maison des Mines, tenaient à distance badauds et journalistes de l'immeuble effondré, devant lesquels s'amoncellent des gravats.

Des dégâts sont à déplorer dans un large périmètre. Concierge dans la rue des Feuillantines, perpendiculaire à la rue Saint-Jacques, Violeta Garesteaw jette des bris de verre dans une poubelle posée sur le trottoir. "Beaucoup de fenêtres ont été cassées dans l'immeuble, je déblaie dans la cour intérieure et on a déjà placé des bâches parce qu'il pleut", raconte-t-elle.

"C'était terrible hier (mercredi), j'ai cru à un tremblement de terre. Ça secoue. Cette nuit, j'y ai pensé", confie-t-elle.

Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l'AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une "grosse explosion".

"L'un de mes collaborateurs a fortement senti une odeur de gaz et est allé voir sous le porche ce qui se passait", a raconté jeudi matin sur RMC Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, dont les locaux sont à proximité immédiate de l'immeuble effondré.

"Au moment où la comptable composait le numéro de téléphone" du service d'urgence du fournisseur de gaz, "l'explosion a eu lieu", a-t-il poursuivi.

Directeur de la Schola Cantorum, une école supérieure de musique située à proximité, Michel Denis décrit "une scène de guerre apocalyptique", avec "le sol qui tremblait", "des fenêtres éclatées" et "une déflagration d'une force inimaginable".

Investigations

"Dieu merci, c'était le premier jour des vacances, donc il y avait très peu d'élèves sur place", a relevé cet homme.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "blessures involontaires par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité". Les "premiers éléments (...) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l'immeuble", a déclaré sur les lieux la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

"Nous comptons évidemment sur les victimes en urgence relative pour nous donner de premiers éléments d'investigation et de compréhension sur ce qui a pu se passer", a-t-elle ajouté.

La police judiciaire parisienne a été saisie.

Quelque 270 pompiers et 70 engins ont été engagés sur les lieux mercredi après-midi.

Les pompiers ont "empêché la propagation de l'incendie à deux immeubles mitoyens qui ont été sérieusement déstabilisés par l'explosion" et "ont été évacués", a précisé le préfet de police, Laurent Nuñez, en début de soirée.

Le gaz a été coupé dans un large périmètre. "Environ700 foyers et une résidence étudiante" en étaient privés depuis mercredi soir, "leur approvisionnement a été coupé pour des raisons de sécurité", a indiqué à l'AFP le distributeur GRDF, en soulignant qu'"on ne peut pas avancer de cause" sur la raison du sinistre.

le Jeudi 22 Juin 2023 à 06:46 | Lu 405 fois